Solidarité

Précarité, un constat inquiétant Carole Nerini

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Le mois dernier, la municipalité et son service d’aide sociale ont convié l’ensemble des acteurs sociaux oeuvrant sur la Ville à faire le point sur la situation et les actions en cours. Une occasion de découvrir un travail transversal qui permet à chacun d’être au plus près des personnes en difficulté.

Centre communal d’action sociale, Maison de la solidarité, Restos du coeur, Secours catholique, Secours populaire, Croix rouge, tous se sont réunis le 15 janvier dernier. Après la présentation du Plan grand-froid par le CCAS (lire ci-dessous), Simone Lacroix et Christian Leloup ont dressé un état des lieux pour le secours catholique : avec 300 familles suivies en 2006, un chiffre en constante augmentation, la demande de bons alimentaires reste la plus importante avant les aides pour le gaz, les bons vestimentaires, l’essence, les abonnements de transports et les aides plus ponctuelles.

« Nous nous rendons compte que de plus en plus de personnes sont en grande précarité même avec un emploi, explique Simone Lacroix. Quant au nombre de jeunes que nous avons en suivi, il est en légère baisse. » Un constat commun aux organismes présents ; les chiffres officiels du chômage sont en baisse mais les emplois précaires se multiplient.

Au Secours populaire, où 300 personnes sont inscrites, les demandes sont identiques. Christelle Cavaleri, sa responsable a toutefois soulevé le problème des demandes croissantes d’aide à la santé (mutuelles, assurances...). « On assiste à un fonctionnement du système de la santé à deux vitesses où le droit aux soins n’est plus le même pour tous. »

A la Maison de la Solidarité, qui dépend du Conseil général, on a noté aussi une forte augmentation dans la demande de soins.

Quant aux Restos du coeur, avec 278 familles inscrites, Nancy Moriconi s’inquiète également du nombre de salariés bénéficiaires. « Nous avons la chance d’avoir toujours plus de bénévoles et toujours plus d’actions sur la commune en faveur des plus démunis. Il y a des artistes qui exposent au profit d’associations caritatives, des jeunes qui donnent des concerts pour recueillir des denrées alimentaires, des lycéens qui viennent nous aider avec leurs professeurs tout comme des résidents de la Chrysalide. »

La Croix rouge, récemment installée dans notre secteur, viendra renforcer l’important dispositif social déjà en place. Depuis quelques temps, des fiches de liaison communes à l’ensemble des acteurs sociaux circulent entre les associations et les différents services sociaux.

« Ces fiches permettent d’avoir un meilleur suivi des personnes aidées et de mieux gérer les demandes, explique Georges Pazzaglini, adjoint au social. Bientôt, la résidence sociale Abbé-Pierre ouvrira ses portes, tout comme le foyer d’accueil pour enfants. Bien entendu, cela ne résoudra pas tous les problèmes, mais ce réseau nous permet de mieux réagir. »

Le Plan grand-froid

A Gardanne, les services sociaux, en collaboration avec les associations caritatives, se préoccupent au quotidien de recenser les personnes sans domicile fixe ou logées dans des conditions très précaires. Le Centre communal d’action sociale et le Secours catholique sont sur la commune les deux organismes référencés comme lieu de domiciliation postale.

« Actuellement, une douzaine de personnes sont concernées, souligne Georges Felouzis, directeur du CCAS. En cas de déclenchement du Plan grandfroid, ordonné par les services de l’État, un service d’urgence sociale gère les places en centre d’hébergement. Un dispositif municipal est également mis en place avec l’ouverture d’un lieu d’accueil de nuit dans le gymnase de Fontvenelle. Lits de camps, couvertures, draps, kits de toilettes sont alors mis à la disposition des hébergés. » Pour joindre le Samu social, appelez le 115. Si la personne sans abri se trouve face à des difficultés de santé, appelez le 18 (le 112 à partir d’un portable).