Le jeudi 16 novembre, en prélude à la journée des droits de l’enfant, 360 enfants des écoles de Biver et de classes de 5e et 6e ont assisté à une pièce de théâtre intitulée J’espérons que je m’en sortira. L’acteur qui jouait le maître de classe a su captiver son public dès son arrivée sur scène, en le prenant à parti. « Asseyez-vous ! » intimait-il faussement sévère, faisant revivre une classe d’école élémentaire à travers des textes issus de rédactions d’enfants d’Artsano ; un village napolitain où « les rues sont toutes dégrabouillées, avec des tas de mondices. »
En déambulant parmi les enfants comme si ces derniers étaient en classe, l’instituteur entamait un cours d’instruction civique mêlé d’Histoire. Marcello, Giovani, Paolo, Giulletta prenaient vie. « Est-il juste de mépriser ceux qui ne sont pas comme nous ? Réfléchissez bien avant de répondre. Méfions nous des préjugés. Explications. L’article 1er des Droits de l’homme et du citoyen, du 26 août 1789... » Silence.
« Les hommes naissent et demeurent, très important souligne le maître, tous, libres et égaux en droits. Renatto, un bon point. Il faut effectivement un “s” à droits et pourquoi ? parce que nous en avons plusieurs. Excellent. » Parfois une craie part dans le public sur Paolo dissipé. « Tu peux répéter ? Ah, tu n’écoutais pas. » Rires.
Une pièce pleine de vitalité qui faisait revivre l’école de la République avec des enfants qui exprimaient de manière touchante leur vision du monde.
Sur le chemin des droits de l’enfant
Deux jours après, le samedi 18 novembre, la journée des droits de l’enfant commençait à la Maison du Peuple et en extérieur avec des ateliers de peintures et de dessins, des expositions, des ateliers de cirque, un stand de découverte des épices présenté par le service restauration, une petite bibliothèque jeunesse installée par la Médiathèque, un jeu géant Sur le chemin de vos droits proposé par la Ludothèque.
Francis Henry représentant de l’Unicef présent à cette occasion a rappelé : « Ce qui nous réunit ici, ce sont les droits de l’enfant, adoptés à l’Onu le 20 novembre 1999. L’Unicef a pour mission de prendre en charge les droits des enfants et de veiller à leur application partout dans le monde. C’est une grande organisation au service des enfants avec des campagnes de vaccination, la lutte contre le paludisme. Beaucoup de choses à faire. Nous labellisons également des villes qui sont amies des enfants. Gardanne fait partie dans le département des toutes premières villes avec lesquelles nous avons signé la convention. Signer est une chose, mais agir au quotidien sur le terrain, dans l’action, c’est plus fort. »
Un hommage rendu à la ville, auquel Roger Meï a tenu à ajouter « le travail de fond réalisé toute l’année par les structures d’accueil de l’enfant sur la ville. Il s’agit d’une véritable prise en compte des droits de l’enfant sur Gardanne au travers de toutes les activités. Nous avons souhaité avec le conseil municipal donner une priorité à l’enfance, à la jeunesse. »
Découvrir d’autres cultures
Un tchat sur Internet avec des jeunes de Bobo-Dioulasso du Burkina Faso a permis à des jeunes gardannais de découvrir d’autres cultures. Comme Morgane qui s’est entretenue avec Boro et qui a été surprise d’apprendre qu’il faisait de l’élevage de moutons, d’oies et de bovins.
D’autres réalités étaient également à découvrir à l’image de ce message présent sur un arbre de la paix dressé dans la Maison du Peuple où l’on pouvait lire « Au Mali, seul un enfant sur sept a la chance d’aller à l’école. Les autres ne sauront jamais lire, écrire, compter. Ils ne pourront jamais lire un journal pour s’informer, ou étudier pour apprendre un métier qui leur plaît. »
Les sujets sérieux côtoyaient d’autres plus légers et drôles comme les contes de Gabriel Kinsa. Ce dernier a ouvert la programmation des spectacles par des contes, attrapant comme il l’a si bien dit le regard des enfants et provoquant de nombreux rires. « Vous avez déjà mangé du serpent ? Non ? Vous êtes sûrs ? Et lorsque vous mangez du poisson pané, qui vous dit que ce n’est pas du serpent ? Vous avez déjà vu la tête des poissons panés ? C’est du serpent ! »
Ensuite, six jeunes danseuses sont montées sur scène pour donner un spectacle de danse africaine, rythmé par les percussions du service jeunesse et celles de Dieli Makan Sacko, artiste Malien. La journée s’est conclue en musique par un concert de l’ensemble de l’école de musique accompagné d’une grande chorale de plus de soixante-dix enfants de l’école de Fontvenelle.