Economie

En rappel sur les puits Bruno Colombari

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En juin dernier, le logo de Gardanne a été installé sur deux faces du puits Yvon- Morandat alors que le chevalement du puits Z subissait des travaux de peinture pour une durée de trois mois. Deux chantiers d’altitude pour lesquels la Ville a fait appel à des cordistes.

Combien mesure le chevalement du puits Z, sur le flanc de la colline du Cativel  ? Cinquante mètres ? Soixante ? Perdu. Son extrémité culmine à quatrevingt cinq mètres du sol, ce qui en fait l’un des bâtiments les plus élevés de la commune après ceux de la centrale thermique, mais avant le puits Morandat (47 mètres). Mis en service en 1986, arrêté en 2003, le puits Z servait à remonter le charbon à la surface avant de le convoyer à la centrale.

Racheté par la Ville l’an dernier, il est en ce moment restauré. « Il fallait d’abord stabiliser la rouille, après avoir dégraissé les roues qui servaient d’entraînement, explique Serge Macina, des services techniques. Ce dégraissage s’est fait avec de l’eau chaude à haute pression, sans produits chimiques. Puis une couche de peinture a été apposée. Elle protègera l’acier de l’oxygène et de l’humidité. Et comme elle est élastique, elle ne se craquellera pas quand le métal se dilatera en été. »

Cette peinture devrait tenir une vingtaine d’années. Au passage, le chevalement a changé de couleur : le vert clair d’origine a laissé place à un rouge brique plus visible. La Ville a fait appel à l’entreprise Midi façades basée à Simiane. Les peintres travaillent ainsi encordés, à partir du sommet de la structure et descendent progressivement. Le montant des travaux s’élève à 100 000 euros HT, pris en charge pour près d’un tiers par Charbonnages de France. « La conservation du puits Z est importante dans le cadre de la mise en valeur du patrimoine minier, explique Jeannot Menfi, adjoint au maire chargé des travaux. C’est probablement un des tous derniers chevalements construits en France. Le carreau sera intégré aux zones d’activité économique, comme Morandat. Et nous avons été sollicités pour faire du site un lieu de formation pour le métier de cordiste. »

Au puits Morandat, c’est un autre genre de travail qui a été réalisé début juin : la pose, près du sommet du chevalement du puits Morandat, du logo de la Ville, sur deux faces visibles depuis la voie rapide. Rien à voir avec le puits Z, puisqu’il s’agit là d’un bâtiment en béton avec des façades verticales. Mais le principe est le même : là aussi, c’est une société de cordistes qui est intervenue.

« Les deux logos mesurent respectivement 5 mètres et 6,65 mètres de large, expliquent Yann Victoria, de la société Studio Images. Vu de la voie rapide, avec la perspective, on a l’impression qu’ils sont de même taille. Il a été décidé de les mettre en relief, ce qui rendra mieux avec la mise en lumière. Le matériau utilisé est de l’acier électrozingué peint à la manière d’une carrosserie de voiture. »

Pour la pose, l’utilisation d’une nacelle était exclue en raison de la hauteur (42 mètres du sol), et le montage d’un échafaudage aurait pris plus de temps que la pose proprement dite. Les cordistes partent du sommet du bâtiment et travaillent à la manière des alpinistes, avec cordes statiques et dynamiques, harnais et longes. « C’est une technique qui nécessite évidemment des qualifications plus pointues, et qui est plus chère en assurances, mais au total c’est plus rapide et moins coûteux qu’avec les méthodes classiques. »