N°06 - Subvention exceptionnelle à l’association Collectif Roms de Gardanne Rapporteur M. La Piana

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L’accueil des Roms au Puits Z

M. LA PIANA : Suite à l’installation d’un groupe électrogène au Puits Z permettant aux familles Roms de disposer de l’électricité, de l’éclairage et du chauffage, le Collectif Roms a dû prendre à sa charge une livraison de fuel en période hivernale. La gestion du groupe électrogène étant à charge de la ville, il convient d’aider le Collectif Roms à supporter cette dépense. Il est proposé au Conseil Municipal d’autoriser Monsieur le Maire à verser une subvention exceptionnelle d’un montant de 950 euros TTC à l’association Collectif Roms.

M. LEPOITTEVIN : Le contenu de cette délibération, que je trouve abjecte, ne peut que me mettre en colère. Malgré l’avertissement des Gardannais lors des dernières municipales, vous continuez de faire la sourde oreille à ce sujet. Les Gardannais ne veulent pas de nomades étrangers sur le puits Z et encore moins qu’on les assiste financièrement. Quand je vois tous ces petits retraités français qui ont cotisé toute leur vie, mais pas suffisamment, et qui sont obligés de se priver de chauffage pendant l’hiver, parce que c’est trop cher, ça ne peut que me toucher au plus profond de moi.

J’ai eu l’honneur de rencontrer l’assistante sociale, Madame Pavloff, qui est soit disant chargée de leur intégration, de leur insertion et tout autre baratin, sachez qu’elle a elle même reconnu que leur intégration et leur insertion étaient un échec cuisant. Je connais très bien votre argument, Monsieur le Maire, puisque vous me répétez sans cesse "ce sont des humains comme les autres", patati et patata... Peut-être... Néanmoins, ce sont des gens qui restent incompatibles aux valeurs de la république. Et ça, ce sont les propos de Manuel Valls. Je voterai contre.

M. MEI : Il ne fait partie des gens que nous citons dans nos référents. Regardez en face de vous : la déclaration des droits de l’homme et du citoyen. J’ai voté contre l’Europe de Maastricht, elle est là et ces gens sont là... Je vais vous annoncer une nouvelle : il y a quelques jours, nous avons rencontré le Préfet. Il nous a promis d’ici l’automne de loger deux familles. Pas à Gardanne parce qu’il connait très bien la situation du logement HLM à Gardanne. Il s’est engagé, et on sera derrière lui pour aller jusqu’au bout, à ce que d’ici l’année prochaine, donc à la fin de 2015, il reloge toutes ces familles dans le cadre du droit de chacun des citoyens européens d’être logé correctement.

La seule commune qui ait eu ce courage, Monsieur Lepoittevin, et qui a traité ces gens comme des citoyens, des êtres humains à part entière, c’est nous qui l’avons fait, et qui avons la fierté de les avoir traités d’une façon humaine. Le préfet a ajouté : je vous donnerai au moins la même somme pour l’année prochaine. Je crois que le Conseil Général et le Conseil Régional vont s’engager et ça ne nous coûte rien, sinon la peine. Nous avons obtenu satisfaction sur tout et j’ai adressé une lettre de remerciements à Monsieur Cadot, qui mérite bien en cette circonstance son nom, et on est fier de l’avoir fait. Et tous ceux qui sont dans cette salle, la plupart sont d’origine plus ou moins à long terme, immigrés et je crois, Mesdames et Messieurs, que c’est l’honneur de la ville de Gardanne d’avoir pris cette position humaine.

M. EL MIRI : L’intervention de M. Lepoittevin rappelle que derrière le visage lisse du Front National, il y a souvent la haine féroce... Je voudrais simplement rappeler qu’au Pontet, mairie Front National, une décision a été prise de mettre fin à la cantine gratuite pour les enfants de chômeurs. Et là, les enfants de chômeurs, ce n’était pas des Roms, c’était des Français.

M. LEPOITTEVIN : Des Français de papier, pas des Français de cœur.

M. EL MIRI : Je voudrais rappeler simplement que ce parti qui décide de soutenir le peuple, voilà les premières décisions qu’il prend, et ce n’est pas qu’une question de Roms. C’est une haine des catégories populaires qu’il porte en lui même et on l’aura toujours. Je voudrais dire simplement, merci Lepoittevin, d’être intervenu de cette manière là, parce que là, on a le vrai visage derrière le petit visage lisse.

M. MEI : Cette Europe, nous la respectons. On s’est battu contre, elle est là, il faut gérer. Sachez que la communauté d’Aix a dépensé plusieurs centaines de millions d’euros pour expulser les délogés, ils sont là, ils vont là, ils y sont toujours. Vous entendez bien, plus d’argent que nous, et nous, nous l’avons géré. Ceux qui sont là, ils ont empêché les autres de venir. Je voudrais rappeler qu’à un moment, ils étaient au moins 200, et là on a bien géré et on le fait d’une façon humaine et humaniste.

M. LA PIANA : Pour l’instant, je considérais que le Front National à ce Conseil Municipal était anecdotique. C’était non tout le temps, jamais de prise de parole sur quoi que ce soit, et là vous intervenez pour dire des choses qui sont inadmissibles. Si vous aviez un minimum de réflexion, que ce soit vous et votre parti et bien d’autres, s’il suffisait simplement de mettre les gens dehors pour que le problème soit réglé, ça se saurait. On ne met pas les gens dehors parce que vous même vous pouvez subir les conséquences de ce qui pourrait être fait, simplement sur le plan sanitaire. Pouvoir encadrer ces situations là, c’est pouvoir soigner les gens, c’est éviter les recrudescences de tuberculose et c’est se comporter de façon humaine.

Que les Roms vous plaisent ou ne vous plaisent pas, ils sont là et je pense que ce qu’a fait la commune de Gardanne, aucune commune ne l’a fait. Et ce qui se passe ailleurs, c’est que les gens vont d’un endroit à un autre et cet espèce de vagabondage est beaucoup plus délétère aussi bien pour eux, mais vous vous en moquez, mais il est délétère aussi pour la population existante sur le terrain. Les propos que vous employez sont inadmissibles, ils me révoltent complètement. Je préfère que vous vous cantonniez à répondre oui ou non chaque fois qu’on vous demande de prendre la parole plutôt que d’agir comme ça. Je n’ai pas envie du tout d’être démocratique avec vous parce que vous ne l’êtes pas.

M. MEI : Je soumets donc cette subvention exceptionnelle aux votes.

VOTE
POUR   CONTRE
Majorité Municipale 25
  Mme Cruveiller
M. Lepoittevin 2
ABSTENTIONS
M. Garella 2
Mme Martinez 2
Mme Apothéloz 2
M. Sandillon