Arts & Festins du monde 2005

Arts, festins et commerce équitable Carole Nerini

Publié le

La cinquième édition d’Arts et festins du monde n’a pas failli à sa réputation. Avec un clin d’œil à l’Amérique Latine et un espace destiné à mieux comprendre le commerce équitable en guise de particularité, les milliers de visiteurs ont à nouveau été conquis.

Du chant, de la musique, de la danse, des contes, de l’artisanat et des plats cuisinés venus des cinq continents se sont installés sur le cours les 20 et 21 mai derniers. La promotion de cette manifestation n’est plus à faire, elle est attendue par des milliers de personnes de toute la région.
On y vient en famille, entre amis, à tous moments de la journée pour écouter les groupes, découvrir les ambiances latino, admirer les danseuses brésiliennes. Puis on y reste pour flâner parmi les artisans, prendre le temps d’échanger quelques mots sur les techniques et le savoir faire de chacun ; on se renseigne sur les vertus de certains produits exotiques, on se laisse tenter par les tissus, les bijoux, les objets de décoration, les porte- bonheur, on part à la découverte des traditions du Maroc, du Pérou, du Népal, du Viêt-nam.

« On retrouve ici toutes les valeurs que nous avons perdues, » déclare un couple de retraités, s’adressant à un artisan. « Les gens prennent le temps de discuter, il y a un échange très riche qui s’installe entre vous et nous. On apprend plein de choses sur les produits proposés, on sait d’où ils viennent, pourquoi ils sont fabriqués avec tel ou tel matériau, à quoi ils servent. On est complètement déconnecté du quotidien et on sent bien que les exposants prennent plaisir à faire partager leurs connaissances. »
Enfin, on s’y attarde bien volontiers quand l’heure de se restaurer a sonné. Pour certains, elle sonne d’ailleurs très tôt. Car à ce moment-là, il faut se serrer les coudes, dans tous les sens du terme, il n’y aura pas de place pour tout le monde. Les employés municipaux chargés de veiller au bon déroulement des repas vont d’une table à l’autre, priant les personnes installées de ne pas réserver les tables et de ne pas trop s’attarder.
« Il y en a qui comprennent, d’autres pas. Après tout, la fête est populaire et si chacun met un peu du sien, tout le monde peut se restaurer sur place. Heureusement, l’ambiance est détendue, beaucoup ont pris leur mal en patience, ou ont emporté leurs plats à la maison avant de revenir écouter les groupes de musique. »

Il est vrai que cet espace restauration connaît chaque année un succès fou ; entre les entrées de pomme de terre citronnées péruviennes, les accras, les lentilles russes, les feuilletés libanais, le poulet coco, le tajine, le couscous ou encore la paella, les hésitations sont compréhensibles. Cette année, une charte a été signée entre la municipalité et les restaurateurs (mesures d’hygiène et de sécurité, tri des déchets, tarifs limités à 7 euros pour les plats...).

Une place au commerce équitable sur le marché
Côté restauration, les visiteurs ont également eu la possibilité de déguster des plats préparés à partir de différents produits issus du commerce équitable. Comme l’ont souligné Christophe, Sylvain, Stéphane et Stéphanie, créateurs de l’équitable café à Marseille, « tre objectif est de faire la promotion des produits du commerce équitable en les cuisinant. On propose des galettes hindoues à base de riz complet, de lentilles, d’épices et de lait de coco, du taboulé, un mélange de salades paysannes à l’huile d’argane, du maftoul de la Palestine. Nous en profitons pour discuter avec les gens, répondre aux questions qu’ils se posent sur le commerce équitable. »
Dans le cadre de la quinzaine du commerce équitable, les associations Marco Polo, Épice et Citoyens de la terre se sont retrouvées dans un espace afin de sensibiliser le public sur ces questions essentielles.
Après une rencontre avec l’un des responsables de Marco Polo, le maire Roger Meï et les élus Jeannot Menfi, Philippe Pintore et Mustapha El Miri ont pris des engagements : « Après un échange fructueux avec les différentes associations présentes, nous leur avons proposé de donner une place au commerce équitable sur le marché du dimanche. Nous engagerons également une réflexion sur les différents moyens de le valoriser, à travers des actions, dans les cantines par exemple, à travers des rencontres. Nous veillerons de très près à ce que la notion de commerce équitable bénéficie autant au producteur qu’au consommateur. »

Des tribus dans la ville

Pour la deuxième année consécutive, les enfants des crèches de la ville ont ouvert les festivités d’Arts et festins du monde en participant à un grand carnaval le jeudi 19 mai au stade Savine. Sur le thème des légendes Aztèques et Mayas, ils ont été des centaines à déambuler déguisés sur la pelouse, en musique. Pour l’occasion, chaque structure (Veline en comptines, la souris verte et la farandole) a également réalisé un totem avec l’aide précieuse de la Compagnie Bami Village.
Les retraités du Domaine de l’olivier et du foyer Nostre Oustau ont participé à la fête. « C’est une rencontre entre les âges qui est magnifique, commente Bami. Les anciens ont fait de gros efforts en préparant le goûter et en confectionnant des poupées en laine porte-bonheur pour chaque enfant. Nous avons rencontré le personnel des structures d’accueil de la petite enfance pour la réalisation des costumes et des décors, à partir de matériaux de récupération. Elles ont fait un travail formidable ! »
Deux jours plus tard, ce sont les élèves de l’école primaire de Fontvenelle qui ont défilé sur le Cours et qui ont offert au public un joli spectacle fidèle aux traditions de l’Amérique Latine. Là encore, tout un travail pédagogique a été réalisé par les enseignants et la Compagnie Bami Village et ce fut pour tous un bon moyen d’allier l’utile à l’agréable.