Ils étaient mille vingt convives de plus de 65 ans ce dimanche de mai à La Halle. Sachant que Gardanne et Biver compte un peu plus de 3 000 habitants dans cette tranche d’âge, on mesure l’importance de ce temps convivial. C’est d’ailleurs le prolongement logique de la hausse de fréquentation quotidienne du foyer Nostre Oustau pour le repas de midi, comme le souligne Georges Felouzis, directeur du CCAS, « il y a six ans, nous avions un peu moins de soixante retraités en moyenne chaque jour au foyer. Cette année, on en reçoit cent-cinq. »
Le principe du repas annuel est un peu différent. Il permet de regrouper en un même lieu des habitués des structures de la ville et ceux qui n’y vont jamais. C’est l’occasion de se retrouver, de partager un moment festif et de lutter contre l’isolement. « Juste après Arts & Festins du Monde, qui a attiré plus de dix mille personnes sur le Cours, je vois que vous êtes très nombreux aujourd’hui. Vous êtes des acteurs importants d’une ville solidaire, » a souligné Roger Meï. Comme l’a dit Karine Martinez, conseillère municipale déléguée au troisième âge, « Nous avons besoin de votre savoir et de votre expérience. C’est pourquoi nous cherchons à améliorer les conditions d’accueil et à diversifier les activités. »
Parmi les convives, une trentaine viennent du Domaine de l’Olivier, la maison de retraite de Gardanne. C’est d’ailleurs à une de leurs tables que l’on trouve la doyenne de l’assemblée, Marie-Louise, 105 ans. « C’est la septième année que nous participons au repas, souligne Liliane Tracchino, présidente de l’Agespa. Nous tenons compte de leur choix, mais aussi de leur état de santé et de leur mobilité. »
Monique et Serge sont venus en couple pour la deuxième année. « Ma fille habite à Gardanne, on s’est donc rapprochés d’elle. On participe aux activités de la maison de retraite : du chant, des animations pour la mémoire, de la gymnastique pour ceux qui peuvent, » raconte Monique. Pour Marie- Thérèse, le repas « C’est l’occasion de retrouver des amis qu’on n’a pas vus depuis longtemps. Avant d’être en maison de retraite, j’allais régulièrement au foyer. J’habite à Gardanne depuis 1966, j’ai vu la ville changer, s’embellir, s’agrandir. »
Ce que confirme Joséphine, Gardannaise depuis toujours : « Quand le Cours sera terminé, ce sera magnifique. C’est beaucoup plus large, il y a plus de place pour les piétons. » Si elle ne va pas régulièrement au foyer, elle garde le contact avec ses amies. « Pour la réservation du repas, c’est une copine qui s’en est occupée, pour qu’on soit à la même table. »
Christiane est venue avec sa belle-mère handicapée. « Ce qui est bien, c’est qu’on rencontre ici des gens qu’on ne voit pas au foyer. D’ailleurs, à notre table de dix, on ne se connait pas tous, mais ça ne fait rien. » Après le repas (flan de poivron confit, coulis de basilic, cassolette d’écrevisses et moules en fricassée, fondant de pintadeau farci, polenta et légumes de saison, forêt noire), les convives ont dansé sur la piste, accompagnés par l’orchestre Frank-Ariasi.