Plan local d’urbanisme

PADD : les grandes orientations pour le futur de Gardanne Stéphane Conty

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Deuxième étape dans l’élaboration du PLU, le Plan d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) précise les orientations d’aménagement de la commune pour les dix prochaines années autour d’axes forts tels que l’utilisation économe et équilibrée des espaces, la maîtrise des déplacements ou encore la diversité des fonctions urbaines et la mixité sociale de l’habitat.

Établi à partir du diagnostic territorial et enrichi par la concertation publique, le PADD de Gardanne se décline autour de quatre grands thèmes complémentaires.

développement urbain

Assurer un développement urbain maîtrisé et durable répondant aux objectifs de mixité de l’habitat. A Gardanne 50% du parc de logements date d’avant 1975 et les besoins identifiés en logement nécessitent à la fois la réhabilitation de l’existant et une augmentation de l’offre de logements neufs. Il s’agit de satisfaire la demande locale déjà existante mais aussi accom pagner un développement démographique maîtrisé de la commune prévu aux alentours de 23 000 habitants en 2018. Une estimation qui induit la construction de quelques 120 à 150 logements tous les ans, notament pour permettre aux jeunes Gardannais de pouvoir y rester.

Poser les limites de l’urbanisation

Une production de logements nécessaire mais qui doit se faire dans le cadre d’une cohérence urbaine renforcée, notamment en posant les limites de l’urbanisation dans des zones appelées à intégrer les zones naturelles ou agricoles.

Ces limites peuvent être liées à une qualité de paysage à préserver, comme c’est le cas pour la colline des Frères ou le Cativel. Elles concernent aussi les secteurs de transition avec les zones naturelles tels Font de Garach, Pesquier, Biver ou Fontvenelle. Enfin, elles s’imposent dans les zones naturelles comme la Petite Pourcelle, le Langarié, la Rabassière ou encore le Montaiguet et le Deven.

Privilégier le renouvellement urbain

Le tissu urbain assez “lâche” dans certaines parties du centre-ville et de ses faubourgs offre un potentiel intéressant pour “refaire la ville sur la ville” et développer du logement à la fois dans le collectif et dans l’individuel. Une notion déjà appliquée dans le cadre de l’OPAH menée dans la vieilleville ainsi que dans les opérations foncières visant à résorber l’habitat indigne et à établir une relation urbaine forte avec le Cours en pleine rénovation. Des quartiers situés entre le Cours et le boulevard urbain offrent aussi des possibilités de production de logements.

Proposer une offre foncière nouvelle

Le territoire communal dispose de zones d’urbanisation future à vocation principale d’habitat. Ainsi, il est proposé de conforter la vocation résidentiel - le du quartier Fontvenelle/Bompertuis. Dans le secteur de Font de Garach, aujourd’hui en pleine mutation, le POS actuel prévoyait 40 ha à urbaniser. Cette zone d’urbanisation future sera maintenue dans sa surface et ses limites actuelles. A la limite des quartier Font du Roy et Font de Garach, un nouveau quartier se structure autour du CMP Georges-Charpak. Son urbanisation sera mise en oeuvre sous la forme d’une opération d’aménagement d’ensemble qui permettra de garantir la mixité de l’habitat et en assurera la maîtrise par la collectivité. Enfin, le secteur de La Garde, proche de Jean-de-Bouc et de l’avenue de Nice, est déjà largement urbanisé et n’y subsistent que quelques parcelles agricoles. Son urbanisation est donc amenée à se développer.

activité économique

Poursuivre le redéploiement de l’activité économique

Bénéficiant d’une situation géographique centrale dans l’aire Aix-Marseille- Rousset et d’un réseau de transports polyvalent (RD7, RD6, voie ferrée en cours de doublement, réseaux de bus...) la commune de Gardanne dispose d’atouts majeurs pour sa reconversion économique suite à la fermeture de la mine en 2003. Un tissu économique diversifié qui se structure autour d’activités industrielles (Alcan et centrale thermique), mais aussi artisanales et de services réparties notamment sur les 44 ha des trois zones d’activités de la Palun, Avon et Bompertuis. Suite à la fermeture de la mine, la Ville a acquis les Puits Y et Z, soit environ 17 ha disponibles pour le développement de nouvelles activités économiques. Gardanne dispose en outre d’une trentaine d’hectares au quartier Jean-de-Bouc, au pied de la centrale thermique, dont l’aménagement va prochainement débuter.

L’implantation du Centre Microélectronique de Provence Georges- Charpak à Font de Garach nécessite aussi de créer une réserve foncière pour accueillir de jeunes entreprises dédiées à ce secteur d’activité.

Autant de nouvelles zones d’activité économique dont la commune souhaite favoriser l’insertion dans le paysage urbain en portant une attention particulière à des aspects tels que le traitement du bâti, du cadre paysager, de la voirie, du flux de véhicules engendré ou encore de l’interface avec les quartiers résidentiels voisins ou des zones naturelles.

Le commerce n’est pas oublié, et plus particulièrement en centre-ville où la requalification du Cours et les mesures pour la réhabilitation du centre ancien devraient permettre de dynamiser les commerces de proximité. Toujours en centre-ville, la protection du commerce doit aussi passer par la garantie que ce foncier ne changera pas de destination pour être, par exemple, consacré à de l’habitat ou du stationnement.

La commune entend également préserver une activité agricole viable, d’une part en confirmant la destination agricole de certaines zones telles le Payannet, la plaine de l’Abis ou encore l’Ouest de Fontvenelle mais aussi faisant entrer en zone agricole des zones telles que certaines parcelles du Payannet ou le long de la RD7. L’idée étant au final d’assurer des zones agricoles homogènes.

cadre de vie

Renforcer la qualité du cadre de vie

Un enjeu qui est au coeur des préoccupations du projet de territoire et dont les piliers sont l’environnement, les équipements publics, les services et les transports.

Pérenniser la diversité de l’offre d’équipements et anticiper les besoins

Par un zonage adapté et des réserves foncières dédiées, la commune veut compléter son offre d’équipements afin d’accompagner la croissance démographique et les modes de vie de ses habitants. La valorisation de l’existant figure également au programme de ce PADD, notamment autour du pôle de Valabre, ou encore dans le secteur de Barême.

Créer de nouveaux espaces verts de détente et de loisirs à proximité de l’habitat

La moitié du territoire communal est en zone naturelle et la ville est ponctuée d’espaces verts (parc de la Média - thè que, square Veline, parc Casablanca...). Les espaces verts et boisés situés le long des ruisseaux seront maintenus avec un zonage adapté et pour certains, des aménagements pour la création de parcours piétons et vélos sont prévus.

Qualifier les entrées de ville et développer les liaisons inter-quartiers

Le projet envisage de clarifier et de hiérarchiser les différents accès au centre-ville par un traitement paysager et une sécurisation des entrées d’agglomération. Des accès comme la RD7, l’avenue de Nice, l’avenue du pilon du roy, l’avenue Pierre-Brossolette et la route de Mimet sont ainsi concernées par cette mesure.

Le diagnostic effectué en amont a montré que les voies de circulation se sont développées au gré des construc - tions et de l’apparition de nouveaux quartiers, avec pour conséquences une faible hiérarchisation des voiries, un manque de liaisons entre certains quartiers et des difficultés d’accès aux quartiers les plus récents.

Le PADD préconise donc comme principales mesures de renforcer le maillage inter-quartiers, notamment pour assurer la liaison transversale entre la route de Mimet après le CMP et la route Blanche à hauteur de la rue Charles-Pauriol. La hiérarchisation du réseau de voirie est aussi une priorité, avec des aménagements permettant de réduire la vitesse dans certains secteurs. Assurer de meilleures liaisons entre les quartiers devrait aussi permettre de réduire le transit par le centre ville, autre préconisation du projet.

Renforcer les transports en commun et faciliter les modes de déplacements “doux”

La présence d’un pôle multimodal de transports regroupant gare ferroviaire et routière est un atout que la Ville souhaite renforcer en vue de favoriser le développement des transports en commun. Des mesures sont envisagées pour améliorer l’organisation des déplacements et stationnement pour une meilleure “cohabitation” voitures- bus et pour sécuriser les arrêts de bus.

Une topographie relativement plane aux abords immédiats de la ville permet d’envisager le développement des aménagements pour piétons et vélos, comme c’est le cas en centre-ville avec le programme de réaménagement du Cours. La multiplication des liaisons inter-quartiers associée à la création d’axes de circulation sécurisés dédiées aux vélos devraient faciliter leur développement comme mode de transport en ville.

environnement

Préserver les zones naturelles, maintenir l’agriculture, valoriser et protéger son patrimoine naturel et architectural et prendre en compte les risques naturels, sont autant de préoccupations que la commune a souhaité intégrer à son PADD.

Maintenir et valoriser les espaces naturels

A l’écart du centre-ville et de ses fonctions, éloignées des réseaux (eau, assainissement, voirie), soumises aux risques d’incendie ou d’inondations, certaines parties du territoire communal offrent une grande qualité paysagère qu’il convient de préserver.

Pour toutes ou partie de ces raisons il n’est pas prévu d’urbaniser ou de développer l’existant dans les quartiers comme le Montaiguet, la Rabassière, le Langarié ou encore la Petite Pourcelle.

La zone agricole, composante forte du territoire

Outre leur aspect purement utilitaire dans le cadre économique, les zones agricoles contribuent à la qualité de vie et constituent un espace de transi - tion entre les zones naturelles et les zones habitées qui protègent ces dernières des risques d’incendies.

Le PADD prévoit de confirmer la vocation agricole de la plaine de l’Abis et des terrains agricoles de Valabre et du Payannet, mais aussi d’intégrer des parcelles qui longent la RD7 et qui sont inondables dans le zonage agricole.

Prise en compte des risques naturels

Les zones urbaines ou à urbaniser du futur Plan Local d’Urbanisme prennent en compte tous les risques naturels pouvant affecter la commune tels que les risques d’inondation, d’incendie ou encore de mouvement de terrain. Quant au Plan de Prévention des Risques Miniers qui doit être élaboré par l’État, il est toujours en attente.

D’une manière générale, la philosophie de la commune en la matière est de veiller à ne pas augmenter le nombre de personnes exposées aux risques et de continuer les aménagements susceptibles de les prévenir ou d’en limiter les éventuels dégâts.

Un patrimoine naturel et architectural à protéger et valoriser

Qu’ils soient naturels (arbres centenaires, bords de rivières...) ou bâtis, certains éléments remarquables doivent être protégés, entretenus, valorisés. Parmi les éléments déjà identifiés, on peut par exemple citer le domaine de Valabre avec le parc, le Pavillon de chasse, le château et le mur de Gueidan, ou encore les chevalements de la mine comme les puits Morandat et Z.