Le 27 septembre 2007, le ministre de l’Éducation nationale annonce, sans aucune concertation préalable des enseignants, des parents et des élus locaux, que les élèves de maternelle et de primaire n’auront plus classe le samedi matin à partir de la rentrée 2008.
En février dernier, l’Inspecteur d’académie des Bouches-du-Rhône, Gérard Trève consultait la commune de Gardanne sur l’organisation de la future semaine scolaire. Une consultation de principe, tant on voit mal comment l’avis des collectivités locales pourrait peser face aux décisions de l’Éducation nationale.
Pourtant, la Ville joue le jeu, et va même plus loin. Une première rencontre est organisée avec les parents d’élèves délégués. Ceux-ci suggèrent une consultation plus large de tous les parents des écoles maternelles et primaires de la Ville. Ils participent à l’élaboration d’un questionnaire articulé autour de deux points principaux : la semaine de quatre jours et ses variantes possibles, et le besoin éventuel d’un mode de garde ou d’une activité le samedi matin.
Envoyé aux 1 400 familles concernées, ce questionnaire est bien accueilli, et près de 400 parents y répondent (voir ci-contre). « Le fait que les parents d’élèves aient été associés à la démarche, jusqu’au dépouillement, n’y est pas pour rien », constate Angèle Planidis- Dumont, responsable du secteur enfance- scolaire.
Le 3 avril, ce sont les enseignants et directeurs d’écoles qui sont invités en mairie pour prendre connaissance des résultats et pour discuter de l’organisation de la rentrée. Une trentaine d’entre eux, venus de toutes les écoles de la Ville, répondent à l’appel.
« Après avoir consulté les parents, il nous a semblé normal de vous rencontrer et d’écouter vos remarques avant de les transmettre à l’Inspecteur d’académie », explique Guy Pinet, adjoint chargé de la vie scolaire. « Les syndicats enseignants souhaitent que le samedi matin soit libéré pour les enfants et qu’il serve de temps de formation pour les enseignants, mais personne ne nous a demandé notre avis », remarque Miranda Cirasaro. Le ministre avait annoncé que les élèves les plus en difficulté bénéficieraient de deux heures de soutien par semaine, données par les enseignants (dont le nombre d’heures d’enseignement ne changera pas).
Mais où placer ces deux heures ? Plusieurs propositions sont faites par les enseignants : entre 11h30 et midi, après 16h30, entre 8h30 et 9h (ce qui déplacerait les heures de classe entre 9h et 12h). Aucune n’est entièrement satisfaisante, et les avis sont très partagés. « Comment vérifier l’assiduité des enfants ? Ce temps de suivi sera-t-il obligatoire ? » s’interroge Jean- Louis Dumas, directeur de Fontvenelle. Philippe Roms, directeur de Brassens, constate que « le système est dans l’impasse, il ne faut pas entrer dans le jeu en faisant des propositions qui ne sont pas viables. » D’autant qu’au final, ce seront les conseils d’école qui devront trancher. Roger Meï s’est engagé à transmettre à l’Inpecteur les remarques des enseignants.