Le 20 novembre, 120 enfants de 5 classes de CM1 et CM2 ont assisté au spectacle avec leurs enseignants dans la grande salle du cinéma. Au début, des chuchotements, une petite agitation se font entendre alors que deux comédiennes sur scène commencent leur spectacle avec des témoignages nostalgiques et chaleureux de la vie quotidienne d’avant-guerre. Puis tout s’accélère, on entend des sirènes, le bruit des pas des soldats, des coups frappés à une porte, des cris d’enfants ; dans la salle, le silence règne.
Attentifs, le jeune public écoute les paroles de Léon, Sylvie, Simon, Irène et les autres, tous des enfants cachés, des enfants qui n’ont plus de parents, qui souffrent. Pour certains, les larmes sont difficiles à retenir. Lorsque les lumières se rallument, un témoin est là, assis avec eux. Pendant quelques minutes, il va échanger sur cette période dont il a encore beaucoup de mal à parler malgré les années. « Faire passer ce message de paix et de tolérance à travers le théâtre permet souvent aux enfants d’appréhender différemment cette période sombre de l’histoire, expliquent les comédiennes. Très vite, l’émotion les emmène avec nous. »
Le spectacle a été présenté en soirée au grand public. A la fin de la séance, les spectateurs échangent quelques mots avec les comédiennes, encore sous le choc de la qualité de cette représentation. Puis M. Adeva qui a vécu cette situation pendant la guerre prend la parole. « Je voudrais vous féliciter. J’ai bien retrouvé mes souvenirs. Pendant cette période, j’ai perdu mon père, mes grands-parents, mes oncles et tantes. J’avais 6 ans. Même entre eux, les Français étaient sans pitié. Pas tous. On m’a caché, on m’a sauvé. Aujourd’hui, c’est encore très éprouvant de témoigner. Mais je me dois de le faire pour que la mémoire reste. »
Tourné vers la scène, dos au public, Jean Zilber apportera lui aussi un témoignage de son vécu, avec beaucoup de mal, un peu comme si les blessures étaient encore intactes. Sur ces paroles, la semaine des droits de l’enfant s’est achevée. Tout au long de l’année, associations, municipalité, militants de la paix et de l’enfance poursuivront leur travail.