Sur la carte de l’Office national des forêts,
le feu du 6 août a la forme d’un
triangle dont la pointe part du vallon
du Coq, entre Luynes et Pont-de-l’Arc,
et qui s’évase du Nord-Ouest au Sud-
Est jusqu’à la courbe de la D6. Au total,
268 hectares concernent Gardanne,
dont 150 sont des champs ou des espaces
non boisés. C’est là, pour la plupart,
où habitent tous ceux qui ont vu
le feu traverser leur terrain et, parfois,
leur maison.
Depuis, la vie a repris le
dessus : les déblais sont peu à peu retirés.
Trente bennes de 15 mètres cubes
ont été évacuées en un mois, et le
service environnement a évacué une
quarantaine de tonnes de végétaux brûlés.
« Les branches et les troncs de
moins de quinze centimètres de diamètres
ont été récupérés par Vert Provence
qui en fera du compost, comme
pour les déchets verts habituels, explique
Stéphanie Olivero, du service
environnement. Le reste, s’il n’a pas
été gardé par les habitants pour en faire
du bois de chauffage, a été déposé
en décharge. » Avec toutes les précautions
nécessaires, évidemment, pour
éviter les reprises de combustion.
Que faire quand un terrain a entièrement
brûlé ? Si la tentation est grande
de sortir la tronçonneuse pour se débarrasser
de ce paysage calciné, mieux
vaut y réfléchir à deux fois. « Il faut
savoir que les feuillus résistent bien
au feu, souligne Stéphanie Olivero.
J’ai vu des poiriers noircis qui ont déjà
fait des repousses, des chênes pubescents
aussi. Mieux vaut ne pas les couper,
bien les arroser et attendre le
printemps. » Les oliviers, par exemple,
repartent presque toujours. Les résineux,
eux, ne supportent pas le feu.
Les haies de cyprès qui ont brûlé peuvent
donc être enlevées, souches comprises,
et remplacées par des feuillus
comme les troènes ou les lauriers. « Mais
si une partie du terrain est en zone boisée,
en particulier sur un versant, il ne
faut pas couper pour l’instant. L’important
est de maintenir les sols pour
éviter le ravinement avec les pluies
d’automne. »
Le dispositif
bientôt présenté
La Ville va constituer un dossier de
Réhabilitation des terrains incendiés
(RTI), qui permet d’organiser le travail
et choisissant un maître d’oeuvre
et en sollicitant des financements auprès
du département et de la région (à
hauteur de 40 % chacun, le reste étant
à la charge de la commune). « Le maire
souhaite que cette RTI concerne également
les terrains privés en zone
boisée, » souligne Bernard Bastide, adjoint
chargé de l’environnement. « Mi-septembre,
nous avons réuni les financeurs
et les partenaires forestiers sur cette
question. »
Le jeudi 29 septembre au
3 Casino à 18h, une réunion publique
en présence de l’ONF fera le point et
permettra de présenter le dispositif aux
habitants. « La Ville va se donner les
moyens d’entretenir les terrains. Nous
avons une expérience enrichissante au
Verdillon, avec un chevrier. Mais il
n’empêche que l’État devrait prendre
en main la question de l’entretien des
espaces forestiers. Sinon, les communes
seront tout le temps en procès contre
les particuliers qui ne respectent pas
la loi. »