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Toxicomanie : cela n'arrive pas qu'aux autres Carole Nerini

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Dans le cadre du Contrat local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) de Gardanne, un formateur du Relais anti-drogue est intervenu en mairie pour sensibiliser les parents d’élèves, l’inspectrice de l’Éducation nationale, les élus et le personnel municipal concernés par les problèmes liés à la toxicomanie.

Le sujet est parfois tabou, on n’ose pas en parler avec nos enfants, on se dit que c’est un fléau qui ne peut nous atteindre. Pourtant les jeunes majoritairement touchés goûtent de plus en plus tôt à toutes sortes de substances illicites, selon les statistiques nationales, les filles étant de plus en plus nombreuses à en consommer. La prévention reste donc d’actualité, auprès des jeunes mais aussi auprès des parents. Le Major Diaz, adjoint au commandant de la Compagnie de gendarmerie d’Aix-en-Provence et responsable du groupe de Formateurs relais anti-drogues a répondu à une invitation du CLSPD de Gardanne et animé une réunion d’information sur les toxicomanies. Yveline Primo, première adjointe chargée des questions de sécurité, a accueilli les participants et présenté l’objectif de cette rencontre . « La toxicomanie est une question complexe. On ne peut pas accepter la banalisation de la consommation de cannabis, c’est du moins notre position. »

M. Diaz travaille essentiellement auprès de jeunes dans des établissements scolaires ou des associations. C’est le premier public touché. Pour des raisons chaque fois différentes, adolescence difficile, rupture de communication au sein de la famille, problèmes pour trouver un emploi, désociabilisation, les causes sont nombreuses et il faut être attentif. En France, on dénombre 600 000 consommateurs réguliers de cannabis, 300 000 d’héroïne, 150 000 d’ecstasy, 150 000 de cocaïne. « Si je devais donner une définition du mot drogue, je dirais qu’il s’agit d’un ensemble de substances consommées qui modifient le comportement de l’individu. Quand on me présente un jeune consommateur d’une quelconque substance illicite, mon rôle est avant tout de savoir pourquoi il a fait ça, et de le mettre en garde sur les conséquences de sa consommation. » En matière de drogues, le "j’arrête quand je veux" n’existe pas. Le produit agit directement sur le système nerveux central et l’euphorie des débuts se transforme très vite en déprime. Le cerveau en demande alors toujours plus et on connaît la suite. « Les produits sont classés en trois groupes, poursuit le Major Diaz. Les dépresseurs, comme l’héroïne ou les cachets ; pour nous il est clair que la personne cherche à mourir, il ne faut donc surtout pas lui dire "arrête, tu vas te foutre en l’air" parce que c’est précisément ce qu’il cherche. On a aussi les stimulants comme la cocaïne, l’ecstasy, LSD ou les produits dopants et enfin les perturbateurs, hallucinogènes, cannabis... A propos du cannabis, substance très utilisée, je maintiens que l’on peut en mourir. Ses conséquences physiques sont irréversibles... »

Textes et photos à l’appui, l’intervention a duré plus de deux heures. « La prévention est primordiale. En ce qui nous concerne, nous intervenons à partir de la 3e, mais vous parents, élus, vous qui travaillez avec les jeunes ou êtes en relation avec eux avez aussi un rôle important à jouer. Sachez que de nombreuses structures et associations peuvent vous aider, à tous les niveaux (lire l’encadré). Mais parents, soyez attentifs au comportement de vos enfants. Et sans aller jusqu’à fouiller leur chambre pour ne pas trahir leur confiance, intéressez-vous à leurs relations, à leur parcour scolaires, à leurs sorties et n’hésitez pas de temps à temps à mettre le nez dans leur sac, en veillant toutefois à ne pas confondre attention et obsession. Généralement, les substances dont nous avons parlé laissent une odeur forte et reconnaissable. »

S’informer, se soigner

Pensez tout d’abord à en discuter avec votre médecin traitant qui pourra selon vos demandes vous orienter vers les structures adaptées. A Gardanne, le bureau info jeunes (situé au service jeunesse, 19 rue Borély) possède de nombreux documents qui pourront certainement vous aider. La Maison du droit et du citoyen (située au quartier Mistral, tél. 04 42 12 67 15) ainsi que la gendarmerie (le major Diaz peut être contacté au 04 42 26 31 96) sont également en capacité de vous orienter. Vous obtiendrez d’autres renseignements sur internet sur le site drogues.gouv.fr ou par téléphone 7 jours sur 7 et 24h sur 24 auprès de Drogues Alcool Tabac Info Service au 113, appel anonyme et gratuit. Depuis quelques mois existe à Marseille un point d’accueil cannabis, 2 rue des convalescents (1er arrondt.).