Plan de déplacement urbain

Pour un meilleur cadre de vie Stéphane Conty

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Développer les transports en commun et l’usage des modes “doux” de déplacement, harmoniser la circulation et le stationnement, réduire les nuisances liées aux transports, autant d’aspects que doit prendre en compte un Plan de Déplacement Urbain, un document cadre en cours d’élaboration pour Gardanne.

Un Plan de déplacement urbain (PDU) ne se limite pas à la seule gestion des transports, il doit également englober d’autres aspects comme par exemple le stationnement ou la logistique d’entreprise. En matière de déplacements et d’environnement, il doit permettre de favoriser l’usage des transports en commun et des modes “doux” de déplacement comme le vélo ou la marche. Parallèlement, il doit conduire à une diminution du trafic automobile et à une meilleure gestion de l’aménagement et de l’exploitation du réseau de voirie.

« En 2000 nous avions déjà réalisé un premier plan qui doit être mis à jour pour 2006 explique Jean- Paul Peltier, adjoint à l’urbanisme et aux transports à la mairie de Gardanne et président du Syndicat intercommunal des transports du bassin minier de Provence. Le PDU se fera en deux phases, la première consiste à faire réaliser un diagnostic de la situation existante par un bureau d’étude spécialisé dans ce domaine. C’est la partie sur laquelle nous avons travaillé jusqu’à présent. A partir de ce diagnostic, dans une deuxième phase nous allons émettre des propositions qui, après avoir été soumises à enquête publique, devront être validées par les élus et les partenaires pour que soit adopté le document final. »

Quel diagnostic pour Gardanne ?

Le diagnostic définit tout d’abord les spécificités locales à prendre en considération. S’agissant de Gardanne, l’une d’elle est une urbanisation “éclatée” qui conduit à l’existence de deux entités au sein de la commune, Gardanne et Biver. Cette particularité n’est pas sans conséquences, particulièrement pour l’organisation du réseau de transports en commun. Un réseau d’autant plus important que le diagnostic indique aussi que la moitié de la population concernée par l’aire d’étude a soit moins de 20 ans, soit plus de 60 ans, ce qui constitue les personnes les plus dépendantes des transports en commun.

Gardanne compte 6 899 actifs ayant un emploi, dont 40 % qui travaillent sur la commune. Cela représente quelques 2700 déplacements aller-retours quotidien à l’intérieur de la ville, auxquels viennent s’ajouter les 4 199 Gardannais qui partent travailler au dehors.

De surcroît la commune est aussi un bassin d’emploi qui accueille quotidiennement environ 1 500 personnes en provenance d’Aix-en-Provence et 900 de Marseille. Cela n’est pas sans conséquences sur la circulation en ville, avec des voies où l’on enregistre jusqu’à 6 000 véhicules de passage par jour, tel le boulevard Victor-Hugo, ou, plus surprenant, l’avenue Maurel-Agricol.

Priorité aux transports collectifs

Gardanne se distingue aussi par le nombre de ménages motorisés et notamment ceux possédant au moins deux voitures qui représente 45 % des ménages gardannais, chiffre que l’on peut comparer aux 18 % pour les Bouchesdu- Rhône et aux 28 % pour la région. De fait la capacité de stationnement est un enjeu important auquel la ville répond pour l’heure plutôt bien avec plus de 2 000 places de stationnement disponibles autour de son centre.

Comme le note Jean-Paul Peltier, la réflexion de la ville de Gardanne est par ailleurs déjà avancée sur plusieurs dossiers : « Certains des aspects développés dans le PDU s’inscrivent aussi dans d’autres projets sur lesquels nous travaillons actuellement comme le Plan Local d’Urbanisme (PLU) ou le réaménagement du Cours. Il y a donc des choses sur lesquelles nous menons déjà une réflexion et pour lesquelles nous devrons bien évidemment être en parfaite cohérence.
Parmi nos priorités, il y a le développement de l’usage des transports collectifs. Un élément fort à prendre en compte dans ce nouveau PDU est le doublement de la voie ferrée Aix-Marseille. D’abord pendant les travaux qui vont durer de décembre 2006 à décembre 2008, période durant laquelle il n’y aura plus de trains en circulation. Il faut donc prévoir des moyens de substitution.
Ensuite après les travaux il y aura certainement une nette augmentation du trafic passagers, l’accès à la gare devra donc être adapté à de nouvelles exigences, notamment pour tout ce qui touche aux moyens de transports en commun qui y conduisent. »

A ce propos le diagnostic qui vient d’être effectué révèle que la gare de Gardanne est très fréquentée par des usagers en provenance des villages alentours qui viennent prendre le train à Gardanne.

« Toutefois précise Jean-Paul Peltier, le PDU ne va pas répondre à toutes les questions en matière de transports. S’il nous permet de régler un certain nombre de problèmes à l’échelle communale et dans les liaisons avec Gréasque, sur d’autres aspects nous n’avons pas pouvoir de décision. Pour tout ce qui touche aux liaisons vers l’extérieur, nous ne pouvons pas nous substituer aux autorités compétentes. Par exemple “Interbus” est prestataire pour le compte de l’intercommunalité du pays d’Aix (CPA), mais c’est cette dernière qui décide des moyens qu’elle souhaite mettre en oeuvre. Dans le même ordre d’idée, à travers les enquêtes publiques menées pour l’aménagement du Cours et le PLU, des demandes ont été exprimées sur les transports qui dépassent le cadre de notre compétence. Elles sont toutefois utiles car elles nous permettent d’interpeller nos partenaires (Département, Région, État, communes et intercommunalités voisines...) sur ces questions pour essayer d’améliorer les choses. »

Au-delà des déplacements proprement dit, le PDU se révèle donc être un document susceptible d’avoir une influence majeure sur le cadre de vie des Gardannais, et qui comme le PLU sera soumis à la concertation (réunions et enquêtes publiques...), moment où chacun pourra s’exprimer sur la question.