Ils sont trois à se préparer à leur premier championnat de France de triplette seniors, les 26 et 27 juin prochains à Toulouse. Malik Kessaci, 21 ans, Joël Viaux, 19 ans et Bruno Santi, 18 ans, c’est la relève de la Boule gardannaise, la preuve aussi que la pétanque, même si elle est majoritairement pratiquée par des retraités, intéresse de plus en plus les jeunes. « C’est très rare d’avoir des moins de 25 ans qualifiés pour le championnat de France, souligne Hervé Lamberti, le président. Ils ont gagné leur billet à Istres en devenant champions départementaux espoirs » (voir encadré). Malik est licencié depuis trois ans à Gardanne. « Le plus dur pour nous, ce sera de passer le premier jour. Après, ça dépendra du tirage. » Bruno, lui, affirme « qu’on devrait jouer plus souvent ensemble, tous les trois. Sinon, on fait équipe avec des personnes plus âgées que nous, on apprend des choses. » La plupart essaient de jouer chaque jour, en tout cas tous les week-ends. « Et tous les ans, on participe au Mondial de la Marseillaise, » ajoute Joël.
Si les 200 licenciés (dont une cinquantaine de femmes et une trentaine de jeunes) de la Boule gardannaise n’ont pas tous ce niveau de jeu, le club insiste néanmoins sur l’aspect formation. Ainsi, tous les mercredis, Roger Bosco, arbitre et éducateur, prend en charge une dizaine d’enfants de 8 à 10 ans. Il les rassemble dans un coin du boulodrome Saint-Roch et leur fait faire des petits exercices. « Je pose trois boules, à cinq mètres. Visez celle du milieu. Les pieds doivent être bien stables. Attention, ne passez pas derrière le tireur ! » Avec beaucoup de patience et de pédagogie, Roger transmet autre chose que de la technique : « Les boules, c’est une école de la vie. On y apprend à gérer le temps, l’espace, la tactique, le jeu d’équipe. C’est une école de maîtrise aussi. Il faut contenir son énergie, la distiller. » C’est vrai que les boules ont leur durée propre. C’est un sport relativement lent, dans lequel on perd rapidement la notion du temps. « Maintenant, on va apprendre à pointer. Mettez-vous sur la pointe des pieds, faites glisser la boule doucement. » Pas facile de bien tenir un poids de plus de 700 grammes à bout de bras ! « Je joue depuis une semaine, raconte Sarah, dix ans. Avant je faisais de la danse, j’avais envie de faire autre chose. » Pour Laura, 8 ans, « le premier jour c’était dur, mais maintenant ça va mieux. J’ai fait des progrès. » Ce travail, Roger le fait aussi une fois par semaine, le lundi après-midi, avec une classe de CM 2 de l’école Prévert, dans le cadre des activités sportives. « La procédure est un peu compliquée, il a fallu faire un dossier à l’académie et avoir une carte professionnelle. Mais on y est arrivé. C’est intéressant, pour eux et pour nous. Ils ont déjà fait des progrès, d’ailleurs. »