« Pour cet hiver, et comme nous le faisons depuis quelques années maintenant, tout est d’ores et déjà mis en place pour que personne ne dorme dehors, » a précisé d’emblée le maire Roger Meï. La mise à disposition d’un gymnase durant cinq mois pour offrir une solution d’hébergement d’urgence répond déjà à un besoin. Mais grâce à l’implication des structures locales et départementales et des associations gardannaises, ces personnes peuvent aussi bénéficier d’une collation, d’une douche, d’aides d’urgences et d’un accompagnement au cas par cas pour tenter d’améliorer leur situation.
Comme le rappelle Georges Felouzis, directeur du CCAS, « la municipalité a souhaité aller plus loin que ce qui est de la responsabilité de l’État. Cette réunion en début d’hiver et l’implication de chacun nous permet d’être réactifs en cas d’urgence, ce qui s’est avéré utile à plusieurs reprises ces dernières années. Sur place, au gymnase de Fontvenelle, tout est prêt. Lits, draps, duvets, kit de toilette, café, soupes pour que les gens puissent également se nourrir. »
Les procédures d’urgence sont déclenchées par le Préfet selon trois niveaux d’alerte qui correspondent aux conditions climatiques énoncées par Météo France. Entre le niveau un et le niveau trois, les places d’hébergement d’urgence augmentent et les équipes du 115 (urgence gestion des places d’accueil) sont renforcées.
A Gardanne, le réseau social fonctionne en complémentarité tout au long de l’année, ce qui permet aux services sociaux de connaître la majorité des sans-abris. « Nous en avons peu à Gardanne, mais il y en a tout de même, explique Maryse Blangero, adjointe à l’action sociale. Chaque fois que nous sommes informés d’une situation telle qu’une personne qui dort dans sa voiture, voire dans un garage ou dehors, les travailleurs sociaux entament une démarche pour la prendre en charge. Malheureusement, nous ne pouvons qu’aider ceux qui le souhaitent. Cependant, en cas de conditions météorologiques extrêmes en plein hiver, nous savons où les trouver et allons les chercher pour qu’ils rejoignent le gymnase, au moins temporairement. C’est un travail de suivi sur l’année, certains sont installés dans cette situation depuis des années, d’autres vivent cette situation de façon passagère. »
Sauf que les situations passagères ont tendance à devenir pérennes pour beaucoup. Les bénévoles des Restos du coeur, qui étaient présents à la rencontre du 5 décembre ont établi les premières statistiques de la saison... « Alors que nous ne sommes qu’au début de la campagne, nous enregistrons 31% de nouvelles familles, avec des bénéficiaires âgés de 19 à 92 ans. 200 familles sont inscrites cette année représentant 429 adultes et 209 enfants. Nous avons eu des SDF, des personnes vivant dans des caravanes, des voitures ou des camions, nous allons vivre une année difficile. »
Du côté du Secours catholique et du Secours populaire, des aides d’urgence peuvent être apportées : ces associations sont en mesure de fournir des vêtements, des bons alimentaires et autres aides ponctuelles, des kits de toilette et du réconfort, car c’est aussi important. « Les personnes en grande précarité apprécient de pouvoir discuter un peu, au chaud, témoignent Christelle Cavaleri du Secours populaire et Christian Leloup du Secours catholique. On les écoute, on les oriente, on les conseille, on les aide comme on peut, on leur propose de prendre une douche. »
A Gardanne, le réseau solidaire fonctionne bien et dans la grande majorité des cas, les problèmes sont pris en charge au niveau local. Même si, bien entendu, certaines circonstances nécessitent l’intervention de services spécialisés du département dans le domaine de la santé, du logement, de la protection de l’enfance par exemple. « Malgré le travail de repérage que nous menons tout au long de l’année, il se peut que nous passions à côté de certaines choses, reprend Georges Felouzis. Nous voudrions attirer l’attention sur l’importance de votre implication si vous découvrez une personne en situation précaire. Tout est mis en place pour que chacun puisse être aidé, la liste des partenaires sociaux est longue, n’hésitez pas à nous en informer. »
Comme l’a rappelé Roger Meï, « du simple individu aux travailleurs sociaux, des membres associatifs au personnel municipal (y compris les gardiens des gymnases), la solidarité dans notre ville ne faiblit pas. Dans quelques jours, l’association gardannaise “Ceux qu’on aime” remettra plusieurs tonnes de denrées alimentaires au “Restos du coeur” après un concert à Fontvenelle et cette année, la quasi-totalité restera à Gardanne, ça aussi c’est une avancée. Il faut que partout les gens se mobilisent pour ceux qui n’ont plus rien. »