Prévention

Une nouvelle étape dans la prévention de la délinquance Energies 350 - Loïc Taniou

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Dix ans après la signature avec l’Etat d’un contrat local de sécurité, la ville de Gardanne va élaborer avec les services de l’Etat et plusieurs partenaires un nouveau contrat à partir d’un diagnostic qui dressera le bilan de l’existant et proposera de nouvelles actions.

« Le contrat local de sécurité est arrivé à son terme et l’on peut se féliciter du travail réalisé et du partenariat développé durant ce temps pour régler des problèmes complexes et mettre en place des actions spécifiques en matière de prévention de la délinquance,  » a souligné Roger Meï, lors d’une réunion de travail en janvier dernier regroupant les élus, Pascal Gueiot, procureur adjoint, Yves Lucchesi, Sous-préfet d’Aix-en -Provence, Jean-Marc Isoardi, colonel de gendarmerie, des responsables de la police municipale et de la Maison du droit ainsi que différents partenaires associatifs... « Nous allons repartir sur un nouveau volet du contrat local de sécurité et de prévention de la délinquance qui va permettre la mise en oeuvre d’actions mieux adaptées aux spécificités actuelles de la commune et aux nouveaux besoins de la population, a poursuivi le Maire. Pour cela, il est nécessaire de l’élaborer à partir d’un diagnostic exhaustif et partagé. »

L’objectif est donc de mettre en oeuvre pour les trois années à venir un contrat local de sécurité (CLS) nouvelle génération qui permettra la poursuite du travail engagé, d’évaluer et d’enrichir les actions en cours, voire d’en initier de nouvelles. Un consultant extérieur a été ainsi choisi : il s’agit de Jacques Berrin, commissaire divisionnaire honoraire, ancien chargé de mission prévention et sécurité à la préfecture qui a mis en place de nombreux Conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) dans le département qui travaillera en partenariat avec Patricia Barlatier.

« Nous allons revisiter les réponses apportées durant les cinq dernières années pour permettre d’apporter de nouvelles réponses sur le terrain, a expliqué Jacques Berrin. Les actions étant souvent transversales, nous allons rencontrer tous les partenaires institutionnels et associatifs. » En effet, il existe un tissu associatif remarquable qui apporte des aides aux victimes en terme d’écoute et d’orientation comme le fait par exemple l’Apers en assurant la présence d’une intervenante sociale au sein de la gendarmerie pour aider les victimes et dont la mise en place a constituée une première dans la région.

Un autre volet de la prévention de la délinquance concerne l’emploi et la formation, notamment pour les jeunes sortis du système scolaire qui ont besoin de retrouver un projet de vie. Pour cela, différents organismes comme le service jeunesse, la MAIO, l’AAI, l’Espace santé jeunes, l’Addap, l’Éducation nationale interviennent déjà dans ce sens. Mais il est nécessaire de mobiliser aussi les entreprises et de développer le tutorat et l’accompagnement. Sans oublier les commerçants avec qui le rapport de confiance est à renforcer ainsi que les personnes âgées souvent les plus vulnérables et à qui il est important de rappeler régulièrement des consignes simples de prudence.

Du côté de la gendarmerie, on tient à souligner que les indicateurs sont bons : « Il reste bien sûr des points négatifs car la commune est soumise aux mêmes tendances que son territoire limitrophe, précise le colonel de gendarmerie. Mais ça fonctionne bien dans l’ensemble. C’est intéressant cependant de dessiner avec ce projet de nouvelles perspectives. »

Du côté des chiffres, on note une baisse de la délinquance pour l’année 2010,en particulier pour ce qui concerne les escroqueries, les vols avec violence ou encore les destructions de biens. Le taux d’élucidation des affaires est en hausse. En revanche, si les vols avec effraction s’étaient stabilisés en 2009, une augmentation en 2010 est à regretter. « Il faut rappeler aux habitants que l’opération tranquillité vacances, c’est tout le temps. Il faut se signaler auprès de la gendarmerie. Enfin, il y a eu récemment quelques problèmes du côté de la gare SNCF qui sont en voie de résolution car les auteurs ont été identifiés. Par ailleurs, concernant les incivilités et les infractions sur les lignes SNCF et dans les gares, un plan spécifique va être mis en place sur le département. »

Pour renforcer la dissuasion, le maillage assurant une présence policière sur le territoire s’est resserré, jouant sur la complémentarité entre gendarmes et policiers municipaux. La coordination des différents acteurs va donc continuer de se renforcer et l’étude devrait permettre la mise en place de nouveaux outils et moyens d’actions, la lutte contre la délinquance nécessitant de remettre régulièrement l’ouvrage sur le métier.

Yveline Primo* : « Le travail conjoint doit continuer et s’amplifier »

Le partenariat associatif reste-t-il un volet important du contrat local de sécurité ?

Avec René Parlani, élu à la tranquillité publique et au CLSPD, nous tenons à souligner le travail effectué par la police municipale, par la gendarmerie et les partenaires associatifs et leurs bons résultats grâce à leur engagement sur le terrain. Ce travail conjoint doit s’amplifier notamment pour améliorer la vie des quartiers en maintenant un lien direct avec la population. A chaque fois qu’un problème est signalé dans un quartier, une discussion est instaurée avec les habitants et les bailleurs sociaux pour rechercher des solutions collectives et permettre le dialogue. Par exemple, à la mijanvier à Collevieille, il y a eu une rencontre très constructive entre les jeunes et les habitants pour retisser des liens.

En matière de prévention de la délinquance, quelle est la place des familles ?

Elle est essentielle. Mais la récente suppression ou suspension des allocations familiales en cas d’absences scolaires proposée par le Gouvernement n’est pas une bonne solution. Il faut au contraire soutenir les familles, les aider à faire face à des problématiques difficiles de rupture scolaire et d’insertion pour éviter que le jeune ne bascule dans la délinquance. Nous devons les aider à apporter des réponses car elles sont parfois démunies. Les difficultés sociales avec la crise actuelle ne font qu’augmenter. Il existe un ensemble de propositions et d’outils locaux pour faire face à ces situations. Par exemple, tous les quinze jours, une cellule de veille se réunit en Mairie pour évoquer les problèmes rencontrés et apporter des réponses.

* première adjointe au maire, en charge de la sécurité.