Le 12 juillet dernier, le comité interministériel
pour l’aménagement du territoire
(CIADT), annonçait la labellisation
de 67 pôles de compétitivité sur le territoire
national. Les pôles de compétitivité
visent à conforter l’économie
française en développant des synergies
entre entreprises, unités de recherche
et centres de formation dans un espace
géographique donné. Ils devraient
bénéficier de 1,5 milliard d’euros de
financements publics sur trois ans.
L’un
d’entre eux, et non des moindres, est
celui lié au développement de la filière
microélectronique en région PACA,
autour des solutions communicantes
sécurisées (SCS). Il fait partie des 6
pôles à vocation mondiale. Le dossier
de candidature de la création du pôle
de compétitivité SCS, porté par ST
Microelectronics située à Rousset, qui
« a reçu la meilleure note de la part du
CIADT et qui va permettre de favoriser
la recherche et le développement, »
va connaître de fortes articulations avec
le Centre microélectronique de Provence
Georges-Charpak.
Pour Roger
Meï « c’est une bonne chance pour la
région et Gardanne de concentrer des
moyens et de bénéficier de crédits particuliers.
Par ailleurs, Gardanne possède
avec les zones d’activités économiques
qu’elle va créer des possibilités intéressantes
pour l’accueil des entreprises
qui émergeront de ce dispositif. »
Un bon exemple de la recherche appliquée
est la plateforme Micropacks,
localisée dans les locaux du CMPGeorges-
Charpak à Gardanne. « Ce genre
de plateforme va servir à stimuler l’innovation et participer à l’animation
du pôle SCS » commente Michel Thomas
son directeur opérationnel. Créée
en juin 2005, elle réunit d’ores et déjà
d’importants acteurs industriels de la
carte à puce tels que Gemplus, ST
Microelectronics, NBS technologies,
SPS, ASK et des chercheurs de l’école
d’ingénieurs. Elle a pour principale
mission de dynamiser la recherche
et le développement autour de la carte
à puce et des objets communicants,
sécurisés qui en sont issus.
Comme
l’explique Philippe Collot, directeur
du CMP Georges-Charpak, « nous travaillons
sur le développement de produits,
d’objets et de services associant
trois domaines technologiques fortement
ancrés en région à savoir la microélectronique,
les télécommunications
et le traitement logiciel.
Par exemple,
grâce à la technologie RFID (Radio
fréquence identification) vous pourrez
avoir une étiquette intelligente qui communiquera
par ondes radio et non plus
par contacts et offrira de nouveaux
services. Ainsi, en passant devant une
affiche de cinéma avec votre téléphone
portable vous pourrez obtenir des
horaires, des possibilités de réservation,
un résumé du film... Ou encore
dans le domaine de la santé, on pourra
par exemple ingérer une capsule
avec une puce électronique qui transmettra
en temps réel par onde radio
des analyses chimiques très précises
au niveau de l’intestin ou de l’estomac.
»
Micropacks :
une plateforme
de recherche
mutualisée
Pour participer à la conception de la
carte à puce de demain, des nouveaux
objets et usages qui lui seront liés, le
Centre microélectronique de Provence
va pouvoir s’appuyer sur des moyens
matériels dédiés à la recherche appliquée
et sur des financements conséquents.
« Nous avons des signes positifs
souligne Phillipe Collot. C’est un enjeu
essentiel car la recherche dans ce
secteur coûte très cher et elle est primordiale
car ce dernier connaît des
mutations extrêment rapides ». A terme,
Micropacks prendra place dans
les futurs locaux du Centre microélectronique,
bénéficiera de la future
unité de recherche, de la salle blanche
de 650 m2, regroupant différents laboratoires
et équipements performants.
« Nous allons partager des investissements,
des équipements et réunir des
ingénieurs, des doctorants, des chercheurs
dans un même lieu au sein de
l’école d’ingénieurs. Cela va générer
une dynamique propice à l’innovation
et à la recherche autour du micropackaging
et de la sécurité des objets communicants
» précise Philippe Collot.
« Nous sommes donc bien placés pour
que notre plateforme puisse relever le
défi de la course à l’innovation. Nous
allons pouvoir obtenir des financements
pour faire fonctionner au mieux
les équipements. Ces derniers vont pouvoir
être utilisés aussi bien par les chercheurs
que par les élèves et permettre
le développement de produits à forte
valeur ajoutée. Sur le plan formation
nous allons d’ailleurs créer deux nouveaux
masters spécialisés, nouveaux
diplômes européens de l’enseignement
supérieur (de niveau bac + 6), qui vont
pouvoir s’appuyer sur ces différents
moyens. L’enjeu à long terme c’est bien
sûr l’emploi » conclut Philippe Collot.
Reste à s’assurer maintenant que les
engagements pris par les partenaires
privés ou publics seront tenus. Car dans
ce domaine d’activité, les annonces de
suppressions d’emplois faites récemment
ne sont pas pour rassurer les salariés
du secteur