Ville de Gardanne
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N°05 - Subvention exceptionnelle à Gardanne Action Cinéma (GAC)
Rapporteur Mme Cirasaro
vendredi, 13 novembre 2009

Mme CIRASARO : La culture est un des grands axes politiques de la ville. Elle est indispensable au combat contre l’ignorance, le racisme, indispensable au développement humain et à la paix. La municipalité de Gardanne fait le choix de maintenir dans la ville un cinéma de proximité. L’association Gardanne Action Cinéma (GAC) nous a informé par courrier en date du 16 septembre 2009 qu’elle souhaitait un soutien financier complémentaire de la ville. En effet, l’association, malgré des efforts de restructuration et de gestion plus optimisée, rencontre des difficultés financières récurrentes.

Dans l’attente de la finalisation d’une nouvelle convention d’objectifs qui redéfinira un nouveau projet, il est proposé au Conseil Municipal d’autoriser Monsieur le Maire à verser une subvention exceptionnelle de 34 000 euros afin de soutenir financièrement l’action culturelle de cet établissement.

Mme CRUVEILLER : Le cinéma est déficitaire depuis plusieurs années. C’est un constat préoccupant, qui ne doit plus perdurer. Cependant, nous notons que l’association a fait des efforts de restructuration et d’optimisation de sa gestion… et que cela ne suffit pas. Il faut encore lui verser cette année une subvention exceptionnelle de 34 000 euros. Nous savons que les membres de cette association sont volontaires, pleins d’idées, compétents. Prochainement, l’Association Gardanne Action Cinéma nous présentera une nouvelle convention d’objectifs qui redéfinira un nouveau projet. Nous lui faisons confiance.

Dans le cadre de Marseille-Provence 2013, nous savons que la commission culturelle a proposé un projet autour du Festival du Cinéma pour 2013. Mais, au delà des projets, nous pensons qu’il faut une nouvelle volonté politique pour que le cinéma ne ferme pas. Cela fait plus de vingt ans que le cinéma n’a pas été relooké. Il a grandement besoin d’être refait à l’intérieur comme à l’extérieur. Le cinéma doit être plus accueillant. Nous vous proposons quelques pistes, certainement déjà proposées. Il faudrait peut-être casser le mur face à l’entrée, aménager le parking, remettre l’entrée principale face au nouveau cours, redynamiser le centre ville. Nous vous demandons d’y réfléchir, de consulter la population.

Dans l’immédiat, afin de soutenir davantage l’exploitation des salles de cinéma locales, nous souhaiterions, à la demande de plusieurs Gardannais et Bivérois, que les programmes soient régulièrement et systématiquement annoncés dans la revue Energies. Le cinéma doit continuer de vivre longtemps à Gardanne. Nous voterons pour cette délibération.

M. LAMBERT : Bien sûr que notre groupe votera cette subvention exceptionnelle pour permettre à notre cinéma indépendant de « passer l’année », et ce d’autant plus à la veille de sa 21ème édition de son festival et surtout pour montrer notre confiance à l’équipe de bénévoles enthousiastes. Mais il est clair également que cette difficulté n’est pas ponctuelle. Elle est structurelle et malheureusement, l’épée de Damoclès reste suspendue au-dessus de nos têtes. Tant que nous n’aurons pas intégré notre cinéma, chance forte pour Gardanne, dans un projet urbain complet, on restera dans un déficit dangereux. Ainsi, expliquez-moi l’intérêt d’aller au cinéma de Gardanne, quand vous garez votre voiture dans un parking boueux, que vous devez passer dans un long couloir d’une tristesse affligeante, puis après une bonne toile, vous vous dites « j’irais bien au resto ou faire autre chose »... Et là, rien ! Alors en conclusion : quel est le projet de la Mairie pour renverser la situation du cinéma de Gardanne ? Merci.

M. SANDILLON : Lors du Conseil Municipal du 26 mars dernier, nous avions dénoncé la baisse des subventions accordées aux Associations et notamment celle octroyée à Gardanne Action Cinéma. Cette aide précieuse, puisqu’elle conditionne le maintien à Gardanne d’un cinéma d’art et d’essai, était en 2008 de 234 264 euros. Le Budget Primitif voté le 26 mars dernier prévoyait de la réduire à 200 000 euros, soit 15 % de baisse.

La présente délibération a pour objectif de revenir sur cette décision et est pleinement conforme à une partie de nos attentes. A titre symbolique, cette décision intervient d’ailleurs la veille de l’ouverture du 21ème Festival d’Automne. Ce qui me permet d’apporter tout notre soutien à la nouvelle Directrice dans sa mission de développement de cet établissement. Nous souhaitons que la décision d’octroyer une subvention complémentaire soit le point de départ d’un processus nouveau visant à mener un débat plus général sur l’avenir du cinéma à Gardanne. Pourriez-vous, Madame la Conseillère Municipale, déléguée au Cinéma, nous éclairer sur "les efforts de restructuration et de gestion plus optimisée" que vous évoquez dans le rapport que vous nous avez transmis ? Merci de vos précisions.

Mme CIRASARO : C’est bien que tout le monde soit d’accord. Je ne peux pas répondre avec précision à toutes les restructurations que vous avez évoquées. Ce que je peux dire, c’est qu’il s’est engagé depuis l’an dernier un travail bien plus approfondi entre la municipalité et l’association pour trouver des solutions.

Mme SANDILLON : Au moins quelques grandes lignes !

Mme CIRASARO : C’est à la fois que le cinéma colle plus à ce que fait la ville et inversement, que le cinéma prenne toute sa place dans l’action culturelle. Je vous invite à venir en discuter. Je me rappelle que l’un d’entre vous était intervenu en disant qu’il avait des idées, il peut venir en discuter.

M. MEI : Il y a un déficit qui est inacceptable. Ils ont commencé à se mettre au travail. C’est pour cela que je demande qu’il y ait un vote positif. Nous avions convenu avec eux de nous voir tous les mois et demi. Nous avons pour objectif d’arriver à 50 000 entrées par an, de faire un large travail pour sauver le cinéma. Il faut qu’il atteigne ces objectifs sinon il faudra trouver une autre solution.

EL MIRI : En complément des éléments donnés par Miranda Cirasaro, je rappelle que le cinéma est en situation très difficile et que nous avions déjà voté une subvention exceptionnelle lors du précédent mandat pour éponger ses dettes. Il est plus que nécessaire que l’équipe du cinéma se remobilise afin de le sauver. La subvention que nous proposons est une subvention exceptionnelle et non structurelle. Le cinéma est un service qui doit prendre en compte que l’argent qu’il utilise est celui des contribuables et qu’à ce titre, il doit le gérer correctement. Le service public ne doit pas être synonyme de mauvaise gestion. Le cinéma doit absolument se mobiliser si nous voulons qu’il vive.

Il n’y a qu’une solution au déficit, c’est de renouer avec les Gardannais afin qu’il le fréquente à nouveau. Nous pensons qu’il faut 50 000 entrées environ pour qu’il retrouve une situation d’équilibre, ce qui n’est pas facile car à 14 kilomètres, il y a deux cinémas qui font 1 million d’entrées et 1,6 million d’entrées.

Dans ce cadre, la nouvelle directrice avec son équipe a entrepris certaines transformations : une meilleure rationalisation des ressources humaines, une attention plus forte aux comptes, une redynamisation par des soirées à thèmes. Miranda a mis en place un groupe de travail qui réfléchit aux liens avec le monde associatif et aux besoins spécifiques en matière de politique cinématographique. Nous mettons aussi en place une relation plus étroite dans le suivi des objectifs que nous nous fixerons en concertation avec l’équipe du cinéma. Sachez que tout le problème de refonder un cinéma de proximité et de qualité à Gardanne ne peut se résoudre par la requalification simplement d’un parking. S’il ne s’agissait que de cela !

Je voudrais insister sur le fait que la subvention est exceptionnelle et que si le cinéma et son équipe ne se remobilise pas, il sera difficile de continuer à financer ses déficits. Nous sommes tous attachés à cet équipement et pour cela, nous souhaitons que son activité ne s’appuie pas seulement sur les subventions.

M. LAMBERT : J’ai bien entendu la raillerie de M. El Miri sur le parking mais j’ai quand même entendu que le cinéma ne peut pas s’en sortir tout seul et c’est bien.

UNANIMITÉ