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Se former ou se réorienter, c’est possible Energies 331 - Loïc Taniou

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De nombreux jeunes âgés de 16 à 25 ans connaissent des difficultés scolaires et se retrouvent sur la touche. Les parents restent également dépourvus face à ces situations. Sur Gardanne, la MAIO s’efforce s’apporter des solutions adaptées et concrètes. Du “sur-mesure” pour s’en sortir.

« Une fois passé mon CAP d’Agent polyvalent de restauration, que j’ai obtenu d’ailleurs, plus rien... se rappelle Lilia, 20 ans. Pas de travail. J’ai cherché un peu, mon CV n’était pas beaucoup rempli. Je n’avais plus envie de faire des études. Alors, j’ai demandé un rendez- vous à la MAIO. » Après un temps d’écoute et de diagnostic, le personnel de la MAIO (maison d’accueil, d’information et d’orientation) lui propose une formation complémentaire dans la restauration. Elle alterne ainsi formation et petits contrats à durée déterminée. « J’ai beaucoup appris, souligne Lilia. Je passe en ce moment mon permis, je poursuis ma recherche d’emploi et commence un chantier d’insertion avec l’organisme Évolio. C’est différent, ça me plaît et ça me permet d’aller sur autre chose. En fait, j’aimerai devenir surveillante pénitencière, je me prépare au concours. »

Pour Maquine, 25 ans, l’histoire est un peu la même. Un bac pro en comptabilité qu’il a du interrompre pour des raisons familiales. Il travaille un temps dans la comptabilité et la vente avant de partir sur un nouveau projet. « Je me suis rendu compte que les bureaux, ça ne me plaît pas vraiment. Une personne m’a conseillé de venir à la MAIO. Depuis deux mois, j’ai comme projet de devenir éducateur sportif ainsi que passer le Bafa. En fait, j’ai toujours été sportif, c’est un domaine qui m’intéresse depuis longtemps. Ce n’est plus la même motivation. Je vais ensuite passer des concours. »

Trouver de nouveaux repères pour les jeunes, de nouvelles pistes de formation, les remotiver sont autant d’objectifs qui animent le travail quotidien de la MAIO et de son équipe composée de quatre permanents. Chaque jour, l’équipe assure ainsi des entretiens personnalisés pour analyser les situations et accompagner au mieux les jeunes dans leurs démarches. « Nous travaillons sur libre adhésion des jeunes. Nous essayons d’apporter des réponses précises, explique Dominique Paqueteau, directrice de la MAIO. Nous construisons avec eux un véritable parcours. »

Parfois, la conseillère est amenée à communiquer avec les parents lorsque le jeune est mineur. Comme pour Mélissa qui a quitté le lycée à l’âge de 17 ans sans diplôme. « Elle a toujours voulu garder les enfants, souligne Martine, sa maman, mais son niveau scolaire était insuffisant pour qu’elle fasse le CAP Petite enfance. Je suis venue à la MAIO et là il y a eu une très bonne écoute. On ne vous juge pas, ce qui est important. On vous demande votre projet et on essaye de faire en sorte d’atteindre l’objectif. » Mélissa s’est alors inscrite dans un long parcours qui commence à porter ses fruits. Elle vient de réussir un test et d’être admise au centre de formation de la Croix rouge pour passer un CAP petite enfance. « Elle a remis le pied à l’étrier, se réjouit sa maman. Elle veut même passer dans un proche avenir l’examen d’auxiliaire puéricultrice. La MAIO a permis de la remotiver, de l’aider, de l’encourager dans les moments difficiles. »

Pour Rachida, la maman de Rafik 19 ans, la MAIO a été également d’un bon soutien dans la recherche d’un stage en entreprise. « Ça a été très long pour trouver un patron qui l’accepte mais depuis août 2008, il fait son contrat d’apprentissage dans une entreprise de peinture. Son patron est très content et parle même de le garder. » Mise en place en février 2005, la MAIO est devenue un maillon essentiel pour des jeunes sortis précocement du système scolaire et souvent en difficultés pour trouver un emploi. « Nous répondons à un cahier des charges précis en matière la formation, issu de préconisations de nos partenaires publics qui sont le Conseil régional, le Conseil général et la ville de Gardanne,  » détaille la directrice.

La MAIO leur offre des possibilités de formations comme des contrats en alternance, l’obtention d’un CAP, d’un Bac pro et aussi des aides spécifiques comme pour l’amélioration de CV, de lettres de motivation, des ateliers consacrés à l’image de soi pour des présentations orales, des entretiens d’embauche. Un ensemble d’aides, de solutions sur-mesures pour retrouver confiance en soi et en l’avenir aussi.

Contacts : MAIO, 16 rue Jules-Ferry Tél. 04 42 51 38 63

Nathalie Nerini * : « Un accompagnement personnalisé pour faciliter l’insertion. »

Comment la ville agit-elle en matière d’insertion des jeunes ?

Nous proposons un accompagnement personnalisé pour chaque personne. Cela peut aller du plus simple jusqu’à des conseils permettant de résoudre des problèmes de santé, de logement, de mobilité ou de manques de qualification. Pour cela, la MAIO est un élément moteur dans un dispositif qui associe plusieurs partenaires parmi lesquels le service jeunesse, l’Addap, la Maison du droit, le service développement économique, l’Association d’aide à l’insertion (AAI), l’espace Santé jeunes ou des centres de formations tels l’Adef, l’Adrep sans oublier la chambre des métiers et de l’apprentissage.

De nouvelles pistes sont-elles envisagées ?

Les chantiers Évolio développés grâce à un partenariat entre la MAIO et l’AAI offrent des solutions à des personnes bénéficiaires du RSA ou des jeunes 18/25 ans en leur permettent d’apprendre sur le terrain. Nous allons en développer deux nouveaux : l’un consacré aux énergies renouvelables, l’autre dédié au maraîchage. Nous souhaitons aussi rapprocher la MAIO des entreprises car il existe toujours des difficultés pour trouver des stages.

* adjointe à l’emploi et à l’insertion