A la demande de l’Aapuk (Association des anciens de Pechiney), la municipalité a mis en place une rencontre réunissant l’ensemble des acteurs pouvant venir en aide aux victimes de l’amiante, l’idée étant la création d’un collectif pour faciliter les démarches individuelles et collectives. « La municipalité aidera au démarrage de ce collectif, a souligné le maire Roger Meï. C’est une question extrêmement importante. »
Même si des règles strictes existent depuis quelques années quant à son utilisation, certains ignorent la présence d’amiante dans leurs poumons. Comme l’explique Jean-Pierre Laudignon, responsable de l’Aapuk, « d’ici une vingtaine d’années, il y aura 100000 morts dues à l’amiante. A Gardanne, l’usine Pechiney était un gros utilisateur jusqu’en 1992 et de nombreux travailleurs l’ont inhalée. Il est évident que les travailleurs dans de petites entreprises ont pu y être également exposés. Il faut savoir que les maladies liées à l’amiante peuvent se déclarer 20 à 30 ans après l’exposition. Notre but est d’informer les personnes et leur expliquer qu’il est important de faire un diagnostic. Les procédures sont souvent longues, on ne sait pas à qui s’adresser, c’est dans cette optique que nous souhaitons mettre en place une structure composée de différents acteurs qui peuvent leur venir en aide. »
Comme l’ont souligné les représentants syndicaux de Rio Tinto et E.On, « la médecine du travail a un rôle important à jouer. Pour le cas de l’amiante, l’administration peut reconnaître la maladie professionnelle mais pas le préjudice, c’est à dire qu’il n’y aura pas d’indemnités. Nous sommes satisfaits de la création de ce comité pour tout salarié actif ou retraité. »
Même si la question del’amiante évolue lentement, il y des avancées d’année en année. De nombreux plaignants ont du avoir recours à la justice afin que la maladie soit reconnue, et là aussi, les longueurs des procédures peuvent être décourageantes. Cathy Roncin, qui représentait les médecins du centre de santé François-Billoux explique « qu’il faudrait dans un premier temps repérer l’ensemble des entreprises concernées. Les médecins connaissent la liste des métiers à risque, mais les patients ne pensent pas forcément à parler de leur passé. Il existe pourtant un protocole de repérage que nous utilisons et qui commence à fonctionner. »
Des représentants de la FNATH (accidentés du travail), de la mutuelle Sainte- Victoire, de la Carmi (Sécurité sociale minière) Sud-Est, Marius Comti élu local délégué à la santé ainsi que Claude Jorda conseiller général ont participé à cette rencontre. Pour tout renseignement, consultez le site internet de l’Aapuk, rubrique amiante, informations : www.aapuk-gardanne.com