Solidarité

Liliane Tracchino reçoit la Légion d’honneur Energies 361 - Carole Nerini

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Toute sa vie, malgré les difficultés qu’elle a surmontées, Liliane s’est dévouée aux autres. Aujourd’hui retraitée, elle passe une bonne partie de son temps auprès du personnel et des résidents de la maison de retraite du Domaine de l’Olivier. C’est dans ce lieu qui lui est cher qu’elle a reçu le 3 septembre dernier la croix de chevalier de la Légion d’honneur.

Elle ne s’y attendait pas, mais ses proches ont eu quelques mois pour la convaincre que cette décoration était méritée. Et en ce début du mois de septembre, son entourage est au complet pour assister à la cérémonie. Présidente de l’Agespa, l’association qui gère la maison de retraite, Liliane a largement contribué au bon fonctionnement de l’établissement et au bien-être dans lequel évoluent les résidents.

Il est onze heures, l’émotion est à son comble. Après avoir rappelé l’engagement de Liliane dans de nombreux domaines, Roger Meï lui a renouvelé sa reconnaissance, « tu es une femme de coeur, cette récompense, tu la mérites.  » Et sur ce point, tous sont daccord. Danielle Bosseau, la directrice de la Maison de retraite a souligné l’importance de son accompagnement au quotidien.

Puis, en présence du général Le Flem président de l’Entraide des membres de la Légion d’honneur, Jean-Claude Brun ancien Président de l’Udaf (Union départementale des associations familiales) a décoré Liliane, louant à son tour les mérites de cette battante qui n’a jamais baissé les bras, « je vous félicite pour votre engagement, votre courage, votre ténacité, votre dynamisme, votre humanité, vous avez toujours été présente, vous avez toujours su donner, il est logique qu’aujourd’hui, vous receviez à votre tour... »

Émue par tout ce qu’elle vient d’entendre et par les personnes présentes, Liliane honore tout d’abord la mémoire de son père. « Je voudrais dédier cette distinction à mon père, cela me tient à coeur. En 1943, nous avons été arrêtés par la Gestapo parce que nous étions communistes. Nous avons été emmenés chacun de notre côté, lui à Buchenwald, moi dans un camp de jeunes femmes à Brême. C’était la dernière fois que je voyais mon père. En ce jour, j’ai aussi une pensée particulière pour Greta, une jeune femme qui chaque matin m’apportait une tartine de pain avec de la margarine. Un matin, elle n’est pas venue... j’ai su plus tard qu’elle était morte sous les bombardements. Je remercie ma fille et son ami d’avoir fait les démarches afin que je sois décorée. »

Après cette période douloureuse, Liliane est employée aux écritures dans la mairie du 13e arrondissement de Paris. Quelques années plus tard, elle s’installe à Gardanne où elle créera l’association des familles gardannaises. Puis son mari a eu de graves problèmes de santé... A l’Udaf, on lui propose alors de suivre une formation juridique de déléguée à la tutelle.

« En 1982, reprend- elle, je suis entrée à l’Apef, association d’Entraide familiale. Après quelques années de fonctionnement, de gros problèmes sont survenus et avec Christian Viou, nous avons créé Sud Génération Accueil, d’où est née cette maison de retraite. » Liliane a de l’énergie à revendre, elle s’occupe également de la chorale Chante la vie avec laquelle elle se déplace pour proposer des animations dans des maisons de retraite.

C’est d’ailleurs sur l’air de La ballade des gens heureux que la cérémonie s’est refermée.