Formation

Renouer avec la qualification Carole Signes

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L’offre du service public en matière de formation continue pour les adultes, à Gardanne, se dispense principalement pour les secteurs de l’industrie au lycée Fourcade et pour le tertiaire au lycée professionnel de l’Étoile. Voici un panorama des cursus proposés -CAP, BEP, BAC Pro ou BTS pour lesquels le taux de réussite est plus qu’honorable.

Industrie, tertiaire : tels sont les secteurs où se réalise, à Gardanne, la formation pour adultes. C’est via le Greta du pays d’Aix, dont le siège se situe au lycée Vauvenargues, que ces cursus sont proposés. Toutefois, pour fonctionner au mieux, l’organisme s’appuie sur les établissements implantés sur le bassin, notamment, à Gardanne, sur le Lep de l’Étoile : « Comme nous développons des formations initiales dans le tertiaire, le Greta se fonde sur les compétences de nos professeurs ainsi que sur nos moyens techniques pour y développer des sessions de formation continue. C’est donc dans nos murs qu’a été rapatrié, depuis 5 ans, le centre Eficas, antenne décentralisée du Greta. Auparavant, celui-ci se trouvait à Biver » explique Jean-Marc Giner, proviseur du Lep de l’Étoile.

Dans cet établissement, on propose principalement deux diplômes aux adultes par ce biais : un BTS assistante de direction des PME-PMI et un bac pro comptabilité, pour lequel le taux de réussite est plus qu’honorable : 100 %, obtenu à la dernière session... « Ce qui montre l’efficacité des formations assurées dans l’enseignement public, appuie Jean-Marc Giner. Certaines structures privées n’obtiennent pas 30% de réussite, faute d’enseignants de niveau licence (le minimum requis), de connaissance des référentiels métiers et des programmes, ainsi que de moyens matériels adaptés... »

Le Greta souhaite d’ailleurs passer en force sur le BTS assistante de direction PME-PMI, en doublant la capacité d’accueil pour la session prochaine. « Nous allons recueillir un certain nombre de candidatures et si le potentiel est suffisant, nous ouvrirons un autre groupe,  » annonce Denise Chaptal, conseillère en formation continue au Greta du pays d’Aix. Ainsi, à bon entendeur...

Électricité et électronique à Fourcade

Au lycée Fourcade, en revanche, les cursus sont plutôt axés dans le domaine de l’électronique et de la microélectronique. « Nous délivrons des habilitations électriques aux salariés, développe Denis Barroero, proviseur de l’établissement. En effet, pour prétendre à travailler dans le domaine de l’électricité, il faut y être habilité. Il s’agit d’une formation courte, de deux à trois jours, suivie d’un examen. Les salariés doivent renouveler cette procédure tous les trois ans. Pour cela, nous travaillons en étroite collaboration avec les entreprises locales spécialisées dans ce domaine qui nous envoient leurs salariés afin de faire viser leurs compétences. Par ailleurs, nous proposons également un BTS en électronique, pour le compte de la société ST Microelectronics, qui, là encore, nous envoie ses salariés. Nous réalisons cette formation continue en partenariat avec le lycée Vauvenargues d’Aix-en-Provence. »

L’apprentissage en ligne de mire

Des projets ? Les deux établissements en ont plein les cartables, destinés aux adultes, mais aussi aux plus jeunes... Ainsi, Jean-Marc Giner souhaite s’ouvrir à l’apprentissage, une piste qui n’a pas encore été développée au sein du lycée professionnel. « Nous envisageons de mettre en place des cursus propres à insérer les jeunes les plus défavorisés, afin de leur proposer des CAPet des BEP. Reste à définir les domaines. La priorité étant de former les jeunes dans ceux où il y a du travail : comme le BTP... Autre piste, nous souhaitons également, toujours en apprentissage, développer la filière santé en proposant des formations, par exemple, autour des soins à la personne, de la préparation en pharmacie, » évoque Jean-Marc Giner.

Du côté du lycée Fourcade, Denis Barroero ambitionne de développer davantage de cursus de niveau III (BTS) et les formations en langues pour les salariés (anglais du commerce, français langue étrangère pour les femmes d’ingénieurs mutés dans l’Hexagone). « Nous souhaitons enfin créer un bac pro dans le domaine industriel, principalement axé sur les techniques électriques. L’offre de formation dans le domaine industriel n’est pas suffisante, elle se concentre essentiellement sur le niveau V, » poursuit le proviseur.

Outre la formation pour adultes, le lycée de l’Étoile sert également de point conseil dans le domaine de la VAE, ou validation des acquis et de l’expérience. Ce dispositif, mis en place avec la loi de modernisation sociale en 2002, permet de faire sanctionner ses compétences, qu’elles soient professionnelles ou bénévoles, via un diplôme reconnu par l’Éducation nationale. Il faut pour cela justifier de trois ans au moins d’activité dans le métier pour lequel on souhaite obtenir cette reconnaissance.

« Nous n’avons pas la vocation de centre de validation, au Lep de l’Étoile, précise Jean-Marc Giner. Cette attribution appartient au lycée Vauvenargues. Mais, cependant, nous accompagnons ceux qui souhaitent obtenir la VAE dans le domaine du tertiaire : nous les aidons notamment à monter leur dossier. »

Au lycée Fourcade, en revanche, cette nouvelle activité n’est pas encore développée, « uniquement parce que l’on n’a pas encore eu de requêtes pour valider des acquis dans le domaine industriel, explique Denis Barroero. Si, en revanche, des demandes émergent à ce niveau, nous n’hésiterons pas à mettre en place cet appui auprès des candidats à la VAE » assure ce dernier.

Pour plus d’informations sur cette démarche, contactez le Lep de l’Étoile au 04 42 12 64 30.

VAE : parcours du combattant ?

Rémi Cochennec, en poste depuis 2 ans au service développement économique de la Ville de Gardanne, a entrepris de faire sanctionner ses compétences au centre permanent de validation du Lycée Vauvenargues (Aixen- Provence) par le biais de la VAE (validation des acquis et de l’expérience). Le but : obtenir un BTS NRC (négociation relation clients), spécialité qui lui correspondait le plus, au regard de son parcours professionnel. Une démarche, qui, visiblement, prend du temps. « Il nous faut tout d’abord compléter le livret 1, qui sert à regrouper toutes les pièces justificatives de notre parcours professionnel. Si celui-ci est recevable, on poursuit avec le livret 2 sur lequel se basera le jury pour valider nos acquis. Celui-ci est le plus fastidieux : nous devons présenter un minimum de quatre activités, correspondant aux référentiels métier définis dans ma spécialité. Pour chaque activité, de multiples questions nous sont posées : nous devons décortiquer toutes les tâches qui composaient notre travail alors. Et lorsqu’il s’agit d’un emploi que l’on occupait il y a dix ou quinze ans en arrière, ce n’est pas facile de se replonger dans le contexte... Mais le dispositif de la VAE est une bonne chose. Et puis, il faut bien ça : un étudiant met deux ans pour préparer un BTS. Il est normal que nous passions du temps à remplir ce carnet... »