Un atelier, généralement, c’est un endroit où l’on travaille. Au service jeunesse, c’est avant tout un lieu de rencontre et d’échange, un lieu de vie sociale. Environ 220 personnes se sont inscrites l’an dernier à l’un des huit ateliers proposés, de la danse africaine aux jeux en réseau en passant par la couture, le cinéma, le hip-hop, les percussions, Internet ou la musique assistée par ordinateur.
La grande majorité sont des 13-17 ans, le public habituel du service jeunesse, mais pas que : certains ateliers drainent ainsi des adultes, et parmi eux des (jeunes) retraités. Dans le milieu de l’animation, on appelle ça faire de l’intergénérationnel, en clair mélanger des publics de différentes tranches d’âge.
C’est le cas de la danse africaine, qui connait un succès grandissant. « Ça a commencé par des stages pendant les week-ends et les vacances, puis c’est devenu un atelier régulier depuis deux ans, explique Magali Ulpat, directrice du service jeunesse. En 2008-2009, il y avait 43 inscrits, dont une bonne trentaine de réguliers. Les âges vont de 17 à 60 ans. On travaille avec une association marseillaise très intéressante qui veut développer la pratique dans le cadre de l’éducation populaire et de l’échange des cultures. »
“L’objectif, c’est d’amener des jeunes à découvrir de nouvelles activités”
Bon nombre d’ateliers ont d’ailleurs été d’abord essayés lors de vacances scolaires avant d’être proposés à l’année. « L’objectif, c’est d’amener des jeunes à découvrir de nouvelles activités, explique Nathalie Nerini, adjointe au maire déléguée à la jeunesse. Certains ateliers ont été expérimentés cet été, avec un bilan très positif : le graf, le skate, l’improvisation, tout ce qui tourne autour des cultures urbaines. On a testé ça dans les fêtes de quartier, des ateliers graf pour les enfants, des chantiers graf à Fontvenelle (aire sportive de proximité) et à la MAIO. »
Les matches d’improvisation, testés également pendant les vacances, ont bien fonctionné : « on va essayer de les développer en collaboration avec l’association Contacts et les étudiants du CMP Charpak. C’est une pratique qui permet de travailler sur la confiance, ce qui est très utile notamment pour des jeunes qui doivent passer des entretiens d’embauche. »
Des tarifs bas pour permettre l’accès aux ateliers à tout le monde
Le public plus jeune préfère souvent les ateliers plus physiques. « Par exemple, on a fait du skate au centre de loisirs, avec une sortie au bol de Marseille, sur les plages du Prado, raconte Magali Ulpat. C’était aussi l’occasion de créer une passerelle entre le service enfance et le service jeunesse. Nous menons une réflexion sur les 11- 13 ans. Ils sont trop jeunes pour notre public habituel, mais trop grands pour ceux des centres de loisirs. Nous avons des demandes des moins de 14 ans pour les percussions, par exemple, ou pour la capoeira, qui intéresse beaucoup les plus petits. L’objectif est de les intégrer dans des activités pour assurer une continuité éducative. »
Pour autant, les ateliers n’empiètent pas sur le tissu associatif gardannais, selon Nathalie Nerini : « Pour la plupart des ateliers, il n’existe pas d’association équivalente sur Gardanne. De toute façon, un des objectifs est d’amener les jeunes à l’autonomie, donc on peut les aider à créer une association afin de développer une activité et en faire profiter un public plus large. » Et les effets de la crise (précarisation et baisse du pouvoir d’achat) ne semblent pas se répercuter sur la fréquentation : « Ici, les tarifs sont bas car on tient à ce que tout le monde ait accès aux activités. Même la participation pour les extérieurs reste attractive quand on la compare avec ce qui se pratique ailleurs. »
Les ateliers reprennent en octobre à la salle polyvalente de l’école Prévert, au Hang’Art, au Cosec, aux Logis Notre-Dame et à la mairie annexe de Biver.