Ville de Gardanne
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Aix-Marseille : quelles alternatives au train ?
Modernisation de la ligne SNCF / Carole Signes
jeudi, 7 décembre 2006

A partir du 10 décembre, il faudra faire une croix, pendant deux ans, sur le rail entre Aix et Marseille. Travaux de modernisation de la ligne obligent. Les Gardannais se trouvent donc concernés au premier plan par ces modifications. Quels chemins de traverse peuvent-ils emprunter pour effectuer leurs trajets quotidiens en direction d’Aix ou de Marseille ? Le point sur les dispositifs.

Terminus, tout le monde descend ! Et ce, pendant près de 2 ans... Dès le 10 décembre en effet, la ligne ferroviaire Aix-Marseille ferme boutique, pour les voyageurs. Seul le trafic fret ne sera pas interrompu pendant cette période. Et pour les usagers, cela amène son cortège d’interrogations : quels dispositifs sont prévus en substitution du rail ?

La SNCF, en partenariat avec la Région Paca, s’est penchée sur la question  : elles ont mis au point un système de navettes qui durera pendant toute la période des travaux. Coût du service : 4 millions d’euros, entièrement à la charge du Conseil régional.

Cette desserte assurée entre les deux plus grandes villes du département conservera les arrêts aux gares actuelles ainsi que les correspondances avec les autres liaisons ferroviaires. La tarification (soit 4,70 euros à l’unité pour un aller Gardanne-Marseille) reste inchangée, y compris pour les abonnements.

Au Nord d’Aix, la desserte ferroviaire de la ligne des Alpes, entre Aix et Briançon, est maintenue pendant les travaux.

Des “norias” de départs

Ce service de substitution sera assuré par plus d’une centaine de cars, qui relieront quotidiennement les gares de Marseille Saint-Charles, Sainte-Marthe, Septèmes, Simiane, Gardanne et Aix. La vente des billets continue d’être assurée dans toutes les gares du parcours, aux guichets, mais aussi aux bornes installées sur les quais. Les horaires, quant à eux, s’avèrent proches de la desserte ferroviaire actuelle.

Pour adapter la capacité des cars au volume habituellement transporté par un TER, la SNCF organisera plusieurs navettes à chaque horaire de départ. Cela permet de proposer, aux gares terminales de Marseille et d’Aix-en-Provence, des norias de départs séquencés de plusieurs cars, dont au moins un direct, ou semi-direct, et un omnibus.

A partir de Gardanne, des lignes semidirectes sont notamment prévues. Durée du trajet : quarante minutes. Cinquante, s’il y a arrêt à chaque gare... Les départs sont programmés de façon régulière (toutes les demi-heures maximum).

Aux heures de pointe, la fréquence entre deux se réduit à 10 minutes environ (7h06, 7h16, 7h24, puis 8h09, 8h19, 8h24...).

Moins fréquent, plus économique...

Le Conseil général, via le réseau Cartreize, offre lui aussi une alternative au rail. La ligne 64, en effet, dessert Gardanne à destination de Marseille. Le plus de cette liaison : elle est moins onéreuse que celle de la Région (à l’unité  : 2,80 euros contre 4,70). Et, pour certains publics, cela revient encore moins cher : les seniors, passé 65 ans, voyagent déjà pour un euro l’aller.

A partir de 2007, pour la même somme, les jeunes de moins de 26 ans, sur présentation de leur carte d’identité, pourront emprunter la quasi totalité du réseau Cartreize, les jours non ouvrables.

Mais le bus Cartreize comporte un inconvénient  : sa desserte est peu fréquente. En tout et pour tout, quatre voyages sont organisés au quotidien : au départ de Gardanne, à 7h15, 8h15, puis à 13h15 et à 17h40. Au départ de Marseille, à 7h55, 11h30, 17h15 et 18h15.

Autre option, enfin, plus marginale celle- ci : le co-voiturage. « Le phénomène ne représente actuellement que 0,5% du trafic. C’est infime ! Il faut dire que pour ce mode de déplacement, la logistique est lourde : il faut que les personnes qui s’engagent ensemble aient les mêmes horaires, travaillent dans le même secteur. Sinon, cela devient vite très compliqué, » développe Claude Jullien, responsable en Paca de la FNAUT (Fédération nationale des associations des usagers de transport).

Les associations offrant cette possibilité ne sont pas légion, dans la région. Toutefois, rien n’empêche de tenter l’expérience. Et pourquoi pas via Internet  : certains sites lui sont complètement dédiés, comme par exemple covoiturage.com.

Paroles d’usagers

Moins enthousiastes que les collectivités, les usagers ont d’ores et déjà relevé quelques failles dans ce système de substitution. Par exemple, Sylvie Valla, empruntant régulièrement le train entre Marseille et Gardanne, a fait part de sa surprise en découvrant le dispositif : « les cars SNCF auront leur terminus à Marseille sur l’esplanade surplombant le grand escalier. Un espace systématiquement bouché aux heures de pointe : taxis, particuliers, cars de tourisme, navettes aéroport s’y côtoient... » Celle-ci souhaiterait donc voir la Région et le Départementmettre leurs moyens en commun. Pour, par exemple, utiliser la gare routière du Conseil général... Enfin, Sylvie Valla doute beaucoup de la fiabilité du service : « il y a quelques temps, la SNCF a remplacé un train par un car. Parti de l’esplanade, il a mis une demi-heure pour sortir de Marseille et une heure pour rejoindre Gardanne...  » Conséquence, les usagers risquent de se rabattre sur la voiture. Se pose alors la question de la saturation de l’autoroute. A l’heure actuelle selon la FNAUT Paca, plus de 120 000 mouvements par jour ont lieu sur l’A7. Ce qui ne présage rien de bon pour l’après 10 décembre. Diverses associations d’usagers ont donc demandé aux services techniques, à Marseille, d’y bloquer une voie pour les cars. Sans succès au départ. Puis il a été décidé de réaliser ces aménagements, sur le tronçon Saint-Charles- Plombières. Ce n’est pas la partie qui le nécessitait le plus. Mais cela permettra peut-être de généraliser le dispositif... Par ailleurs, fermer la liaison pendant deux ans pourrait être un pari très risqué pour la SNCF : cette ligne ferroviaire n’était déjà pas très fréquentée. Et pendant ce laps de temps, les usagers vont prendre de nouveaux plis, autres que le rail. Ainsi, Claude Jullien prévoitil, à terme, « une fuite totale du trafic. »