Après l’incendie d’août 2005

Nettoyage de printemps Stéphane Conty

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Les travaux de réhabilitation des terrains incendiés ont débuté aux quartiers Roman, Rambert et Payannet. En corollaire, le service environnement et les ALMS sillonnent la ville à la rencontre des propriétaires de terrains situés dans des zones à risques pour leur rappeler les obligations légales de débroussaillement.

Alors que le 30 juin dernier 120 ha ont déjà brûlé dans la Sainte-Victoire entre Rousset et Puyloubier, à Gardanne on entreprend des travaux pour panser les plaies de l’incendie du 6 août 2005 sur les 268 ha situés sur la commune au Montaiguet. En amont, la municipalité avait demandé l’appui technique de l’Office National des Forêts afin de réaliser un diagnostic permettant de définir les travaux prioritaires. Celui-ci réalisé, les travaux décidés ont été divisés en quatre lots pour lesquels des appels d’offres ont été lancés et qui ont conduit au choix de deux sociétés, Dolza et Philip Frères, chacune travaillant sur deux lots.

Christophe Herzog, agent forestier de l’ONF détaille la nature des travaux qui débutent. « Cette première série de mesures concerne 18,7 ha et une cinquantaine de propriétaires. Elle consiste en l’abattage et la mise en fascine dans les zones à forte pente en aval des habitations, permettant de limiter le ravinement du sol. Le broyage des rémanents (petits bois) de coupe sera privilégié dans les restanques. Il y a aussi un abattage sécuritaire le long des voies ouvertes à la circulation publique et des lignes EDF sur 10 à 20 mètres de part et d’autre. Cet abattage sera accompagné d’un broyage des rémanents. Nous allons également procéder à l’abattage des arbres morts en entrée de ville afin de réduire l’impact paysager à proximité immédiate de la ville. Enfin, le service de restauration des terrains de montagne de l’ONF a identifié des blocs rocheux instables qui vont être traités. »

Initialement estimé à 160 000 euros HT, le coût de cette première tranche de travaux sera finalement de 105 000 euros HT. La prise en charge financière de ces interventions, dont beaucoup se feront sur des terrains privés, est assurée par la commune qui bénéficie de subventions à hauteur de 80% du coût des travaux, à parts égales entre la Région et le Département. Grâce à cette révision à la baisse, le service environnement de la commune étudie la possibilité d’anticiper sur les travaux qui étaient envisagés dans un second temps pour traiter une cinquantaine d’hectares, et ainsi démarrer d’autres actions avant la fin de l’année.

« Des subventions d’autant plus bienvenues que la commune avait déjà engagé de gros frais pour les interventions d’urgence lorsqu’elle avait mis en place des actions telles que l’abattage sécuritaire d’une cinquantaine d’arbres aux abords des voies de circulation et des habitations, l’enlèvements des ferrailles et le ramassage des végétaux brûlés chez les sinistrés, ou encore l’organisation et la prise en charge de l’enlèvement des épaves de véhicules » souligne Bernard Bastide, adjoint à l’environnement.

Prévention et surveillance

La meilleure façon d’éviter une nouvelle catastrophe étant de la prévenir, le service environnement épaulé par des Agents Locaux de Médiation Sociale (ALMS) mènent actuellement une action d’information auprès de quelques 500 propriétaires fonciers répartis sur l’ensemble du territoire communal et situés sur des zones “sensibles”. « Nous allons chez les gens pour voir la situation de leur propriété vis à vis des risques d’incendie, et éventuellement leur rappeler les obligations légales de débroussaillement. Elles stipulent la nécessité de débroussailler aux abords des constructions et installations de toute nature, sur une profondeur de 50 mètres, ainsi que sur les voies privées y donnant accès, sur une profondeur de 10 mètres de part et d’autre de la voie. Elles précisent aussi que le périmètre à débroussailler s’étend au-delà de la limite de la propriété. Dans l’ensemble nous recevons d’ailleurs un bon accueil » explique Stéphanie Olivero, du service environnement. Rappelons que l’obligation de débroussaillement est sanctionnée par les articles L322-9.1 L322-9.2 du code forestier. En cas de poursuites, le tribunal pourrait alors décider d’appliquer une astreinte dont le maximum est 76,22€ par hectare et par jour de retard et une amende dont le maximum est de 30€ par m2 non débroussaillé (un cercle de 50 mètres de rayon couvre une surface de l’ordre de 8000 m2).

Pour la troisième année consécutive, les ALMS participeront activement à la surveillance des massifs boisés. Jusqu’au mois de septembre, ils arpenteront leurs abords, par équipe de deux ou trois, à différents moments de la journée. Si ce rôle peut avoir des vertus dissuasives dans certains cas, leur mission de médiation reste très présente. « Le fait d’avoir des équipes sur l’ensemble des massifs boisés de la commune nous permet de faire respecter certaines règles, souligne Nathalie Dalmasso, responsable du service municipal de la prévention. Il est fréquent que nos agents rappellent aux promeneurs les dangers de se promener en forêt l’été et les invitent à s’en éloigner. Ils possèdent d’ailleurs l’arrêté préfectoral qui rappelle cette interdiction à certaines heures. »

Le travail d’observation qu’ils mènent durant plus de deux mois n’est pas anodin. En effet, ils sont munis de radios, de téléphones portables, de cartes DFCI et entretiennent d’étroites relations avec les sapeurs pompiers, la gendarmerie et le police municipale en cas de besoin. A noter enfin qu’une réunion publique sur la charte de l’environnement aura lieu le jeudi 6 juillet à 18h en mairie. Ce sera l’occasion de faire un bilan des actions menées depuis 2000 et des perspectives pour les prochaines années.

Petits rappels

Contrairement à ce que l’on peut penser, les incendies ne sont pas tous d’origine criminelle. Un moment d’inattention, un geste non réfléchi, et tout peut basculer. Compte- tenu du risque incendie en période estivale, l’accès aux massifs boisés est réglementé par un arrêté préfectoral dans un but de protection du public et de faciliter l’intervention des services de secours. Du 1er juillet au 2e dimanche de septembre inclus, l’accès aux espaces sensibles du département est autorisé de 6h à 11h du matin sauf en situation météorologique d’incendie qualifiée de “très dangereuse”. L’accès aux massifs est alors strictement interdit. Les infractions au présent arrêté sont passibles d’une amende de 135€. Pour ceux qui habitent à proximité d’une forêt, un certain nombre de règles est à respecter sur l’emploi du feu en situation (barbecue, feu divers...). Nous vous conseillons vivement de vous tenir informés de l’arrêté préfectoral disponible en mairie dès la fin du mois de juin.