Urbanisme

PLU, priorité à l’environnement Energies 315 - Stéphane Conty

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Si ce que l’on remarque de prime abord à Gardanne c’est son patrimoine industriel, avec la moitié de sa superficie constituée d’espaces naturels, la commune peut indiscutablement être aussi qualifiée de ville à la campagne. Un caractère rural renforcé par de conséquentes surfaces agricoles et un pôle dédié à la forêt méditerranéenne.

La notion de développement durable est l’un des points clés des nouveaux Plans Locaux d’Urbanisme (PLU). Une prise en compte environnementale qui n’est pas nouvelle pour la commune comme le rappelle Jean- Paul Peltier, adjoint au maire en charge de l’urbanisme : « Avec le PLU nous confirmons les démarches antérieures de protection des espaces naturels de la commune, et nous les renforçons. Quand des terrains en espaces protégés sont à vendre sur la commune, nous veillons lors de la vente à préserver l’aspect zone naturelle, où nous préemptons et achetons le terrain pour lui conserver sa vocation. »

La disparition de certains types de zones de l’ancien Plan d’Occupation des Sols, telles les zones NA, NAF et NB (dites “de campagne”), a conduit la ville à les requalifier dans le nouveau PLU.

« Ce sont 273 ha d’anciennes zones, essentiellement NB, que nous avons requalifié en espaces naturels, précise Bernard Bastide, adjoint au maire en charge de l’environnement qui ajoute, dans le POS elles permettaient de construire sous certaines conditions, ce que ne permet plus le PLU. Avec les incendies nous avons d’ailleurs vu les problèmes que peut poser l’habitat en milieu forestier. »

Des espaces majoritairement forestiers qui, pour ce qui concerne les parcelles communales, sont entretenue en collaboration avec l’ONF et dont la valorisation pourrait passer dans le futur par la création d’une entreprise de fabrication de plaquettes et granules bois. « Nous avons une chaudière bois à Fontvenelle et une autre en préparation aux écoles de Biver. Pour les alimenter nous faisons appel à une entreprise en Ardèche, aucune entreprise de ce genre n’existant dans la région faute d’une filière de gestion forestière qui actuellement le permette. La commune est prêtre à accueillir ce type d’entreprise. »

Si la plupart de ces espaces boisés sont situés au Sud (Verdillon, la Rabassière) et au Nord (Roman, Rambert) du territoire communal, d’autres plus proches du centre-ville contribuent à conserver à Gardanne une certaine qualité de vie. « Avec notamment la colline des Frères et le Cativel, nous avons la chance d’avoir des espaces naturels quasiment en centre-ville et facilement accessibles à pied. Nous avons tenu à les protéger » explique Jean-Paul Peltier.

« Nous avons aussi redéfini les zones de loisirs que nous avons ramené à deux entités propriétés de la Ville, la carrière de Valabre et Barême dont nous avons diminué les possibilités d’urbanisation. En ce qui concerne la carrière de Valabre nous allons lancer un appel à concours pour la réhabiliter avec reboisement et aménagements de loisirs légers tels que tables et bancs en bois par exemple. » En matière de “loisirs verts” Gardanne accueille aussi deux fermes équestres, Le grand Puech au Verdillon et Les cavaliers d’Épona à Bompertuis, qui n’ont pas été oubliées dans l’élaboration du PLU. « Nous leur avons donné un statut et avons délimité un périmètre qui leur permette d’améliorer l’accueil du public. »

53 hectares supplémentaires de surfaces agricoles à Payannet, Valabre et à l’Abis

Concernant le cadre de vie, des emplacements sont également réservés dans le PLU pour la création de liaisons inter-quartiers en modes de “déplacements doux”, ou encore pour terminer les cheminements dans les vallats, tel celui qui longe le ruisseau Saint- Pierre depuis le quartier Notre-Dame jusqu’au lycée Fourcade. Qu’on la considère sous ses aspects environnementaux ou économiques, l’agriculture est une composante incontournable du paysage Gardannais.

Alors que dans beaucoup de communes du département les surfaces agricoles tendent à disparaître au profit notamment d’une urbanisation pour le moins envahissante, Gardanne entend bien valoriser son agriculture, et même la développer. Le nouveau Plan Local d’Urbanisme se voit ainsi renforcer de 53 hectares supplémentaires de surfaces agricoles, qui passent de 336 ha à 389 ha essentiellement répartis aux quartier du Payannet, de Valabre et de l’Abis. Comme pour les zones naturelles, ces parcelles qui étaient déjà souvent cultivées, sont principalement issues de la requalification des ex-zones NB. Le PLU a donc permis de conforter leur vocation agricole.

Pour s’assurer d’un usage réellement agricole de ces parcelles la commune a signé une convention avec la Safer, organisme qui a pour missions de maintenir et développer l’agriculture. « Cette convention Safer nous permet d’être vigilants sur l’usage des terrains agricoles et d’associer les agriculteurs à la démarche. Nous restons au courant des parcelles mises en vente sur la commune. Si des agriculteurs sont intéressés nous n’intervenons pas. Dans le cas contraire nous pouvons préempter et acheter la parcelle pour une mise à disposition à un agriculteur par le biais de la Safer » explique Jean-Paul Peltier. Un dispositif qui concerne environ 10 à 15 ventes par an et qui permet de limiter les risques de spéculation sur les terres agricoles.