« J’ai eu connaissance de ce projet de séjour aux États-Unis par mon professeur de génie mécanique au lycée de Vauvenargues. On nous a expliqué qu’il n’y aurait qu’une trentaine de jeunes en France qui participerait à ce voyage devant permettre un échange d’expérience sur le bénévolat et l’engagement associatif. »
Sheera est une battante, elle ne se laisse pas impressionner et fonce, c’est de toute façon son leitmotiv. En quelques jours, elle prépare son dossier, fournit les éléments demandés en matière de revenus, d’engagement associatif, de projet personnel. Mais pour elle, le plus dur reste à faire : subir un oral tout en anglais.
« J’avais préparé les questions, les réponses, je m’étais documentée sur les États- Unis. Mais une fois devant le jury, j’ai oublié la moitié de ce que je voulais dire et je suis sortie déçue. » Sheera arrivera pourtant première du groupe sélectionné dans la région Paca. Une nouvelle qui la ravit et qui fait une fois de plus la fierté de sa maman avec qui elle vit en France depuis son retour du Cameroun où elle a passé 14 ans de sa vie.
Après un premier regroupement organisé en juillet dernier à Paris pour faire se rencontrer les jeunes avant le départ et bien leur expliquer le but du séjour, c’est le grand départ et la découverte. Car bénévolat et engagement associatif aux États-Unis diffèrent de ce que nous connaissons ici, mais Sheera s’y attendait un peu.
« Quand on est jeune, on se dit qu’on aimerait aller vivre là-bas, mais quand on y a goûté, on se dit qu’un séjour suffit ; on redescend sur terre, on part avec l’envie de faire tomber les masques de ces stéréotypes américains, mais quelques-uns restent... La première semaine, nous avons visité Washington, l’Ambassade de France, nous avons rencontré des juges, c’était très enrichissant. Ensuite le groupe s’est séparé dans différentes villes pour aborder la question du bénévolat. Je me suis retrouvée à Baltimore, dans une famille d’accueil où j’ai passé d’inoubliables instants. Durant cette semaine, nous avons participé d’abord à un projet d’école. Puis nous nous sommes impliqués dans une association préparant des repas pour des femmes défavorisées en assurant toutes les tâches : préparation de la salle, des repas, service, plonge et rangement. Là-bas, ils ne ratent pas une occasion de faire du bénévolat, c’est dans les moeurs. »
De retour en France, Sheera est plus décidée que jamais à continuer ses actions de développement du commerce équitable, elle a d’ailleurs son propre site internet (http:// freecoffee.e-monsite.com) et compte bien aller plus loin.