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Les pieds sur terre, la main à la pâte Energies 419 - Jeremy Noé

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La Ville insiste pour que tous ceux qui s’installent à Gardanne puissent s’ouvrir sur la ville et devenir solidaires. Le message a fait écho jusque dans l’école des Mines au CMP Charpak. Du 11 au 14 juin derniers, une poignée d’élèves ingénieurs a pris en main un festival des sciences mijoté aux petits oignons.

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Centre microélectronique Charpak

NOS FUTURS INGÉNIEURS ONT DU COEUR ET DE L’ÉNERGIE À REVENDRE. LEUR ENGAGEMENT SOLIDAIRE, LE DON D’UN PEU DE LEUR TEMPS À LA VILLE – via l’animation d’ateliers d’informatique pour les seniors par exemple – est inscrit dans leur cursus à l’école des Mines/CMP Georges- Charpak. Pas mal, mais peut mieux faire, répondent- ils. Il y a un mois, une poignée d’entre-eux, membres de l’association interne à l’école Illu-mines, a pris en main de A à Z un festival de culture scientifique présenté dans la rue, et principalement à destination des enfants.

Quatre jours, 34 animations prévues, la participation des CE2, CM1 et CM2 de l’école Lucie-Aubrac, le tout inauguré par une partie des élus, dont le maire et l’adoint à la culture Mustapha El Miri... avec, à l’arrivée, un contenu très abouti. Il fallait voir ce stand avec ce malade au bloc opératoire mélangeant dessin, circuits imprimés et cryptologie pour modéliser très simplement le principe de la greffe en médecine.

« Ça a l’air un peu compliqué, » commentait Roger Meï, impressionné. Et l’étudiant, du tac au tac : « Non, en fait on l’a expliqué à des enfants et ils comprennent assez bien. » Le temps de laisser un ange passer dans un grand éclat de rire, et on pouvait reproduire des sables mouvants avec un saladier et de la maïzena, ou encore étudier la balistique, c’est à dire l’autopsie des coups de feu, avec un pistolet à billes et une bouteille d’eau, (presque) comme dans un épisode des Experts : Las Vegas. « EN FAIT CE N’EST PAS SI DIFFICILE QUE ÇA À ÉLABORER, explique Loriane, 21 ans, présidente d’Illu-Mines. Il suffit de montrer ce qu’est la science, et de laisser venir les questions des enfants. Le mélange de maïzena dans le saladier qui emprisonne les doigts quand on appuie dessus, ils font de suite le parallèle par exemple : “Oh, c’est comme le sable, à la plage !“ » On voit là se dessiner les contours de la philosophie “La main à la pâte” chère à Georges Charpak, qui invite à stimuler la curiosité des enfants à l’intérieur de l’enseignement scientifique.

Apparaît aussi en creux, la question de dialogue à 50-50 chère à la Ville : « Je te donne, tu me donnes. » Ce qui n’est pas pour défriser Loriane : « C’est vrai que l’école a la spécificité d’encourager l’ouverture sur la ville. Au début, quand on nous explique ça, on ne sait pas trop à quoi s’attendre. Finalement... avec cette initiative, je pense avoir beaucoup appris, j’ai pu me faire des contacts que je n’aurais pas pu avoir autrement.  »

Voilà l’autre objectif, plus discret, de cet échange école/ville  : faire de ces futurs ingénieurs de possibles médiateurs culturels à l’aise face à un public. « Il y a depuis quelques années un partenariat avec les animateurs enfance et jeunesse de la Ville, où on forme les étudiants de l’école au métier d’animateur, explique Marc Poizat du secteur éducation de la mairie. Ils sont venus nous voir, chapeautés par Hervé Jacquemin qui pilote ça pour l’école. Avec Isabelle Miard, chargée de culture scientifique, nous les avons encadrés sans nous substituer à eux. C’est à dire en leur laissant, parfois, faire aussi leurs erreurs. Par exemple on leur a dit que quatre jours, pour une première, ça allait faire un peu trop peut-être. Ils n’ont pas voulu en démordre. C’est aussi comme ça qu’on apprend.  »

Vous avez dit “la main à la pâte” ?