Depuis plusieurs années déjà, Jean-jacques a créé son club d’arts martiaux à Gardanne, la Kn-Kb académie team Vidal, où il enseigne les arts martiaux et sports de combats à des personnes handicapées.
« Ça leur apporte une autre image d’eux-mêmes, beaucoup plus positive, ça leur redonne confiance en eux. Je ne les prends qu’en cours particuliers, en même temps que les cours de karaté Shotokan de mon ami Eugène avec qui je partage la salle. Je suis gradé dans plusieurs disciplines et j’adapte mes cours en fonction du handicap de mes élèves. Ils sont ouverts à tout, ils ont envie et veulent apprendre. Nous participons au Téléthon et j’organise des galas d’arts martiaux avec eux, où j’explique le handicap pour que les gens prennent conscience. Ainsi les gens portent un autre regard sur eux. C’est très important car dans notre société les handicapés sont mis de côté. »
PARCOURS D’UN COMBATTANT
Et le handicap Jean-Jacques connaît, lui qui a été victime d’un grave accident de la route le 28 décembre 1996, qui lui vaudra notamment une fracture du nez et du sternum, un traumatisme crânien et un coma artificiel de trois jours. « Après l’accident j’étais condamné par la médecine. Puis j’ai tout perdu et je me suis retrouvé seul. Pendant des années j’ai souffert de troubles de la vision et de fortes douleurs, d’une pression qui me comprimait le cerveau comme si il était dans un étau. Les arts martiaux et la musique m’ont permis de lutter, de refaire travailler la plasticité de mon cerveau. À l’époque je n’aurai jamais pensé que je créerai un club d’arts martiaux et que j’écrirai un livre pour témoigner et raconter ce qui se passe, un livre qui dérange. »
Difficultés avec certains médecins, avec les assurances, et parfois aussi avec le système judiciaire, Jean-Jacques Vidal raconte toutes les épreuves qu’il a traversées et qu’il a surmontées, grâce notamment à une force de caractère peu commune. Une traversée de l’enfer qui l’a aussi transformé. « Aujourd’hui je ne suis plus le même, j’ai beaucoup évolué et j’ai une autre vision de la vie, avec de la bienveillance et de la compassion. Ça m’a permis de grandir, d’évoluer, de voir la vie dans toute sa splendeur. Mon avocat m’avait dit un jour que je m’en sortirai et que je dirai merci à cet accident. Finalement il avait raison ! »