Il était une voie dans l’Est Energies 401 - Bruno Colombari

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Le 7 septembre dernier, l’association Un train entre Gardanne et le Var a organisé une journée d’information sur la réouverture de la ligne Gardanne-Carnoules. La décision est proche.

C’EST UN SERPENT DE MER qui ressort régulièrement, ou plutôt un serpent de fer, qui relie sur 79 kilomètres Gardanne à Carnoules (Var). La voie SNCF existe depuis 1880 et a fonctionné une cinquantaine d’années pour les voyageurs (jusqu’en 1939) et une centaine d’années pour le fret (1980). Contrairement à de nombreuses voies secondaires désaffectées partout en France, la ligne Gardanne- Carnoules est toujours entretenue. Des convois militaires l’empruntent de temps en temps en direction de Canjuers.

AVEC L’AUGMENTATION RÉGULIÈRE de la population dans la Haute-vallée de l’Arc et l’Ouest du Var (Saint-Maximin et Brignoles), le trafic routier s’accroît aussi, avec toutes les nuisances que cela génère en terme de pollution, de temps perdu dans les embouteillages et de coût pour les particuliers comme les entreprises. Depuis 2012, RFF (Réseau ferré de France) réalise une étude préliminaire sur la réouverture qui devrait être disponible dans les prochains jours, alors qu’un comité de pilotage se réunira en octobre. C’est aussi d’ici la fin de l’année que sera décidé le financement éventuel de cette réouverture dans le cadre du nouveau contrat de Plan État-Région. Des premiers chiffres circulent déjà : 160 millions d’euros pour la réouverture partielle sur le tronçon Gardanne-Trets, 610 millions d’euros pour la réouverture complète avec électrification (à l’horizon 2020).

C’EST POUR FAIRE UN POINT sur le sujet que l’association Un train entre Gardanne et le Var, qui se bat depuis quinze ans pour la réouverture de la ligne, avait organisé le 7 septembre dernier une journée festive à Gardanne, en présence d’élus locaux et régionaux. « Cette ligne est très importante pour nous, pour les jeunes, pour les retraités, pour les personnes à mobilité réduite. Le train est un mode de transport non polluant et favorable au développement économique et social, » affirme Henri Wirth, président de l’association.

« TOUT RESTE POSSIBLE, constate Jean-Marc Coppola, vice-président du Conseil régional. Il faudra sans doute envisager une réouverture en plusieurs phases, en commençant par Gardanne-Trets ou Gardanne- Saint-Maximin. Il ne faut pas être dans le tout ou rien. Mais je préfère qu’on mette les moyens sur le ferroviaire plutôt que sur la route. Depuis 1998, la Région a triplé l’offre ferroviaire. » Et les résultats sont là : le trafic voyageurs sur les TER a augmenté de 9% entre 2011 et 2012, et même de 20% sur la ligne Aix-Marseille.

Pour le Conseil général, qui a participé au financement des études préliminaires, Claude Jorda constate : « Tous les jours, on voit les flots de voitures entre Aix, Marseille et le Var. Pourquoi ne pas faire simple en réouvrant la ligne Gardanne- Carnoules ? J’en profite pour dire que les ascenseurs qui ne fonctionnent pas dans les gares, c’est une atteinte aux droits des gens à se déplacer. » RFF annonce à ce propos que des travaux seront effectués en octobre à la gare de Gardanne, avec une réouverture de l’ascenseur au début 2014.

Pour le maire Roger Meï qui soutient ce projet depuis longtemps, la réflexion doit être globale. « Il s’agit non seulement de réouvrir la ligne Carnoules- Gardanne mais de prévoir aussi le doublement complet de la ligne Aix-Marseille ainsi que la construction d’une ligne Aix-Aubagne. La priorité doit aller aux transports en commun. »