Recensement

21 061 Gardannais... et vous Energies 322 - Bruno Colombari

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Les chiffres du rencensement de 2006 sont tombés cet été. C’est le résultat de cinq campagnes organisées par l’Insee (entre 2004 et 2008) qui donnent une image réactualisée de la commune en terme de population, de logement, d’emploi ou de formation. Voilà ce qui change et ce qui dure à Gardanne

Peut-être faites-vous partie des 40% de foyers gardannais qui ont été recensés par l’Insee entre 2004 et 2008. Et si ce n’est pas le cas, les chiffres rendus publics cet été vous concernent tout de même. Avec sa nouvelle méthode de calcul, l’Insee a donc remplacé le recensement complet qui existait jusqu’en 1999 par une enquête permanente qui actualisera les chiffres chaque année. C’est ainsi qu’en janvier 2010, nous connaîtrons la population légale pour 2007, en janvier 2011 celle de 2008, etc.

240 nouveaux habitants par an

En attendant, que nous disent les chiffres disponibles ? Tout d’abord que Gardanne a passé la barre des 20 000 habitants peu après l’an 2000. Pas de croissance spectaculaire comme l’ont connues d’autres villes du département, mais une augmentation régulière et maîtrisée : 67 % d’habitants en plus sur les 40 dernières années. Entre 1999 et 2006, la population a augmenté en moyenne de 1,2 % par an, soit environ 240 nouveaux venus. Ce qui signifie qu’il y a sur la commune plus de naissances (autour de 250 par an) que de décès (environ 160) et plus d’emménagements que de déménagements.

Si on regarde maintenant plus en détail la pyramide des âges en comparant celle de 2006 à celle de 1999, on constate qu’elle est relativement stable : les moins de 20 ans représentent un gros quart de la population (26%), les 20-64 ans, qu’on peut classer rapidement dans les actifs, sont un peu moins de 60 % et les 65 ans et plus un peu moins de 15% ; des chiffres quasiment inchangés en 7 ans. Il faut affiner un peu plus pour constater que les plus de 75 ans sont plus nombreux (7,4 % contre 5,9%), de même que les moins de cinq ans (6 % contre 5%, soit 270 enfants de plus tout de même, la taille d’une grosse école primaire).

Ce qui a plutôt changé, c’est la composition des ménages. Le nombre d’habitants par foyer diminue régulièrement depuis 40 ans : 3,3 personnes en 1968 et seulement 2,5 en 2006. La famille-type, un couple avec un ou plusieurs enfants, n’est désormais plus majoritaire  : 48 % des familles sont dans ce cas. Le nombre de couples sans enfant continue d’augmenter (près de 36 % du total des familles), de même que les familles monoparentales (et parmi elles, celles composées d’un homme seul avec des enfants). Et depuis 1999, les familles nombreuses sont un peu plus rares, mais il en reste encore : on comptait 140 familles avec 4 enfants et plus il y a dix ans, il en restait 108 en 2006).

La construction de logements repart

Autres éléments importants que nous révèlent ces chiffres, la situation du logement. Et tout d’abord, la mobilité d’un logement à l’autre. En 2006, 18 % des Gardannais habitaient dans la commune depuis moins de cinq ans, soit tout de même près de 3500 personnes (de plus de 5 ans). Et parmi eux, 121 venaient de l’étranger. Mais les déménagements à l’intérieur de la commune ne sont pas négligeables : la moitié de la population a changé de logement dans les dix dernières années, et 11 % des ménages occupaient leur logement depuis moins de deux ans !

Le nombre de logements à Gardanne a plus que doublé en quarante ans, pour atteindre en 2006 le nombre de 8 744. « Il y a eu beaucoup de logements neufs construits dans les années 80, explique Laure Grison, directrice du service habitat de la Ville. Puis, pendant 15 ans, la moyenne annuelle est retombée autour de 100, essentiellement des maisons individuelles. Depuis trois ans, il y a une forte accélération, notamment dans le collectif qui a produit 200 nouveaux logements entre 2007 et 2009. » Malgré cette offre importante, les prix se sont envolés : à la vente, les appartements neufs se négocient à 3 000 € le m2, et dans le parc privé, les loyers à 700 € sont courants.

Des déplacements domicile-travail en hausse

Pourtant, le nombre de propriétaires a encore augmenté depuis 1999 : il représente désormais 51,8 % des occupants des résidences principales. « Dans le centre ancien, on constate l’arrivée de nouveaux propriétaires. Gardanne attire des actifs qui travaillent dans le bassin d’emploi Aix-Rousset- Marseille. »

Cette mobilité entre domicile et travail est mise en évidence par la diminution des actifs ayant un emploi dans la commune où ils habitent : ils étaient 39 % en 1999, à peine plus de 36 % en 2006. « C’est quelque chose qu’on constate depuis longtemps et qui continue, remarque Nadège Lacombe, directrice du service développement économique. Les trajets domicile-travail sont aussi plus longs. »

Cette situation, aggravée par la faiblesse du réseau de transports en commun (à part sur l’axe Aix-Marseille) entraîne un recours massif à la voiture pour aller travailler c’est le cas de 83,4 % des actifs, contre 4,4% qui prennent le train ou le bus. Une part encore plus faible que la marche à pied !

Formation : le niveau monte

Ceux qui n’ont pas un long trajet à faire, ce sont les étudiants du CMP Charpak, du moins ceux qui sont logés sur place. Côté diplômés, à Gardanne le niveau monte : alors que les titulaires d’un niveau brevet professionnel, bac ou supérieur étaient 23 % en 1999, ils sont désormais près de 33 % en 2006, l’installation du CMP Charpak (à Biver de 2002 à 2007, puis sur l’avenue de Mimet) n’y étant sans doute pas étrangère. Gardanne se rapproche ainsi de la moyenne départementale (39 % de diplômés de niveau bac ou brevet professionnel). A noter la part importante de titulaires d’un BEP ou d’un CAP (28%), supérieure à celle des Bouches-du-Rhône (21%).

Emploi : la rupture de 2008

Le dernier grand secteur étudié par l’Insee est celui dont les indications sont le moins exploitables. Consacré à l’emploi et à la population active, il permet de mesurer les évolutions entre 1999 et 2006, dans une période de forte création d’emplois et de diminution du chômage. La très violente crise économique qui a touché la France depuis un an a évidemment changé la donne : entre septembre 2008 et le dernier chiffre connu (juillet 2009), le nombre de chômeurs de catégorie 1 à Gardanne a augmenté de 17,7%, une hausse comparable à celle de la région ou du pays.

Cette flambée vient mettre un terme (provisoire ?) à une progression du nombre d’emplois créés (environ 2 000 dans le privé entre 2000 et 2008) et d’entreprises (il y en avait 1 261 en 2005, et 1 506 en 2009, données provisoires fournies par la base Info Éco 13). « Il faut quand même préciser qu’en temps de crise, il est fréquent que le nombre d’entreprises augmente, mais elles ne durent pas toujours longtemps, » explique Nadège Lacombe. En 2007, dernier chiffre connu, 124 entreprises avaient été créées dans l’année à Gardanne, pour 17 qui avaient fermé leurs portes.

Nous reviendrons sur ces évolutions significatives de la population gardannaise dans des prochains numéros d’énergies lorsque l’Insee aura mis à disposition des chiffres plus détaillés.

Des ressources sur Internet

Toutes ces données de l’Insee concernant Gardanne sont accessibles en ligne sur le site insee.fr. Il vous suffit d’entrer Gardanne dans le champ recherche, ou son code Insee : 13041. Vous obtenez ainsi les chiffres-clés sur la commune qui alimentent cet article (téléchargeables au format pdf) , 80 tableaux détaillés et des cartes. Les résultats définitifs du recensement de 2006 (avec des données par quartiers et sur les déplacements) seront en ligne à la fin de l’année.

Une autre source possible est celle de la base Info Éco 13, accessible ici : baseinfoeco13. Mise en place par le Conseil général, les Chambres de commerce et d’industrie Marseille Provence, Pays d’Arles, la Chambre des Métiers et de l’Artisanat et la Chambre d’Agriculture, cette base regroupe des données économiques (fiscalité, commerce extérieur, agriculture, transports...). Elle est alimentée par quarante fournisseurs d’information, de la CAF à l’Insee en passant par Pôle Emploi, l’Urssaf, la Banque de France ou le comité départemental du Tourisme. Son accès est libre.