Ville de Gardanne
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Musiques à Gardanne, trentième
Culture / Carole Nerin
jeudi, 12 juillet 2007

Jazz, blues, soul, funk, rock, swing, chanson festive, tous les genres étaient réunis afin de satisfaire le public venu assister à la première partie de Musiques à Gardanne les 29 et 30 juin. La tête d’affiche du samedi soir a attiré la foule, Johnny Clegg a rassemblé plusieurs milliers de personnes venus écouter le mélange d’anciennes et nouvelles chansons issues de son dernier album « One life ».

L’ambiance du vendredi soir s’est installée timidement place de l’église où le groupe Manuchello Septet et son jazz contemporain ont fait découvrir un nouveau style au public, basé sur un mélange d’écriture et d’improvisation libre, le tout avec une formation musicale des plus intéressantes (violoncelle, contrebasse, violon, alto, guitare et batterie). En parallèle, le quatuor Tom Sawyer and Co déambulait sur le cours central offrant sur son passage du jazz et du blues revisités.

Il est un peu plus de 21h lorsque le public se dirige devant la scène du cours Forbin pour assister à la prestation des Godfathers, groupe de Rythm’n’blues. Les reprises sont appréciées, petit à petit les danseurs entrent en piste, la bonne ambiance s’est installée. Autour, les terrasses des cafés se remplissent, on écoute attentivement les sons connus par plusieurs générations.

La grande scène du Cours de la République se prépare quant à elle à accueillir Captain Mercier et sa dizaine de musiciens. La plupart ont composé pour de grands artistes (Ray Charles, Dee Dee Bridgewater, Stevie Wonder, Claude Nougaro, Francis Cabrel, Renaud et beaucoup d’autres) et la réunion de musiciens de grand talent a donné à cette soirée une tonalité énergique que les connaisseurs ont su apprécier.

la fièvre du samedi soir

Une journée épuisante pour les techniciens, scène, réglages de sons et de lumières, accueil des groupes, la logistique est lourde, les demandes sont particulières et carrées, une star internationale sera accueillie comme il se doit. Pour l’occasion, tout le monde est à pied d’oeuvre, on oublie trop souvent que la réussite d’une telle soirée n’est pas seulement due à la qualité de l’artiste...

Il est à peine 20h, et les terrasses des cafés sont déjà bondées. En famille, entre amis, on s’installe dans la douceur de ce samedi soir pour prendre un repas rapide et attendre patiemment l’arrivée de l’artiste. Mais l’attente aura été animée. En effet, 90 saxophonistes qui se succèdent sur une scène, ce n’est pas commun. La petite place de l’église est vite saturée, Vent de sax II initie la soirée avec succès. Près de quatre cents personnes se sont retrouvées là, assises pour les plus chanceuses, et c’est parti pour une bonne heure de musique contemporaine qui a su séduire.

Pour soutenir cette formation, l’encourager et permettre à la ville de garder une trace de leur passage, la municipalité a souhaité acquérir deux partitions créées par deux compositeurs du groupe. Ces dernières sont disponibles à la Médiathèque.

Il est maintenant 21h, difficile de circuler sur le cours ou de s’installer pour se rafraîchir, les rues sont bondées, le devant de la scène est inaccessible, le groupe vainqueur du tremplin CourteEchelle, Alatoul, entre sur scène (pour Johnny, il faudra attendre encore un peu !). Ces gais lurons sont jeunes, ils sont sympathiques, ils aiment ce qu’ils font et semblent plutôt détendus. Ils transmettent très vite leur joie de vivre et la communiquent au public.

Visiblement, les fans sont là, les chansons du répertoire sont connues, chantées, dansées, une bonne mise en jambe pour la suite qui s’annonce torride ! Comme l’a souligné Mustapha El Miri, adjoint à la culture, « le dispositif CourteEchelle a montré son efficacité, nous avons là un groupe de jeunes qui a rivalisé avec des groupes qui participent déjà à des tournées, il faut souligner ce travail. » L’humour d’Alatoul n’est pas en reste puisqu’au milieu du concert, le chanteur annonce « on est très content de donner sa chance à un petit jeune qui fera notre deuxième partie ... » Après une ovation, le jeune groupe quitte la scène, soulagé par la réaction du public. Le petit jeune de 54 ans se fait attendre... Il paraît que toutes les grandes stars aiment se faire attendre.

Johnny Clegg sur scène

Il est 22h45, des milliers de personnes sont agglutinées devant la scène, sur les côtés, devant les bars. Et Johnny Clegg entre en scène, accompagné de ses musiciens et de ses choristes. Sa souplesse et le timbre de sa voix n’ont pas pris une ride ; son énergie est intacte, le zoulou blanc ne vieillit pas.

Pendant près d’une heure et demie, il va enchaîner les titres, issus de son nouvel album « One life », mais aussi quelques tubes moins récents mais tant appréciés comme Asimbonanga, Scatterlings of Africa ou encore I call your name. En anglais, en français (Faut pas baisser les bras) en afrikaans, seul ou avec son fils sur une chanson, l’artiste est infatigable, le public le suit pas à pas, bouge, reprend les refrains engagés, l’ambiance est à son comble, et comme prévu, la soirée a été une belle réussite.

Il est près de minuit et demi lorsqu’ il quitte la scène, juste après le rappel et Asimbonanga, sans tambour ni trompette, la star internationale remonte très vite dans son minibus pour rejoindre son hôtel. Du bonheur plein les yeux, des rythmes plein la tête, quelques fans auraient tout de même apprécié la signature de petits autographes, mais il n’en sera rien. Déçus, les souvenirs et la joie de l’avoir approché feront le reste.