« Nous n’avons pas de solution miracle contre les cambriolages, avance, ce soir là, le Lieutenant de Gendarmerie Sadler. Mais on peut faire en sorte de compliquer la vie des délinquants... » Devant lui, plus de 180 riverains du quartier Brossolette, conviés au foyer Nostre Oustau par la municipalité et la Gendarmerie. Il s’agit, dans le cadre du Contrat local de prévention de la délinquance (CLSPD) et dans la continuité du travail mené par la Maison du droit et du citoyen et la police municipale, de rapprocher habitants et institutionnels autour de la prévention des biens et des cambriolages.
Aux côtés du Maire Roger Meï et des différents services municipaux impliqués, la Gendarmerie est intervenue dans cette réunion qui en appellera d’autres, dans d’autres quartiers. Sans fatalisme, « sans langue de bois, » insiste le Capitaine José Diaz, et sans fausses promesses donc.
Car les cambriolages ont constitué l’an passé un sport national en France, avec 8,8% d’augmentation : 346 987 ont été perpétrés entre décembre 2011 et novembre 2012 (chiffres ONDRP) soit un toutes les 90 secondes. Il y a eu l’an passé 998 cambriolages sur les 26 communes de la compagnie d’Aix. « Aucune commune n’y échappe, » souligne le capitaine Diaz.
De ce côté là, le passage de Gardanne et Bouc-Bel-Air (plus des quartiers de Mimet et Meyreuil) en ZSP (Zone de sécurité prioritaire) a apporté des moyens humains bienvenus en renfort du CLSPD. Mais aussi un certain nombre d’effets pervers. « Il fallait renforcer les contrôles sur les routes, on a mis le paquet, avec des effectifs en permanence sur le terrain, explique José Diaz. Gardanne en fait un peu les frais : les délinquants qui allaient opérer ailleurs préfèrent actuellement jouer à domicile. »L’envolée du cours de l’or et son manque de traçabilité représentent de réelles tentations, comme, en définitive, tout ce qui peut se revendre pour quelques dizaines d’euros dans les filières de recel.
Les gendarmes dispenseront ce soir là, devant les 180 personnes présentes, quelques judicieux conseils. En premier lieu -et c’était le sens de leur venue - ils insistent sur l’humain et la “prévention collective.” « Il est très important, et nous le vérifions à chaque opération Tranquillité vacances, de connaître son voisinage, d’être en mesure de pouvoir identifier une activité suspecte chez un voisin dont on sait qu’il est censé être au travail à cette heure là, indique le Lieutenant Sadler. Ce n’est pas du flicage, mais ça permet de régler ou éviter certains vols. Au moindre doute, sur un bruit ou une voiture bizarre, il ne faut pas hésiter à nous appeler, nous avons des effectifs sur le terrain en permanence. »
Une philosophie partagée par Yveline Primo, Première adjointe au maire et responsable de la sécurité. « Se parler entre voisins est très important. Autrefois les gens avait plus le temps de se parler, ils se connaissaient, aujourd’hui la vie est un peu plus compliquée. Parfois on ne sait même pas mettre un visage sur son voisin. Je peux vous assurer que dans les quartiers où on a déjà fait ce type de réunions et où on a incité les gens à se parler, à se connaître, comme à Collevieille, ça porte ses fruits. » Rendez-vous a été pris pour la prochaine rencontre de quartier.