Rencontres Ec(h)os entreprises

Gardanne, un territoire attractif Stéphane Conty

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Le jeudi 25 octobre ont eu lieu “les 3es Rencontres échos entreprises” qui se sont tenues au puits Yvon-Morandat. Un site symbole du passé minier de la ville mais aussi la future vitrine de sa reconversion économique. Un lieu parfaitement approprié pour l’occasion puisque les thèmes de ces rencontres étaient justement “mutation, emploi et formation.”

C’est dans le hall des mineurs que Roger Meï a accueilli chefs d’entreprises et représentants institutionnels et associatifs pour cette matinée d’échan - ges sur les nouvelles perspectives de développement économique de la ville et sur les mesures à envisager pour que la population du bassin minier puisse en bénéficier, en termes d’emploi notamment.

« C’est pour nous une vraie révolution intellectuelle de passer de la culture de la mine à celle de la microélectronique. Quand la mine a fermé en 2003 nous avons eu un défi à relever qui était loin d’être gagné d’avance. L’acquisition du carreau et d’autres biens fonciers de la mine nous permet aujourd’hui de repartir, et ce sans oublier le passé » déclare Roger Meï en ouverture des débats.

Et justement, c’est sur la question du devenir du site de Morandat que débute la première table ronde avec l’intervention de Jean-François Velly en charge de l’étude sur l’aménagement du site. « A Morandat nous disposons d’un patrimoine foncier de 14 ha situé sur une commune qui bénéficie de nombreux atouts, un bassin d’emploi important et qualifié, une situation géographique exceptionnelle au coeur de plusieurs pôles de compétitivité explique- t-il. Elle bénéficie aussi de l’implantation du CMP (école d’ingénieurs en microélectronique, NdlR) et de la présence du groupe Garella. De tels atouts nous ont conduits à définir deux cibles prioritaires pour le développement du Puits Morandat, la microélectronique et les textiles “intelligents.” Bien entendu cette orientation n’exclut pas l’implantation d’autres filières techniques comme les biotechnologies. »

Pour attirer des entreprises et les aider à se développer, un véritable parcours entrepreneurial en trois étapes va leur être proposé à Morandat. Une pépinière d’entreprises pourra héberger les nouvelles entreprises pendant leurs deux premières années de fonctionnement avec locaux meublés, divers services et un accompagnement individuel (financier, comptable, juridique...).

Elles pourront ensuite rejoindre pour 4 années maximum l’hôtel d’entreprises dans des locaux plus grands, avec toujours des services et de l’accompagnement. Enfin, pour celles qui le souhaiteront, des terrains seront disponibles sur le site pour une installation définitive.

Les bâtiments déjà existants où seront installés la pépinière et l’hôtel d’entreprises resteront propriété de la ville, qui mène également une étude pour la réalisation de locaux culturels. En ce qui concerne le calendrier de l’opération, le montage du dossier et la consultation des aménageurs devrait durer un an, avec début des travaux en 2009 et premières implantations en 2010.

35 hectares à Jean de Bouc

L’autre pôle majeur de Gardanne est constitué par les 35 ha de la future zone d’activité de Jean de Bouc, située face à la centrale thermique. Un projet que la ville développe avec le groupe d’aménagement Perottino- Caisse d’épargne. Serge Perottino explique  : « Nous démarrons avec une première tranche de 40000 m2 de plancher pour un investissement de 100 millions d’euros. Il s’agit d’un projet Haute Qualité Environnementale. Les surfaces proposées seront de 1 000 à 6000 m2. Nous avons déjà deux contacts qui demandent 8 à 10 000 m 2, avec 150 à 200 emplois à la clé. Nous souhaitons privilégier des entreprises qui veulent s’implanter dans le Sud pour travailler sur de gros projets comme Iter ou Euromed. Nous proposons du sur-mesures locatif, mais avec des baux fermes de 10 ans pour être certains de pérenniser l’activité sur Gardanne. » Le début des travaux est prévu au printemps 2008 avec livraison courant 2010.

Ce débat se conclut par les interventions de Jean-Pierre Roux de la mission Iter et Éric Weber de la Snet- Endesa qui ont respectivement présenté le projet Iter et la construction d’un 4e groupe au gaz à la centrale thermique. Deux projets porteurs de créations d’emplois directes pour leur réalisation et leur fonctionnement, mais aussi indirectes pour les entreprises partenaires et sous-traitantes.

Emploi et formation

Une seconde thématique pose la question de l’adéquation entre l’of fre de formation et les besoins des entreprises en matière de recrutement. En ouverture de ce débat, Nathalie Nerini élue à la formation rappelle la création après la fermeture de la mine, d’une plateforme technologique pour la reconversion du bassin minier qui avait initié des partenariats de formation avec de grandes entreprises.

« Un projet qui avait fait ressortir la difficulté de faire face à la diversification des besoins. En 2001 la commune a acquis les 2 400 m 2 du centre Perform, le centre de formation des Houillères avec l’idée d’en faire une Maison de la formation. L’arrivée de l’École de microélectronique à qui nous avons prêté ces locaux a retardé ce projet. Maintenant qu’elle va prochainement emménager dans leur locaux définitifs, la Maison de la formation va pouvoir se développer pleinement. »

Elle sera organisée en quatre pôles : un pôle Formation qui aidera les entreprises à anticiper leurs besoins et qui développera avec des partenaires des formations adaptées. Un pôle Insertion plus particulièrement tourné vers des publics en difficulté. Un pôle Centre de ressources qui, outre l’information, assurera aussi une animation à travers des forums et séminaires par exemple. Un pôle Service public communal en charge de la formation des agents communaux et qui sera également centre ressources pour les associations.

Devant les difficultés rencontrées par les entreprises pour trouver une main d’oeuvre aux qualifications recherchées, certaines ont décidé de former elles-mêmes leurs employés. Un exemple présenté par Robert Viaux, des sociétés gardannaises SMG et SMI. « Devant la pénurie de main d’oeuvre qualifiée dans notre domaine d’activité et l’absence de formation adaptée, nous avons créé un centre de formation en interne. Nous y formons nos employés, mais aussi les utilisateurs finaux de nos installations. »

Sont également intervenus dans ce débat Daniel Bois qui a expliqué le rôle et l’importance du CMP en matière de formation d’ingénieurs dans le cadre de pôle de compétitivité en microélectronique installé en région Paca ainsi qu’Henri Thomas et Raymond Roumieu de Pechiney-Alcan. Une matinée d’échanges pour présenter et découvrir les richesses et potentialités de Gardanne en matière de développement économique et de formation.