Les animations et activités proposées cette année dans le cadre du festival de la citoyenneté de Gardanne Cité motivée avaient pour thème cultures urbaine et technologique. Une trentaine de jeunes du Conseil Consultatif de la Jeunesse (CCJ) s’étaient investis dans la réalisation de cette initiative à travers des projets qu’ils avaient proposés et mis en place depuis mi janvier, en collaboration avec le service municipal de la jeunesse. Comme le souligne Janine Privat, élue à la jeunesse et fortement impliquée dans cette manifestation, « les deux semaines qui se sont déroulées sans aucun incident montrent que la prise de responsabilités de jeunes produit des initiatives positives. Leur démarche en fait des citoyens actifs de leur ville. »
La manifestation avait pris ses quartiers à la Halle, bénéficiant ainsi
d’une vaste surface couverte qui convenait parfaitement à la réalisation de la monumentale piste où les pratiquants de skate, roller et BMX pouvaient faire étalage de leur talent.
Les dimensions de la Halle ont également permis d’y garer deux bus entre le 18 et le 21 avril où étaient installés les réseaux informatiques nécessaires aux parties de jeux vidéos en réseau. Chaque bus, coupé de l’extérieur par des tentures noires, servait de quartier général à une équipe de 5 joueurs qui affrontait le groupe installé dans l’autre. Bref, une totale immersion dans le jeu, chaque partie pouvant être suivie sur écran géant par des spectateurs se trouvant en dehors. Pour apporter une réflexion sur les jeux vidéos, une conférence de Jacques Henno, journaliste et auteur de livres sur les jeux vidéos s’est tenue le jeudi 21 avril. Il nous apprend que « le domaine des jeux vidéos représente actuellement dans le monde un marché de 30 milliards d’euros et il est devenu la première occupation des 4-14 ans avec un temps moyen de jeu de 1 400 heures par an, soit plus que le temps passé à l’école ! » Toutefois il précise « qu’il faut relativiser leur impact sur les jeunes. Pour eux, c’est aussi un processus de croissance et d’expansion, une forme d’apprentissage valorisante. »
Les maths, c’est fou !
La mécanique était aussi de la partie avec un atelier de voitures en modèle réduit. Cette activité avait démarré 3 mois auparavant à raison de 2 heures par semaine avec la collaboration de l’ACDS (Aéromodélisme Club de Saint-Denis) représenté par son président, Mustapha Kasbari, élève de l’école de Microélectronique Georges-Charpak. Il était proposé à des jeunes de 13-15 ans de fabriquer deux voitures radiocommandées à partir de plans. Ce fut pour eux l’occasion de découvrir le fonctionnement d’une voiture à travers l’étude du moteur, du châssis et de ses autres composantes. L’occasion aussi de découvrir les applications pratiques de quelques règles de physique.
Après la physique, les maths avec la pièce scientifique proposée par la Rotonde le centre de diffusion scientifique de l’école des Mines de Saint-Étienne intitulée Mad Math, ou comment présenter aux jeunes avec beaucoup d’humour, un soupçon de dérision et un rien de rap, une discipline qui bien souvent les rebute.
Roule et hip-hop le 23 avril
La journée du 23 avril promettait d’être animée, elle l’a été. Dès 9h le matin, adeptes du skate-board, du roller et du BMX ont poussé les portes de la Halle pour profiter un maximum de la structure de 1700 m 2 installée tout spécialement pour eux. Ce matin, les spectateurs sont également présents pour assister aux qualifications de ces trois disciplines. En bonne harmonie, on utilise les rampes, les tremplins, on se respecte, on s’encourage, chacun aura eu une minute pour convaincre. Les différentes finales se sont déroulées dans l’après-midi, en musique avec des groupes de rock locaux.
« Le skate-park aura connu une grande affluence sur la durée de Cité motivée, souligne Magali Ulpat, directrice du service municipal de la jeunesse. Si la Halle était restée ouverte 24 heures sur 24, je n’hésite pas à affirmer que certains en auraient profité ! » Côté ambiance, les rencontres ont eu lieu dans un très bon esprit où les meilleurs donnent quelques leçons aux autres. C’est d’ailleurs dans ce même esprit que s’est déroulé la version 2005 du Battle of peace. Dès 20h, la foule attend l’ouverture des portes, prête à vivre un moment fort en émotions. Les supporters des dix équipes venues de toute la région sont bien présents, filles, garçons, parents, amis, puis il y a ceux qui viennent en tant que spectateurs, histoire de se faire une idée bien à eux de la culture hip-hop et faire fi des préjugés. Au total, près de 700 personnes auront assisté à cette rencontre. Il est un peu plus de 21 heures lorsque les deux premières équipes de danseurs montent sur scène et l’ambiance ne faiblira pas jusqu’à 1h du matin, avec un pic de décibels lorsque Force obscure, l’équipe gardannaise se lance dans ce combat tout pacifique. Comme le soulignent Chabane et Séverine, membres organisateurs, « nous avons eu la chance d’avoir un jury de professionnels reconnus dans le milieu. Nous avons réussi à promouvoir le hip-hop en tant que culture et les participants ont respecté les règles du jeu. Il faut savoir que depuis quelques temps, l’aspect financier domine les battle, les équipes s’affrontent, pour gagner de l’argent. Ce soir là, nous pouvons être fiers d’une chose, le seul argent qui aura circulé aura été le droit d’entrée, soit 2 700 euros récoltés, que nous reverserons à l’association “Nez rouge” qui œuvre dans la recherche sur les maladies orphelines. »