Lucia Recio et Claude Tchamitchian, 42 ans. Malgré un parcours musical différent l’un de l’autre, ils se sont découvert de nombreuses choses en commun lors de leurs neuf mois passés en résidence d’artiste à La Médiathèque de Gardanne. Il joue de la contrebasse, elle chante en français, en espagnol, ils composent et excellent dans l’art de l’improvisation. Il vit à Marseille, elle à Lyon, ils ont du sang espagnol qui coule dans les veines. Au départ, ils sont autodidactes, il joue dans des clubs de jazz en France et à l’étranger, elle monte pour la première fois sur scène à Marseille après avoir été repérée au cours d’une soirée.
Puis ils participent, chacun pour sa part, à divers projets avec d’autres musiciens. Elle connaît la musique de Claude, il apprécie la voix de Lucia. " J’ai rencontré Claude à l’Arfi (association à la recherche d’un folklore imaginaire qui regroupe une vingtaine de chanteurs et musiciens qui montent ensemble des projets originaux produits ensuite en France et à l’étranger). Cela fait des années que je suis son parcours, sensible à sa personnalité, à sa façon de jouer. J’ai eu envie de mieux le connaître, de travailler avec lui sur un projet à long terme. " Lucia était passée à La Médiathèque en duo avec Xavier Garcia dans le cadre d’Un endroit où aller, ce cycle de découverte de la musique contemporaine qui, mis en place il y a un peu plus d’un an, a su rapidement conquérir son public.
Claude connaissait également la formule pour s’y être collé. " Là, poursuit Lucia Recio, on m’a parlé d’un projet de résidence et on a discuté de la possibilité de mettre en place un atelier voix, avec des enfants et des adultes. L’idée m’a séduite. " Après un bref moment d’hésitation, elle saisit son téléphone pour lui faire part de sa volonté. Il accepte avec grand enthousiasme. " Je connaissais également Lucia. J’avais envie d’exploiter cette langue, cette culture qui me fascine. Puis jusqu’à présent, l’alliance voix-contrebasse était très peu exploitée, c’est une fragilité qui m’a plu. J’ai accepté le défi. La notion de temps est aussi importante, je savais qu’on avait la possibilité de créer quelque chose ensemble en y passant des mois. " C’est donc au rythme de deux jours par mois que Lucia et Claude se sont découverts. La persévérance a été de rigueur mais la passion de la musique, l’acharnement et la conviction qu’ils allaient aboutir à une création intéressante en harmonisant la musique et le chant l’ont emporté.
" Nous sommes arrivés sans rien, sans idées, sans écrits, nous nous sommes découverts en travaillant, nous nous sommes aperçus que nous avions beaucoup de choses en commun. Petit à petit, nous nous sommes trouvés, une sorte d’architecture s’est dessinée. Ce n’est qu’après que Lucia a inclus ses textes, qui ont eux-mêmes apporté de nouvelles idées. Ce qui est évident aujourd’hui, c’est que l’on va vers une suite musicale. "