Ville de Gardanne
https://www.ville-gardanne.fr/No22-Debat-d-Orientation-Budgetaire
N°22 - Débat d'Orientation Budgétaire
Rapporteur M. le Maire
mardi, 8 septembre 2020

Monsieur le Maire : Il est rappelé au Conseil Municipal que, conformément aux dispositions contenues dans la loi du 6 février 1992 relative à l’Administration Territoriale de la République, un débat relatif aux orientations générales du budget est prévu dans les deux mois qui précèdent son vote. Cependant, les ordonnances du Conseil des Ministres en date du 25 mars 2020 portant sur les Collectivités Territoriales et leurs groupements précisent que les délais afférents à la présentation du Rapport d’Orientation Budgétaires et à la tenue du Débat d’Orientation Budgétaires sont suspendus et qu’ils pourront intervenir lors de la séance consacrée à l’adoption du budget primitif. Le document joint en annexe sert de base à la discussion lors de la séance du Conseil Municipal et une délibération constatant la tenue du débat est soumise au vote de l’assemblée.

Je vais vous présenter une synthèse du Débat d’Orientation Budgétaire de la ville de Gardanne.

Le Débat d’Orientation Budgétaire permet d’informer les conseillers municipaux et de discuter des conditions d’élaboration de budget primitif ainsi que des perspectives sur les années futures. Il s’appuie sur la présentation du contexte économique et industriel et de la situation financière de la collectivité en tenant compte des projets communaux et des évolutions structurelles et conjoncturelles qui influent sur sa capacité financière.

Les orientations budgétaires 2020 de la collectivité, 2020 représente une année un peu particulière dans le cycle budgétaire de la ville avec le renouvellement des élus lors des élections du mois de mars 2020 et retardées jusqu’au 28 juin 2020. Le budget primitif s’inscrit donc comme un budget de transition entre deux mandats différents. Les orientations budgétaires 2020 proposées dans ce document sont dans la continuité des exercices précédents, volonté de poursuivre les efforts engagés sur la section de fonctionnement, maintien du niveau de l’épargne brute pour financer les investissements.

Pour les collectivités locales et en particulier les communes, l’année 2020 sera marquée par la suppression définitive de la taxe d’habitation sur les résidences principales. Celle-ci touchera la très grande majorité des ménages puisque seulement 20 % d’entre eux continueront d’y être assujettis jusqu’en 2023. Compte tenu des élections municipales et de la crise sanitaire, l’élaboration budgétaire s’est établie par reconduction du budget 2019 sans augmentation d’impôts et en tenant compte de l’impact de la loi de finances 2020, toutefois la nouvelle équipe municipale a souhaité intégrer dès le vote du budget primitif, des mesures dont les engagements ont été pris pendant la campagne électorale et réaliser un premier ajustement de l’impact du coronavirus en dépenses et en recettes.

Evolution de la section de fonctionnement : la section de fonctionnement regroupe l’ensemble des recettes et des dépenses nécessaires au fonctionnement courant et récurrent des services communaux. L’écart entre le volume total des recettes de fonctionnement et celui des dépenses de fonctionnement, constitue l’autofinancement, c’est-à-dire la capacité de la ville à financer elle-même ses projets d’investissement sans recourir à des financements externes.

Les recettes de fonctionnement : Globalement les réelles recettes de fonctionnement de lors de 33,2 millions d’euros en 2020 seront légèrement en baisse au vu du contexte économique et social lié à l’épidémie et des décisions que la nouvelle municipalité a décidées. En outre, baisse de la DGF en 2020 prévue à 486 930 € alors qu’elle était de 568 340 € en 2019. Exonération de la TLPE à hauteur de 200 000 €. Attribution de compensation de la métropole maintenue à 4 392 324 € fonds de péréquation intercommunal et communal à 236 539 €. Les produits des services seront en baisse en raison de la crise du coronavirus.

Les dépenses de fonctionnement : Depuis quelques années la collectivité fournit des efforts de rationalisation de ses dépenses de fonctionnement pour absorber la diminution de nos recettes de fonctionnement et maintenir un niveau d’épargne brute nécessaire à notre capacité d’investissement. Les charges de gestion resteront stables.

Les charges à caractère général : Lors de l’élaboration du budget, il était prévu de maintenir les dépenses de service au niveau des crédits votés en 2019, toutefois pour faire face à la crise du coronavirus et tenir compte des frais engagés dans l’urgence par la collectivité pour protéger ses agents et ses administrés, une enveloppe supplémentaire de 600 000 € a été prévue. Ces crédits ont permis notamment de couvrir les besoins de la ville en masques, matériel de désinfection et autres frais de nettoyage des locaux. Nous avons également prévu des crédits pour l’embellissement de la ville à hauteur de 50 000 € et 20 000 € pour les animations de Noël.

Les dépenses de personnel : La structure de nos dépenses de fonctionnement reste fortement impactée par le poids de la masse salariale très importante à Gardanne avec plus de 72 %. L’objectif est de maîtriser les dépenses de personnel dont la rigidité a un impact contraignant sur la section de fonctionnement En 2020, les charges de personnel sont prévues pour 24,3 millions d’euros prenant ainsi en compte l’évolution GVT, Glissement Vieillesse et Technicité. La mise en œuvre des élections municipales et la reprise des revalorisations de carrières dans le cadre du PPCR. Nous avons également prévu une enveloppe supplémentaire de 300 000 euros pour permettre le recrutement de 5 ATSEM et la mise en place de la prime COVID.

Les subventions aux associations : Les subventions aux associations sont maintenues au niveau 2019 afin de préserver le tissu associatif et continuer à dynamiser le territoire : Prévision de ces subventions 2020 Associations Gardannaises et Bivéroises 862 892 €. CCAS 840 000 €. Régie des transports 120 000 €.

Les charges financières : En 2020 les charges financières correspondantes aux intérêts de la dette de la commune sont de 270 000 €.

L’évolution de la section d’investissement : Les recettes d’investissements se composent du remboursement de la FCTVA fonds de compensation de la TVA. Sur les dépenses d’investissement éligibles et réalisées en N - 2 du produit des amendes de police, du produit de la Taxe d’Aménagement et des subventions d’investissement reçues de nos partenaires, de l’autofinancement net dégagé par la section de fonctionnement.

Enfin selon les besoins la commune aura recours à l’emprunt. Les subventions d’investissement Europort sont prévues à hauteur de 3,5 millions d’euros en 2020. Le Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône et la Métropole continuent de nous apporter leurs soutiens en 2020 au travers notamment, du contrat métropolitain pluriannuel de développement et des différents dispositifs d’aides aux communes proposés par le Département.

Les dépenses d’investissement : Les dépenses d’équipement pour l’exercice 2020 compte tenu de la crise sanitaire et des élections municipales, les dépenses d’investissement seront moindres. Il est prévu de définir un nouveau PPI, Plan Pluriannuel d’Investissement qui déterminera les investissements jusqu’en 2026. Toutefois, il est prévu de réaliser en 2020 les travaux récurrents de réhabilitation et de mise en sécurité de nos bâtiments communaux.

Plus précisément, il est prévu 1,2 million d’euros de travaux de voirie, 2,2 millions d’euros pour le solde des travaux de la cuisine centrale, 500 000 € pour la façade de la Maison du Peuple. Ces dépenses ont été décidées, je le précise par l’ancienne majorité. Enfin, des études seront lancées afin de lancer les projets structurants de la nouvelle équipe municipale.

Le remboursement du capital de la dette : Le montant prévisionnel du remboursement en capital de la dette s’élève à 650 000 €.

En conclusion, les orientations budgétaires proposées pour 2020 sont dans la continuité des exercices précédents, en conservant la même stratégie financière et budgétaire tout en l’adaptant à la situation sanitaire. L’objectif étant d’inscrire la collectivité dans une trajectoire qui tient compte à la fois d’une volonté affirmée et assumée de porter des actions et des projets nouveaux, mais également de préserver et de stabiliser les équilibres fondamentaux pour l’avenir.

Ainsi et dans cette perspective, la ville entend poursuivre la structuration de son budget autour des axes suivants : Une évolution maîtrisée des dépenses réelles de fonctionnement, une attention particulière à la situation exceptionnelle que nous traversons en protégeant à la fois les agents et la population tant en terme de mesures de protections sanitaires, que de relance de l’économie. Une volonté politique de préserver les ménages Gardannais et Bivérois par la décision de ne pas augmenter les taux communaux de la fiscalité directe locale, une ambition qui vise le développement de la ville et la qualité de vie de ses habitants par un plan d’investissement ambitieux destiné à imaginer dès à présent le Gardanne et le Biver de demain.

Pour 2020, le défi budgétaire auquel la commune est confrontée repose plus que jamais sur la maîtrise de nos dépenses de fonctionnement et l’optimisation de nos recettes pour absorber le choc budgétaire que représente la crise sanitaire sans mettre en mal ses ambitions en matière de transition énergétique, développement durable, soutien aux solidarités qui fondent leurs ressources futures de Gardanne et préparent l’avenir de ses habitants.

Y a-t-il des questions ? Oui, monsieur Jorda.

Monsieur Jorda : Oui, donc, Monsieur le Maire, je ne rentrerai pas dans le détail des chiffres que vous avez bien développé. Vous l’avez dit un débat sur les orientations budgétaires et le budget se tiennent après une crise sanitaire que vous évoquez à plusieurs reprises dans le document et qui a montré entre autre la nécessité des services publics de qualité. L’engagement des agents territoriaux que vous avez souligné pour répondre aux besoins des populations et des associations de solidarité aussi qui ont œuvré fortement aux côtés des élus de proximité, a permis la continuité des services.

Cela ne nous fait pas oublier mais cela ne dépend pas que de vous, cela ne nous fait pas oublier que pendant les années ces mêmes services publics et vous n’en n’êtes même pas responsable, ont été démantelés. Comme par exemple, les services des finances publiques qu’évoquaient Samia dans son intervention. Et ces mêmes fonctionnaires voient encore aujourd’hui leur pouvoir d’achat et leur point d’indice bloqués.

Que nous montre aussi cette crise, une étude parue la semaine dernière dans Le Monde met en avant que ce sont les plus fragiles et plus pauvres qui ont été le plus touchés par la covid-19, pour deux raisons essentielles. Leurs conditions de travail et le logement. Pour le travail et la défense de l’emploi, vous pouvez compter sur nous pour être à vos côtés et pour approuver comme nous l’avons fait dans les points 3 et 4 du Conseil Municipal, toutes actions allant dans ce sens. Vous n’êtes pas sans ignorer non plus, je sais que vous avez fait une déclaration récemment sur Alteo, vous n’êtes pas sans ignorer non plus notre engagement

depuis toujours aux côtés des salariés de la Centrale Thermique mais aussi d’Alteo. Pour, le logement je vous ai fait part lors du dernier Conseil Municipal de notre inquiétude, quant à la fin de la trêve les expulsions locatives sans relogement digne. Quelles actions envisagez-vous dans l’immédiat ? Parce que c’est aussi une priorité. Nationalement d’ailleurs la CNL et un nombre non négligeable d’élus proposent d’interpeller l’État sur ses responsabilités dans l’application de la loi, qui dit qu’on ne doit pas être délogés si on n’a pas derrière un logement digne.

Autres conséquences de la crise que nous venons de traverser que vous avez oublié d’évoquer, ce sont les violences faites aux femmes et aux enfants. Elles ont progressé de manière importante pendant le confinement, nous ne sommes pas au bout et les enjeux sont immenses, les luttes contre toutes les formes de discrimination font partie d’après nous, des priorités d’après crise. Nous n’en voyons pas de signes dans votre budget du moins je ne les ai pas vus, ni dans les délégations de vos élus et c’est regrettable.

Votre budget donc comme vous le dites est un budget dans la continuité du précédent tout en étant de transition, donc pas de beaucoup de nouveautés. Mais il est vrai que le temps pour vous était contraint et donc compté. Nous pourrions avoir plus de détails, nous aimerions avoir plus de détail, quant au contenu, même si vous l’avez évoqué de l’enveloppe dédiée à l’Education, les 300 000 euros que vous avez évoqués.

J’évoquerai pour conclure les choix gouvernementaux qui pèsent directement sur notre collectivité comme sur toutes les collectivités territoriales, par exemple les 600 000 € engagés par la mairie et qui ont permis de faire face à la situation de la crise sanitaire, les fonds de soutien mis en place de l’État seront-il à la hauteur de l’investissement communal ? Et si ce n’est pas le cas, quelles actions pouvons-nous envisager ensemble ? La suppression de la Taxe d’Habitation et les incertitudes qui pèsent sur les compensations à venir nous inquiètent fortement, le recours à l’emprunt que vous indiquez dans votre document endettera la commune et risque de devenir très rapidement une charge pour les habitantes et les habitants. Donc, une simple question, et l’on pourra continuer à débattre lors des prochains Conseils municipaux, quelles sont vos pistes de réflexion, je dirais pour pallier à cette perte de recettes et d’autonomie ? Merci.

Monsieur le Maire : Merci Monsieur Jorda pour votre intervention. J’ai noté l’ensemble de ces remarques, auxquelles nous répondrons lors du prochain Conseil Municipal. Cependant vous m’aviez effectivement interpellé sur la situation des logements et des expulsions de logement bien évidemment nous y avons nous avons commencé à travailler dessus et nous étudierons au cas par cas, l’ensemble de ces problématiques qui touchent les Gardannais et les Bivérois.

Je vais juste revenir également sur Alteo et la position que nous avons prise, puisque vous en faites référence. Placé en redressement judiciaire, Alteo depuis décembre dernier, cherche un repreneur et des offres ont été déposées, vendredi dernier auprès de l’administrateur judiciaire. Je me suis clairement positionné jeudi dernier sur l’avenir de ce fleuron de l’industrie française lié à l’histoire de notre ville depuis 126 ans. Aujourd’hui Altéo, c’est 2 000 emplois directs et indirects dont près de 1 000 sur le site de Gardanne. Ce sont près de 70 millions d’euros annuels injectés dans l’économie locale.

Après avoir consulté tous les acteurs de ce dossier, c’est important de le noter, j’ai demandé par courrier au Maire de Bouc-Bel-Air de réexaminer sa position et de revoir sa décision de refuser le prolongement de l’autorisation d’exploiter le site de Mange Garri. Cette entreprise a réalisé des efforts considérables en matière de respect des normes environnementales en investissant plus de 40 millions d’euros en 5 ans. Sur le plan sanitaire, aucune étude ne démontre que les poussières émises représentent un risque sur la santé et sur notre santé à tous. Jeudi, j’ai également interpellé tous les décideurs politiques régionaux et nationaux, Madame Vassal Présidente de la Métropole et du Département, Monsieur Muselier Président de la Région, ainsi que Monsieur Bruno Le Maire Ministre de l’Économie.

Vendredi le Préfet des Bouches-du-Rhône a annoncé avoir décidé d’engager une procédure de déclaration de projet valant mise en compatibilité du PLU ce à quoi s’opposer le Maire de Bouc-Bel-Air. C’est une avancée non négligeable pour nous. Je tenais à saluer devant vous lors de ce conseil municipal, la décision de Monsieur le Préfet Dartout. D’autres sujets sociaux et environnementaux nous préoccupent, je pense à l’avenir du site de la centrale également, l’impact territorial est en cours de négociation et je poursuis mes consultations et je ne manquerai pas de vous tenir informés sur l’évolution de ce dossier et nos positions. Je vais donner la parole à Sandrine Zunino.

Madame Zunino : Pour compléter les propos apportés sur le Débat d’Orientation Budgétaire et reprendre vos remarques Monsieur Jorda, au niveau de la dette, nous avons simplement évoqué que c’était une possibilité pour couvrir les besoins en d’investissement, sachant que déjà 2020, la particularité, on est quand même le 27 juillet à voter et le Débat d’Orientation Budgétaire et le Budget Primitif et que nous avons dû travailler avec la Direction des Finances dans des délais très contraints pour reprendre la maquette budgétaire et apporter des marqueurs forts de nos engagements de la campagne électorale.

Il est évident que la réalisation 2020 sera particulière, et sensiblement comme vous l’avez dit, je ne vois pas les signes dans le budget sur ce qui est, aides pour les violences conjugales, tout cela nous y travaillons, mais sur les budgets ce n’est pas forcément retranscrit. Donc, au niveau de la réalisation, on sait très bien que la réalisation 2020 sera particulière et ne sera pas exécutée à hauteur de nos prévisions et c’est le cas notamment je reviens sur l’investissement, puisque nous avons prévu uniquement de réaliser les opérations de mise en sécurité dans les bâtiments, donc il est fort probable que nous ne recourons pas à l’emprunt en 2020.

Toutefois, il est quand même intéressant de le regarder cet emprunt, parce que les taux d’intérêt sont bas, ils sont à environ – 1% et ces conditions étant tellement favorables, c’est une stratégie financière à mettre en place pour ne pas puiser dans les réserves qui ont été accumulées depuis plusieurs années, et donc, de pouvoir emprunter, bien entendu à bon escient pour couvrir les dépenses d’investissement.

Mais ce sera au regard notre PPI, vraisemblablement à partir de 2021 et en fonction de la stratégie financière que nous élaborerons. Par rapport à la compensation de la Taxe d’Habitation, je rappelle qu’il est prévu que l’État compense en 2020 le produit des recettes relatives à la Taxe d’Habitation, et par la suite il est prévu dans la Loi de Finances que nous récupérerons la part départementale sur la Taxe Foncière sur les Propriétés Bâties et que s’appliquera un coefficient correcteur en fonction des collectivités, si elles sont plus gagnantes ou plus perdantes, pour maintenir ce niveau de recettes fiscales.

Le seul inconvénient, je vous l’accorde, c’est que cela enlève au maire, le levier fiscal pour augmenter les taux. Mais dans tous les cas, le produit les recettes fiscales est garanti par l’État donc après à nous de travailler pour optimiser quand même nos recettes, rationaliser nos dépenses et travailler pour l’investissement notamment avec nos partenaires pour être financés en grande partie par nos partenaires à octroyer des subventions d’investissement.

Monsieur le Maire : D’autres questions ? Monsieur Porcédo.

Monsieur Porcédo : La situation est effectivement particulière et elle appelle forcément de la mesure. Cela dit quand même, vous m’excuserez Monsieur le Maire, mais on a le débat, on a les éléments budgétaires, il manque quand même les orientations. Parce que je veux bien qu’on fixe pour les 6 prochains mois de l’année que la politique municipale, elle consistera à embellir la ville à hauteur de 50000 € et à faire des animations de Noël pour 20 000 €, mais effectivement la crise est là. La crise est là, donc, les commerces à l’intérieur de Gardanne sont en situation difficile, les ménages sont en situation difficile.

Vous aviez le ressort immédiat, vous aviez le levier immédiat pour à la fois soutenir les ménages en difficulté et à la fois soutenir le commerce de proximité c’était offert sur un plateau par la Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille Provence, j’en ai parlé tout à l’heure et je redis pourquoi, pourquoi, comme mesures immédiates n’avez-vous pas privilégier le soutien aux ménages et au commerce de proximité alors que dans le même temps vous exonérez de taxe sur les enseignes, essentiellement les grandes surfaces. C’est un point que je voulais soulever.

Ensuite, sur les violences faites aux femmes dont parlait Claude Jorda, vous avez un magnifique outil qui s’appelle la Maison du Droit, il ne paraît pas extrêmement compliqué de demander à des associations comme "Stop violence aux femmes" ect d’intensifier leurs permanences pour recevoir plus de monde, c’est un levier budgétaire que la ville peut avoir en aidant particulièrement ce type d’associations.

Enfin, vous disposiez, depuis le mois de mai au service Culture et Vie Associative, d’une enquête justement prévisionnelle qui avait été faite sur les associations en leur demandant quelles étaient les difficultés, qu’elles rencontraient et comment elles se projetaient sur la rentrée. Alors, j’entends bien, j’ai bien lu dans votre document que vous entendiez réfléchir à des subventions exceptionnelles aux associations, il s’agirait quand même qu’on n’atteigne pas le prochain épisode épidémique. Donc, les associations, elles font leur entrée en septembre, elles sont en difficulté, on n’a pas besoin de s’interroger pendant des mois pour savoir si elles le sont, elles le sont, on le sait on le sait qu’elles le sont, voilà.

Les subventions aux associations elles ont été versées pour l’année 2020 elles ont été versées au mois de mai, elles les ont eues fin mai, mais néanmoins, je pense que vous auriez pu envisager rapidement et nous le proposer notamment aujourd’hui, un fonds particulier, une enveloppe pour venir en aide aux associations en difficulté parce qu’elles le seront, si elles le sont pas encore pour certaines et c’est malheureusement déjà le cas, elles le seront dans les semaines qui viennent.

Donc, je comprends le temps, je comprends la contrainte de temps ne croyez pas qu’il soit dans l’idée de vous en demander plus que le temps vous permet de faire, mais je pense quand même que vous n’arrivez pas les mains vides si j’ose dire, votre programme d’investissement vous en avez une petite idée, est-ce que vous allez faire une salle de spectacle dans la salle où nous tenons le conseil municipal aujourd’hui ? Est-ce que vous allez réhabiliter le cinéma ? Est-ce que vous allez faire ce genre de chose, cela vous en avez une idée ? Vous savez, si oui vous allez le faire ou non ? Est-ce que vous allez reconduire l’aide au transport pour les associations ? Comment à quel niveau et etc ? Est-ce que vous allez engager au-delà des travaux récurrents dans les écoles qui sont prévus depuis déjà quelques mois ? Est-ce que vous avez prévu et qui pour certains d’entre eux ont trop tardé, je vous le concède ? Est-ce que vous avez prévu notamment quid ? De quelque chose qui dont le problème va se poser à la rentrée, c’est l’agrandissement du restaurant scolaire des écoles de Biver ?

Voilà c’est quelque chose, ce sont aussi des marqueurs. Alors au-delà d’un certain nombre de marqueurs que vous voulez impulser et je pense que c’est tout à fait votre droit de le faire, je pense qu’il y a quand même un certain nombre d’urgences et un certain nombre d’éléments que vous auriez pu dans les orientations budgétaires détailler un peu plus, parce que continuer ce qui se faisait avant et maîtriser les dépenses de fonctionnement, je comprends bien que c’est la nécessité temporelle qui vous impose cela, mais excusez-moi de vous le dire et sans aucune méchanceté et sans aucune acrimonie, c’est un peu court, quand même compte tenu de la situation que l’on vit.

Voilà, on serait dans une situation classique habituelle, ou tout roulait, on aurait pris quelques mois de retard, voilà mais là on est dans une situation d’urgence qui appelle des mesures d’urgence et force est de constater qu’elles n’y sont pas, et j’espère que vous aurez la possibilité pour certaines d’entre elles de les mettre en œuvre ou que vous êtes déjà en train de travailler sur la mise en œuvre, mais ce sera je pense pour certaines associations notamment un peu tard.

Monsieur le Maire : Merci Monsieur Porcédo. Je pense qu’il faut remettre un petit peu le contexte au goût du jour. Vous m’avez parlé des associations, vous parlez de la salle de spectacle, du cinéma mais qu’avez-vous fait pendant 6 ans Monsieur Porcédo vous et votre équipe ? Donc, je pense que je n’ai pas de leçons à recevoir de votre part, on a prévu un plan d’investissements de 100 000 000 € que vous avez largement critiqué, donc laissez-nous travailler et vous verrez que les résultats seront-là Monsieur Porcédo. Oui monsieur La Piana.

Monsieur La Piana : Vous savez, on est tous dans une position particulière vous en tant qu’élu et nous en tant que opposition. Donc forcément on est dans quelque chose de particulier et notre objectif est d’essayer de travailler ensemble. Je ne voudrais pas que par le fait qu’on se permette de dire un certain nombre de choses, on ne passe son temps qu’à dire ce qui s’est passé. Quand vous parlez de gérer la ville en "bon père de famille" on l’a tellement entendu ça et on est d’accord avec vous on peut faire une critique sur le bilan précédent.

Alors je dirais que oui ça a été géré en "bon père de famille" et même en "bonne mère de famille" d’ailleurs si je pouvais me permettre. Donc, j’espère que cette notion de "bon père de famille" ne nous privera d’un peu d’ambition, ne nous privera pas d’un certain nombre de choses dont nous avons besoin. Si on veut pouvoir travailler ensemble, si on veut pouvoir réfléchir aux projets, il y a beaucoup de choses qui ont été initiées et qui a été stoppées et j’en ai suffisamment souffert pour pouvoir en parler aujourd’hui. Mais j’aimerais bien que, à la fin de ce conseil municipal, on puisse avoir l’impression qu’il y a quelque chose qui va se travailler en commun.

Voyez, moi, je vous parle de mon anxiété et elle est légitime là mais quand tout à l’heure, on vous parle de la SEMAG et que vous dites c’est une décision que nous avons une prise et c’est comme ça, j’aimerais bien que ce ne soit pas ça le mode de fonctionnement de ce mandat j’aimerais que le mode de fonctionnement de ce mandat parce que justement il y a ce qu’on a vécu, parce que justement, il y a cette infection.

Vous savez quand on parle de la deuxième vague, la deuxième vague il n’y en aura pas vraiment, mais il y aura une histoire à vivre dans le temps avec la COVID et cette histoire dans le temps avec la COVID, elle va durer peut-être sur un certain nombre d’années. Parce que même le jour où il y aura le vaccin ce sera pas encore gagné et si aujourd’hui on est pas capable d’installer quelque chose qui est de l’ordre de la concertation, je pense qu’on aura des difficultés et c’est bien dommage et ce sera un manque d’intérêt pour la population.

J’anticipe sur les sujets qui suivent, mais quand on parle d’un investissement, c’est vrai et je vais prendre deux sujets tout simples. Un budget faible et un budget important, donc je vois dans le document qui fait quand même 130 pages donc j’aurais aimé que ce soit plus synthétique ou qu’on puisse l’avoir un peu avant, parce que moi je ne suis pas un responsable des finances, mais je peux avoir quand même vision synthétique des choses.

Quand je vois que sur la médiathèque à moins que je me sois trompé sur 2020 on prévoit 40 à 50 000 € alors qu’il y avait des travaux qui étaient prévus à hauteur beaucoup plus importante sur lesquels on a 80 % de subventions qui sont données par les collectivités je le vois pas apparaître, je me dis que c’est regrettable que cela soit suspendu et qu’on n’aille pas jusqu’au bout des choses. Quand je vois que sur le Centre de Culture Scientifique ? Il n’y a aucun élément dans le budget qui est donné sur la position vous voulez prendre. C’est quelque chose sur lesquels vous avez quand même bien vu tout le travail, tout ce qu’on a obtenu des collectivités rien aucun élément.

Donc, ces deux questions-là, sont des questions très anxiogènes pour moi. Quelle place vous laissez aux sortants et à l’opposition pour travailler ensemble dans une crise sanitaire qui va devenir non plus une crise sanitaire mais une crise sociale et économique ? Et je rejoins ce qu’on dit mes collègues par rapport à cela, quelle place on se donne pour travailler ensemble ? Comment la démocratie va être gérée dans cette commune avec vous évidemment en tant que majorité ?

Ma première inquiétude et ma deuxième inquiétude sur les projets structurants qui ont du sens, est-ce que l’idée c’est de dire parce que c’était l’ancienne municipalité et qu’ils ne l’ont pas fait, il faut passer à autre chose ? Ou bien est ce qu’on ne peut pas essayer de continuer une construction qui a été initiée et de faire en sorte qu’on aille jusqu’au bout de ces choses qui ont été initiées ? Ce sont mes deux inquiétudes et je les partage avec vous et j’espère que cela nous amènera à une réflexion suffisante pour l’avenir. Vous savez la question du budget, c’est bien de nous donner trois jours avant et tout, mais aucun partage, aucune discussion, aucune réflexion, je comprends que le temps est court je souhaiterais vraiment ce ne soit pas notre mode de fonctionnement dans les mois à venir.

Monsieur le Maire : Merci Monsieur La Piana. Je vais rapidement vous rassurer mon intention est de travailler avec vous et je n’en dirai pas plus sur ce débat, dès lors que l’on ne viendra pas me reprocher ce que l’on n’a pas fait pendant 6 ans et notamment sur le centre-ville et la désertification de ses commerces. Après vous avez mon profond respect Monsieur La Piana parce que vous êtes venu le premier à l’issue de cette élection me dire que vous faisiez confiance et que vous nous accompagnerez et j’ai noté que c’est une action noble de votre part. Après, oui, effectivement nous travaillerons ensemble quand les propositions que vous ferez seront dans l’intérêt commun de la population.

Monsieur La Piana : J’espère.

Monsieur le Maire : N’espérez pas Monsieur La Piana ce sera une réalité. Nous allons voter pour l’approbation du Débat d’Orientation Budgétaire.

Monsieur le Maire demande aux Conseillers Municipaux de procéder au vote.

Le vote des élus s’est porté sur les éléments contenus dans le débat d’orientation budgétaire.

POUR   ABSTENTION
Majorité municipale 24
M. La Piana (02)
Mme Richard
M. Porcédo
Mme Musso
M. Jorda (02)
M. Bessaih
Mme Gamèche
M. Bendjeguellal
  M. Priouret