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Les énergies renouvelables par l’insertion Energies 338 - Stéphane Conty

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Depuis le mois de février un chantier d’insertion a démarré avec pour objectif la réalisation d’un aménagement paysager à la Maison de la formation, à Biver. Particularité du projet, il s’agit d’un jardin pédagogique sur le thème des énergies renouvelables et du développement durable.

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Terre d’énergies positives

C’est en partenariat avec l’association Évolio que la commune de Gardanne a lancé ce projet de chantier d’insertion autour de la création d’un jardin pédagogique. Les chantiers d’insertion ont notamment pour objectif de remettre leurs participants dans une dynamique d’accès à l’emploi, en conciliant travail et formation.

Pour ce nouveau projet qui va être mené en deux temps, quatorze personnes ont d’ores et déjà été recrutées. Il s’agit de treize hommes et une femme, dont sept jeunes de moins de 25 ans, six bénéficiaires du RSA et un demandeur d’emploi de longue durée.

« Nous avons attaqué le 1er février avec un mois et demi de débroussaillement au quartier Roman, explique Marc Bommarito à la fois chef de chantier et encadrant technique. Ensuite nous sommes passés à l’élaboration du projet de jardin pédagogique avec un travail sur la réalisation de plans, schémas et maquettes. Puis nous avons débuté les travaux avec en premier lieu le nettoyage du terrain qui fait environ 1000 m2 près de la Maison de la formation à Biver. Le travail sur le terrain permet aussi d’avoir de nouvelles idées. Ainsi, lors de la phase de réalisation des plans nous avons découvert deux talents de dessinateurs dans le groupe, et qui plus est avec des styles différents. Ça nous a donc donné l’idée de réaliser deux fresques explicatives sous formes de bandes-dessinées. L’une expliquera le tri, l’autre abordera le thème des économies d’énergies. »

Outre les fresques, le projet prévoit également la réalisation de divers éléments tels qu’une éolienne, un aménagement photovoltaïque, un autre pour le tri, une cabane éco-isolée avec de la laine de roche, de la chaux et du chaume, un toit végétalisé et équipée de l’eau chaude et de la lumière fournies par une installation photovoltaïque.

Un composteur équipé d’un drain est déjà réalisé, il reçoit les débris végétaux du chantier et du débroussaillement effectué quartier Roman, mais également du restaurant d’application qui se trouve sur le site de la Maison de la formation.

Ces divers éléments doivent être installés dans le jardin paysager, avec un parcours qui permet de déambuler de l’un à l’autre et de bénéficier de panneaux explicatifs sur les techniques développées. Un espace est aussi prévu pour accueillir des plantes aromatiques locales. « Nous réfléchissons actuellement sur l’aménagement du sol pour le chemin de déambulation. Au départ nous avions pensé à un simple chemin en cailloux, mais comme certains semblent apprécier le travail du bois pourquoi ne pas envisager une sorte de ponton  ? J’avance beaucoup suivant la motivation des équipes. »

Un travail qui est le fruit d’une collaboration avec de nombreux partenaires suivant les nécessités du chantier. Ainsi les plantes aromatiques proviennent d’une section espaces verts de la PJJ, un intervenant de l’association Écopôlenergie a fait une présentation sur les économies d’énergies, et toute la partie photovoltaïque va bénéficier de la présence d’un intervenant d’une entreprise spécialisée. Celui-ci assurera un cours théorique sur le photovoltaïque et un encadrement sur le chantier.

Sur le chantier d’insertion, toutes les techniques spécifiques mises en oeuvre font l’objet au préalable d’un cours plus théorique pour que chacun comprenne le pourquoi et le comment de la technique employée. Les cours se déroulent durant trois heures le mercredi matin et portent sur des domaines très variés. Sur ce chantier sont abordés des sujets spécifiques tels que les énergies renouvelables, le tri, le photovoltaïque, la sécurité sur un chantier, la reconnaissance des végétaux. Sont aussi abordées en cours des questions plus larges avec de la culture générale, de l’informatique, la rédaction d’un CV, une méthodologie à la recherche d’emploi...

Les deux groupes qui travaillent actuellement sur le chantier ont aussi pu participer à un salon sur les économies d’énergies qui s’est tenu dernièrement au Pasino d’Aix-en- Provence. Une bonne occasion de s’informer sur la question et sur les dernières nouveautés en la matière, mais également de prendre des contacts et déposer des CV comme le souligne Marc Bommarito. « Nos employés ont un contrat de 26 heures hebdomadaires. Nous les encourageons donc à se trouver un travail à mi-temps pour compléter leur salaire et leurs compétences. La finalité de leur présence ici c’est l’accès à l’emploi. Les espaces verts sont un support et certains y trouveront une vocation. Pour les autres, ils doivent trouver le domaine où s’épanouir professionnellement. Cette question est souvent plus délicate pour les plus jeunes qui ne savent pas trop quoi faire. Vers le 4 e mois sur le chantier je leur demande plus de productivité pour les rapprocher des conditions de l’entreprise. A mi-parcours ils doivent aussi travailler 15 jours dans une entreprise pour voir ce que ça donne. »

Dans l’équipe certains ont déjà bien avancé dans leur situation professionnelle. L’une a passé le Bafa pour pouvoir travailler dans l’encadrement de jeunes durant l’été, et un autre a déjà eu plusieurs entretiens d’embauche et réalisé trois périodes d’essais. A l’issue du contrat, qui se terminera en juillet pour la cession en cours, un suivi est assuré pour une période six mois à un an. Certains gardent même le contact beaucoup plus longtemps, n’hésitant pas a rappeler Marc Bommarito pour lui demander conseil.

Un autre groupe de quatorze employés répartis en deux équipes prendra le relais en août et jusqu’à la fin décembre, date à laquelle on pourra enfin découvrir le fruit de cette année de travail.