Enfance

Que donner à manger à mon enfant ? Energies 352 - Bruno Colombari

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Moins de sel, de sucre, de friture et de viande, plus de féculents, d’eau plate, de fruits et de fibres : les conseils du service restauration pour l’alimentation des enfants de moins de 3 ans sont aussi valables à la maison. Une rencontre avec les parents a permis de faire le point.

Les trois premières années de la vie d’un enfant sont celles de toutes les découvertes : la station debout, la propreté, la parole et bien entendu la nourriture diversifée. C’est pour répondre aux questions que se posent les jeunes parents que la Ville a initié une première rencontre, le 17 février dernier, avec celles et ceux qui ont un enfant dans les structures d’accueil municipales pour les zéro-trois ans.

« La nutrition est un problème important de la santé publique, a expliqué Roger Meï. Nous avons mis en place un partenariat entre l’entreprise d’insertion des Jardins de Gaïa et le service restauration qui profitera aux repas servis dans les crèches. » Pour Philippe Priou, directeur du service, « nous allons essayer de mettre en place un comité de restauration en y associant les parents comme cela existe déjà dans les écoles maternelles et primaires. »

Les repas élaborés dans les trois centres multi- accueil de la Ville tiennent compte des directives du programme national nutrition santé, qui a pour objectif essentiel de lutter contre l’obésité. « Pour cela, explique la diététicienne de la Ville Christèle Tiberge, on rééquilibre les acides gras en évitant friture et charcuterie, on réduit les apports en glucides simples contenus dans les confiseries et les desserts sucrés, on augmente la quantité de fruits et de légumes, on ajoute dans les menus des féculents (légumes secs, pois-chiches, lentilles) et des fibres, et surtout on limite les quantités de protéines. » Pour un bébé de huit à neuf mois, une portion de dix grammes de steak haché est amplement suffisante, et à deux ans, il n’est pas nécessaire de dépasser les trente grammes.

Les mamans présentes (mais les pères sont les bienvenus !) posent beaucoup de questions sur ce qu’il faut faire quand un enfant réclame toujours les mêmes plats, sur les produits bio ou sur ce qui peut remplacer la viande. « Pour répondre aux besoins en fer des enfants, on peut donner du lait de croissance ou deuxième âge jusqu’à trois ans, » conseille Christèle Tiberge. Autre recommandation : éviter les aliments industriels qui sont très salés. Et privilégier les produits frais. « C’est important de réapprendre à préparer soi-même des plats. »

Il ne faut pas hésiter non plus à faire découvrir de nouvelles saveurs aux enfants, car « plus ils sont petits, plus ils goûtent facilement. On s’en rend compte avec les maternelles, alors que les élèves de primaire sont déjà plus difficiles. Mais les enfants se souviennent de ce qu’ils ont déjà goûté, et ils peuvent y revenir plus tard. »

Pour Nicole Collin, directrice du multiaccueil La Farandole, la présentation des repas a son importance : « nous utilisons des plateaux compartimentés où chaque plat est présenté séparément des autres. L’enfant peut bien sûr les mélanger, mais il apprend aussi à les reconnaître. » Enfin, conclut Christèle Tiberge, « il ne faut pas dramatiser le temps des repas. Les enfants savent très bien se réguler, s’ils sautent un repas, ce n’est pas grave, ils mangeront plus le lendemain. »