Solidarité

Roms : le Préfet envoie un signal fort Energies 419 - Jeremy Noé

Publié le

En octobre 2012, la Ville accueillait une douzaine de familles Roms sur le carreau du Puits Z, et de les pousser vers l’insertion. Une expérience alors très rare en France. Le Préfet vient de confirmer son soutien humain et financier à l’expérience gardannaise : deux familles devraient bientôt être relogées hors Gardanne et le camp devrait fermer en 2015.

Voir le dossier
L’accueil des Roms au Puits Z

RÉUSSIRA, RÉUSSIRA PAS ? DEPUIS 22 MOIS, GARDANNE EST ATTENDUE AU TOURNANT, COMME L’UNE DES RARES VILLES EN FRANCE qui a permis aux Roms d’échapper au cycle un tantinet schizophrène des expulsions à répétition. Le “deal,” simple en apparence (hébergement d’urgence contre scolarisation des enfants et comportement respectueux de la ville et des lois françaises) n’était finalement que la première pierre d’un travail humain de longue haleine, mené par le CCAS, le collectif d’associations Roms Gardanne et la Police municipale.

Il a fallu faire partir des surnuméraires. Établir une charte. S’assurer que les petits aillent à l’école. Rappeler à la charte, et pousser vers la sortie deux familles impliquées dans des affaires judiciaires. S’en remettre à l’intelligence collective, négocier avec les partenaires, mobiliser les médias, tenter d’attraper Manuel Valls au vol pour lui rappeler la promesse de François Hollande, alors candidat à la présidentielle : « Pas d’expulsions sans solutions ! » Souvent isolée, Gardanne a finalement reçu des signes fort de la Préfecture, rencontrée le mois dernier. Pour le Préfet Michel Cadot et Marie Lajus, Préfète à l’égalité des chances, il faut « soutenir Gardanne pour permettre aux familles de s’insérer et aller vers une fermeture du camp à l’horizon 2015. »

« VOUS AVEZ APPLIQUÉ UNE POLITIQUE HUMAINE, HUMANISTE, QUI EST CELLE DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE. L’État vous accompagnera et votre exemple doit guider d’autres communes dans cette dynamique, souligne le Préfet Michel Cadot. Nous souhaitons envoyer un signal dès cet automne auprès d’une ou deux familles en capacité de s’intégrer, en leur proposant un logement à l’extérieur de Gardanne. » La Préfète Marie Lajus, déléguée pour l’égalité des chances, intervient : « A Gardanne, la démarche mise en place est vraiment atypique, on est déjà bien au-delà de l’étape du diagnostic social des familles Roms, on est désormais dans un travail d’insertion accompagné par les services municipaux et le monde associatif, il y a une véritable plate-forme d’insertion, accompagnée par l’État. Nous allons au minimum faire en sorte de maintenir en 2014 le montant de l’aide qui vous a été allouée en 2013, soit 80000 euros et pour assurer le relogement des familles Roms travailler avec vous, en mobilisant le contingent préfectoral de logements et l’association Adoma. Ce que je vous propose, c’est d’abord de sécuriser les financements pour l’accompagnement social qui permettront d’accompagner les familles vers un logement pérenne, et qu’en sous-préfecture, on pilote un comité d’évaluation de l’insertion des familles, avec pour l’objectif, à l’été 2015, de sortir toutes les familles du puits Z. »

Au-delà des déclarations d’intention, cette réunion a fixé une échéance, un cap, pour intensifier les efforts vers une solution pérenne pour les Roms de Gardanne. Et cette fois, c’est sûr, la Ville n’agit plus toute seule, mais a le soutien entier des représentants de l’État.