Certains documentaristes s’en vont dénicher leurs sujets à l’autre bout du monde. C’est à un numéro de son domicile parisien que Floriane Devigne a rencontré celui de Dayana mini market, tout premier film d’une collection d’Arte (Une place au soleil) consacrée aux premières œuvres. Plus précisément, dans une épicerie du 20e arrondissement tenue par une famille tamoule d’origine sri lankaise, où son compagnon descendait quelquefois faire des achats de dépannage.
« Moi, je croisais surtout le fils de la maison dans le quartier avec son rottweiller, explique cette comédienne devenue cinéaste. La beauté de cet ado m’inspirait un désir de fiction ; mais son chien me faisait un peu peur, surtout quand je sortais avec ma fille. Ça a produit un premier contact assez rugueux avec Dayana, la fille des Kamalanathan, qui m’a balancé que ça n’était pas son problème si j’avais peur des chiens ! »
De la vie quotidienne au documentaire, il n’y a parfois qu’un pas. Un croisement imprévu entre un cahier des charges (celui d’une collection ayant pour thème le rapport à l’argent) et une réalité dont on est le témoin. « Victime d’escroquerie et d’imprudences financières, les Kamalanathan se sont retrouvés à devoir habiter à cinq dans leur arrière-boutique. Deux jours après avoir vu un panneau "à vendre" sur leur petit restau, j’ai croisé un huissier qui venait leur remettre un avis d’expulsion pour loyers impayés. Ça m’a conduite à leur rendre visite. Le film est né comme ça… ». Lire la suite dans Télérama.