Maison de retraite

Ce qu'il faut savoir sur le Domaine de l'Olivier Bruno Colombari

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Dans un peu plus d’un an, la maison de retraite de Gardanne ouvrira ses portes. A qui est-elle destinée ? Quand pourra-t-on déposer une demande d’admission ? Quelles prestations offrira-t-elle ? Quels emplois seront créés ? Le CCAS, l’AGESPA et Sud Génération Accueil ont répondu à nos questions au moment où démarrent les travaux, qu’il a fallu décaler en raison du retard pris par l’État dans la signature des autorisations.

Janvier 2005. C’est la date prévue pour l’ouverture du Domaine de l’Olivier. 84 personnes seront accueillies dans cette maison de retraite, avec priorité aux habitants de la commune. Retardés au printemps dernier, les travaux ont commencé fin octobre près de la route de Mimet. Ils devraient durer quatorze mois.

Pour qui ?
Le projet avait été initié voici quelques années par Georges Pazzaglini, adjoint aux affaires sociales relayé depuis 2001 par Nora Belkheir, conseillère déléguée au 3 e âge. Toute personne âgée de plus de soixante ans pourra déposer une demande auprès du CCAS de Gardanne. C’est Sud Génération Accueil, sous la tutelle de l’AGESPA (association dont la ville est membre fondatrice minoritaire), qui gérera la structure. Sud Génération Accueil est une fédération d’associations qui s’occupe de cinq maisons de retraite et quatorze résidences d’étudiants dans la région. Sur les 84 lits, 14 seront réservés à des patients souffrant de la maladie d’Alzheimer. Et quatre autres seront consacrés à l’accueil de jour et l’accueil temporaire. Une originalité puisque, selon Éric Aiello, directeur de Sud Génération Accueil, « il n’y a que 29 lits disponibles sur ce principe dans tout le département. » L’accueil de jour (7h-21h) s’inscrit dans le principe de l’aide aux aidants. « De nombreux habitants s’occupent à domicile d’une personne âgée au quotidien, explique Georges Felouzis, directeur du CCAS. Elles peuvent avoir besoin, de temps en temps, d’une journée libre pour faire des démarches ou tout simplement pour pouvoir souffler un peu. » L’accueil temporaire fonctionne sur le même principe, mais sur une durée de deux ou trois jours. D’après les statistiques de Sud Génération Accueil, la durée moyenne de séjour dans une maison de retraite est de deux ans et demi. « Mais, contrairement à ce qu’on croit souvent, les personnes âgées n’y restent pas forcément jusqu’à la fin de leur vie, remarque Georges Felouzis. Dans certains cas, il peut y avoir un retour au domicile, après une période de dépression ou de choc, avec la perte d’un conjoint par exemple. La maison de retraite joue un rôle de restructuration et de réadaptation. »

A quel coût ?
S’il est difficile de déterminer le coût de l’hébergement (puisque chaque personne est dans une situation différente, avec ou sans aides sociales), Éric Aiello estime à environ 1 600 euros par mois (10 500 F) le coût de l’hébergement, c’est-à-dire le loyer, les repas et le lavage du linge. L’APL (aide personnalisée au logement) vient évidemment en déduction de ce montant pour ceux qui en bénéficient. A noter que le Domaine de l’Olivier est habilité au titre de l’aide sociale, c’est-à-dire que le Conseil général peut prendre en charge une partie des frais d’hébergement sous certaines conditions. Le deuxième volet, c’est la prise en charge de la dépendance. Cette dépendance est calculée en fonction d’un certain nombre de critères, et varie d’environ 3 à 10 euros par jour. Elle est prise en charge par l’APA (Aide personnalisée à l’autonomie) en fonction des ressources. Enfin, troisième partie, les soins médicaux, couverts par la Caisse régionale d’assurance maladie (CRAM). « On trouve souvent que les maisons de retraite coûtent cher, souligne Georges Felouzis. Mais c’est pourtant moins que la prise en charge quotidienne d’un enfant en crèche, et beaucoup moins qu’une hospitalisation. La question, c’est plutôt celle de la politique gérontologique qui se met en place en ce moment. Qui doit financer ? Les familles ou la sécurité sociale ? »
Les dossiers de demande d’hébergement et d’aide sociale pourront être retirés au CCAS à partir de juin prochain.

Quelles particularités ?
La qualité de l’accueil est une préoccupation essentielle pour l’AGESPA et pour Sud Génération. Une animatrice à plein temps fera partie de la structure et mettra en place des ateliers mémoire, peinture, des sorties en minibus, des excursions, des spectacles dans les crèches, une chorale... « Son rôle est déterminant dans les premiers jours qu’une personne passe dans la maison de retraite, » affirme Éric Aiello.
D’autre part, la salle de restauration est volontairement plus grande que nécessaire, et pourra accueillir 120 repas. « D’autres personnes âgées de la ville pourront ainsi aller y manger le midi, notamment quand le foyer restaurant est fermé, pendant les vacances, explique Liliane Tracchino, présidente de l’AGESPA. C’est important, car elles se sentent souvent très seules en été. » De plus, ce sera l’occasion d’un premier contact avec la structure, dans des conditions moins stressantes. Des passerelles pourront se mettre en place avec ce qui existe déjà à Gardanne : les associations de retraités, le foyer Nostre Oustau, mais aussi La Maison, qui va s’installer dans les prochaines semaines au Pesquier, sur la route Blanche. « Le centre de soins palliatifs est fortement intéressé par notre projet, explique Georges Felouzis. Entre les deux, il y aura des liens évidents. Leur équipe mobile, par exemple, pourrait être utile à la maison de retraite. » Enfin, un soin tout particulier a été apporté au mobilier et à l’architecture (voir encadré).

Avec quel personnel ?
Le Domaine de l’Olivier va créer des emplois sur la commune, une quarantaine environ. « Nous privilégierons les embauches locales, » s’engage Éric Aiello. Il y aura du personnel administratif, du personnel de collectivités (cuisine, ménage), du personnel de soins (infirmièr(e)s, aides-soignant(e)s), un médecin gériatre et un psychologue. Si les candidatures spontanées sont déjà nombreuses, il serait judicieux de les renouveler à la rentrée 2004, au moment où va s’engager la procédure de recrutement. « Il peut être intéressant, pour les gens qui vont postuler comme agents de service, d’avoir fait une formation en gérontologie, précise Georges Felouzis. C’est un plus à l’embauche. » D’autre part, l’établissement aura un plan de formation interne qui permet au personnel une évolution de carrière vers une qualification d’aide-soignant(e) puis d’infirmier(e). _ L’attente aura été longue, mais ce qui devrait sortir de terre dans l’année 2004 s’avère prometteur. A moins d’un kilomètre de là sur la route de Mimet, le chantier du Centre Microélectronique de Provence aura commencé, et la Maison investira ses nouveaux bâtiments de la route blanche. Trois chantiers majeurs qui renforcent Gardanne dans les domaines de la solidarité et de la formation.

Un soin tout particulier apporté au bâtiment

Relativement bas (trois étages), construit en étoile et disposant de toits en tuile, le Domaine de l’Olivier devrait s’intégrer sans problème à un quartier résidentiel, en forme de triangle, entre la route de Mimet et la route Blanche. « Nous avons interrogé plusieurs directeurs de maisons de retraite en leur demandant quelle serait la maison idéale, ou du moins celle qui serait la plus fonctionnelle possible pour les résidents et les salariés », rappelle Éric Aiello. De cette consultation sont sorties plusieurs points importants : les personnes âgées redoutent les longs couloirs éclairés au néon, souhaitent avoir une belle vue depuis les fenêtres et pouvoir sortir sur le balcon même si elles sont en fauteuil. D’où la structure en étoile conçue par les architectes Noël et Pirollet, qui racourcit les couloirs, les fenêtres surbaissées et les balcons de plain-pied avec les chambres. La partie du bâtiment réservée aux résidents atteints de la maladie d’Alzheimer est équipée de chauffage au sol, les angles de murs sont arrondis et elle donne sur des jardins spécifiques. Enfin, la plupart des fenêtres donnent sur le Pilon du Roy qui domine la chaîne de l’Étoile.