L’amore innamorato (Francesco Cavalli, Christina Pluhar, Warner Classics, 2015) — CD
Venise, l’industrie du divertissement et les opéras de Francesco Cavalli. Avec L’amore innamorato, Christina Pluhar met sous les projecteurs un compositeur et une période de l’histoire de Venise.
C’est au milieu d’une époque catastrophique (épidémies de masse, défaites militaires) que Venise manifesta sa vitalité, sa résilience : le Carnaval, la prostitution institutionnalisé, les établissements de jeux de hasard et la construction d’un opéra voulu par l’aristocratie, firent de Venise le Las Vegas de l’Europe du 17e siècle, et c’est dans ce contexte que Cavalli sut tirer parti de l’opéra vénitien avec ses drames musicaux, véritable fondement de l’opéra, que Christina Pluhar enregistre aujourd’hui avec ces saynètes chantées par la délicieuse Nuria Rial et Hana Blazikova.
En bonus, un DVD de 2 h retrace en images et en musiques l’histoire de l’Arpeggiata de 2004 à 2015. (Monteverdi, Purcell, Cavalli, Kapsperger), le tout présenté dans un livre-disque somptueux.
Dominique
Dernière alerte (Enrico Cerasuolo, ZDF/Arte, 2013) — DVD
En 1972, à la demande du club de Rome, un groupe de scientifiques et d’économistes mené par Dennis et Donella Meadows rédigent un rapport sur l’avenir de la croissance et du développement humain : ce sera Les limites de la croissance. Leurs conclusions, pessimistes, sont violemment remises en questions par certains industriels et politiques, et leurs préconisations jamais suivies.
Ce remarquable documentaire retrace l’histoire de ce rapport, de sa conception à sa réactualisation 30 ans plus tard, en 2002 (et ce dernier est disponible à la médiathèque). Les questions qu’il posait sont d’une brûlante actualité. Combien de temps nous reste-t-il pour infléchir la courbe de notre consommation ? Et il est hélas fort à craindre que, ayant trop attendu, la transition soit désormais brutale…
Philippe
Papier mâché dream balloon (King Gizzard & the Lizard Wizard, Heavenly recordings, 2015) — CD
Sept hommes sur scène, 7 albums en cinq ans. Ces psycho-rockeurs australiens, originaires de Melbourne, triment depuis des années, mais avec cet album ils savourent enfin le goût du succès. La musique de King Gizzard à l’harmonica et The Lizard Wizard à la flûte sonne tout aussi raffinée et captivante qu’un Tame Impala.
Pop chantante et bucolique qui fait honneur à l’exubérance légendaire des australiens.
Dominique