C’est dans la bonne humeur que les 26 nouveaux résidents ont emménagé fin octobre dans leurs nouveaux locaux. Un mois après leur installation, ils semblent très satisfaits, à l’image de Guillaume. « Ça valait la peine de patienter, précise-t-il. Les chambres et les autres pièces sont grandes, et certains soirs en revenant du boulot on peut aller se balader en ville. » Ce dernier point est d’autant plus apprécié, que dans leur précédent foyer Les Acacias à Bouc- Bel-Air, du fait de son relatif éloignement par rapport aux villages de Simiane et Bouc, ils n’avaient pas cette facilité d’accès vers l’extérieur.
Toutefois Patrick Perin, directeur des Acacias explique que la direction a « instauré un système de sorties. Avant l’installation à Gardanne nous avions organisé des sorties accompagnées par un moniteur au cours desquelles nos résidents avaient eu l’occasion de découvrir la ville et de prendre leurs marques. Ces visites avaient lieux le mardi et le jeudi, et ceux qui souhaitaient y participer devaient s’inscrire à l’avance. Depuis qu’ils sont installés à Gardanne, nous avons repris le même principe, en fixant des horaires de retour. Il était en effet difficile d’envisager le passage d’une pratique très encadrée à une liberté totale. Comme tout se passe bien, nous assouplissons graduellement la procédure. Les gens qui vivent ici ont été choisis en fonction de leurs souhaits, mais aussi par rapport à leur capacité d’autonomie. Et c’est cette autonomie que nous désirons encourager. »
Pour s’en convaincre il suffit de regarder l’organisation générale du foyer. Le bâtiment compte trois étages, avec pour chacun une chambre et un lieu de vie qui sert de cuisine, de salle à manger où est aussi aménagé un salon. Patrick Perin note « qu’en ce qui concerne le choix du mobilier et des appareils électroménagers, ce sont les résidents qui les ont choisis. Pour chaque étage ce sont eux qui ont décidé des couleurs et de l’aménagement des lieux de vie après s’être réunis. Nous les encourageons également à développer un projet individuel tout au long de l’année. Nous espérons d’ici deux ans pouvoir envisager que certains d’entre eux puissent vivre dans des appartements individuels et autonomes. »
Une ambiance joyeuse
D’ici là, la vie de chacun est rythmée par le départ à 8h15 vers le foyer des Acacias où se trouvent aussi leurs ateliers de travail. C’est aussi l’occasion de retrouver leurs amis restés à Bouc- Bel-Air et de leur raconter la nouvelle vie qu’ils mènent ici à l’occasion du déjeuner. Ensuite vient l’heure du retour à Gardanne à 17h30. Comme l’explique Robert, habitant du foyer de Gardanne, « le soir, les repas sont livrés préparés, réchauffés sur place et servis dans les étages. Nous nous occupons de ces différentes tâches encadrés par un moniteur. Pour cela un système a été mis en place du lundi au jeudi, où deux personnes par étage sont de service à tour de rôle, de même que pour certaines tâches ménagères. Les parties communes sont nettoyées par une personne extérieure, mais c’est quand même nous qui avons en charge le ménage dans notre chambre. »
Robert est également membre du conseil de vie sociale, élu pour 2 ans. Ce conseil se réunit au moins 3 fois par an pour aborder l’organisation et la vie au sein de la structure. Il se compose de représentants des résidents, mais aussi de parents, de salariés et d’un représentant de l’association La Chrysalide. Un conseil plus restreint a lieu également une fois par mois avec uniquement les représentants des résidents pour aborder des sujets aussi divers que les repas, l’organisation de fêtes, les souhaits exprimés par certains, mais aussi pour expliquer le pourquoi de certaines décisions et de règlements particuliers afin qu’ils soient bien compris et acceptés par tous. Une méthode qui semble efficace à en juger par l’ambiance chaleureuse et joyeuse qui règne dans les locaux du foyer de Gardanne.