Dix ans après sa création, la plateforme d’initiatives locale Paci (Pays d’Aubagne-La Ciotat Initiatives) organisait une table-ronde au Pôle d’activités Morandat. « Gardanne a intégré ce dispositif en 2001, explique Philippe Pintore, conseiller municipal délégué au développement économique. Depuis le début de l’année, vingt-trois prêts ont été accordés à des entreprises gardannaises, c’est un bon résultat par rapport aux années précédentes, ça permet aux entreprises de trouver des financements en-dehors du secteur bancaire. Nous souhaitons cependant que Paci aide les dossiers les plus difficiles. »
Devant une salle où banquiers et entrepreneurs se côtoient, le trésorier de Paci, Yves-Martin Chave, dresse un rapide bilan : « En dix années, nous avons aidé 800 entreprises, dont les trois-quarts se sont maintenues au-delà de trois ans, ce qui représente 1 500 emplois créés. Nous avons accordé pour 8,5 millions d’euros de prêts d’honneur. Mais nous devons toujours veiller à ce que le projet soit viable. » Martial Binet a créé une société d’informatique. « Nous avons obtenu un prêt d’honneur de Paci de 8 000 €, et quand on a eu besoin d’un financement complémentaire, on a changé de banque. »
Ce que confirme Sauveur Cascone, pour la banque BPPC : « son projet était très clair, il est passé très facilement. Il y a une approche humaine que nous n’avons pas le temps de faire à la banque, c’est pourquoi on se tourne vers des réseaux d’accompagnement comme le Paci. » Jean Lautard, de la société de sérigraphie Signes, est installé à la zone Avon. « Nous avons démarré avec un prêt de 15 000€ de Paci et un prêt bancaire de 70000€. Nous venons d’obtenir des marchés en Corée et en Chine, on va tripler la surface de fabrication de l’atelier et se spécialiser dans le très grand format d’impression. »
« Je suis heureux de voir des entreprises qui se développent et qui créent des emplois, constate Philippe Pintore. Mais j’ai une question aux banquiers : quels risques êtesvous prêts à prendre avec les PME, dans l’économie réelle, pas celle des traders ? » Jacques Riera, du Crédit Mutuel, répond : « pourquoi refuserions- nous une expertise complémentaire ? Je dis aux entreprises que je rencontre : Allez voir le Paci. » Sauveur Cascone confirme : « Nous avons une vision plus favorable avec une expertise. Chaque projet doit être financièrement réalisable. » Le nouveau prêt d’honneur au développement proposé par Paci concerne les entreprises ayant au moins un an d’activité, pour un montant maximum de 30000€, à taux zéro et remboursable sur trois ans.
La matinée s’est achevée par une remise symbolique de chèque à des entreprises gardannaises ayant été accompagnées par Paci en 2009 : d’un commerce de cycles à une autoécole en passant par un magasin de jouets, une cave à vin, un atelier de retouches, et des commerces de téléphonie mobile, de matériel informatique ou d’édition de logiciels. Les prêts vont de 4 000€ à 15 000 €.