Alors que plusieurs villes en France réfléchissent à récupérer la gestion de leur eau pour ne plus la confier au secteur privé, certaines comme Paris ayant même franchi le pas en janvier 2010, la ville de Gardanne a fait ce choix dès 1985. « La gestion de l’eau et de l’assainissement en régie directe plutôt qu’une délégation de service public confiée au privé, souligne Philippe Pintore, élu délégué au développement économique et président du conseil d’exploitation de la régie eau et assainissement, permet de s’approprier ces services, d’en avoir une meilleure lisibilité et de faire les choix qui nous semblent les meilleurs pour une gestion efficace. Par exemple, bien qu’il y ait eu de nombreux investissements réalisés cette année par la régie, il n’y aura pas d’augmentation des tarifs en 2011 pour les usagers des deux services. Nous avons mené un travail en 2010 pour apprécier au plus juste les charges inhérentes à chaque service, poursuit Philippe Pintore. Nous proposons désormais une nouvelle ventilation des charges communes aux deux budgets qui tient compte du fonctionnement actuel des deux services “eau” et “assainissement” et qui permet un meilleur équilibrage des charges. »
Ainsi, la redevance de l’eau potable baisse de 0, 1782 € par m3 tandis que celle des eaux usées augmente de 0, 1782 € par m3. Ce qui fait que pour les 5 000 abonnés que compte la régie, 4 600 ne connaîtront pas de variation car ils sont bénéficiaires des deux services, 250 qui possèdent un assainissement autonome (type Spanc) connaîtront une baisse de 15,7 % pour la tranche de 0 à 60 m3 et de 12,2 % pour la tranche au-dessus de 60 m3, et 150 qui sont abonnés à l’assainissement mais qui ont une ressource en eau autre (de type forage ou Canal de Provence) verront leur forfait augmenter d’à peu près 18 € pour l’année.
En 2010, de nouveaux modes de paiement (CB et numéraire) fortement plébiscités par les usagers ont été mis en place facilitant le règlement des factures. Le recours au prélèvement automatique est à l’étude et pourrait devenir possible dès 2011.
L’année 2010 a été l’objet d’importants chantiers menés de juillet à décembre et qui ont permis une réelle amélioration du fonctionnement. Le quartier Hoche a ainsi vu la restructuration complète de ses réseaux. « L’un des plus importants chantiers menés à ce jour par la régie, confie Sylvain Foucheyrand, le directeur de la régie. Plus de 30 branchements en plomb ont été repris dans le quartier pour éviter tout risque de saturnisme, un collecteur de transfert d’eaux usées de 285 mètres a été installé, un autre a été remplacé à l’impasse du Village avec la pose d’une nouvelle conduite d’eau potable. » Le montant de ces travaux s’élève à 497 000€ TTC.
Ensuite, la régie a procédé au renouvellement des diffuseurs d’air d’un des bassins d’aération avec vidange des bassins de la station de dépollution des eaux-usées, opération qui intervient tous les dix ans. Du côté des travaux à venir sur l’année 2011, le secteur de Valabre sera principalement concerné avec la création de dessertes pour les habitations du hameau de Valabre, l’Écomusée, la sécurité civile, le parc de Valabre et le pavillon du Roi René.
Enfin, les élus du conseil d’exploitation de la régie réfléchissent à la mise en place d’un tarif social de l’eau et de l’assainissement. « L’idée de la tarification sociale de l’eau, explique Philippe Pintore, est de permettre une facturation plus juste et plus équitable suivant des critères comme les revenus, le nombre de personnes vivant dans le logement ainsi que la surface occupée. Je trouve anormal qu’une personne retraitée vivant seule avec une petite pension paie autant qu’un cadre supérieur aux revenus beaucoup plus importants, notamment pour ce qui concerne les premiers mètres cubes consommés. La législation actuelle doit évoluer en ce sens en mettant notamment à contribution les grands vendeurs d’eau et les multinationales. Le conseil d’exploitation s’efforcera pour sa part d’être force de propositions pour rendre plus juste la tarification liée à l’eau. »
Dans le droit fil de la démarche solidaire de la municipalité, la régie de l’eau et de l’assainissement a également apporté une aide financière à Partager la Terre, une association qui oeuvre pour la potabilisation de l’eau et pour l’agro-écologie au Cameroun.