Ville de Gardanne
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Les élus manifestent leur colère devant la Préfecture
Institutions / Energies 330 - Loïc Taniou
lundi, 15 février 2010
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Voir la vidéo sur ce sujetDerrière des
banderoles sur
lesquelles on pouvait
lire "Non à la
disparition des
communes", 200 élus — maires et conseillers
municipaux représentant
la moitié
des communes des
Bouches-du-Rhône — se
sont rassemblés
devant la Préfecture
pour faire part de leur
refus des projets du
gouvernement. Il est
question maintenant
de fermer les mairies
le 25 février et de
manifester à Paris.
La réforme des collectivités territoriales voulue par le président de la République et la suppression programmée de la taxe professionnelle continuent de soulever la colère chez les élus. Une manifestation a réuni le jeudi 28 janvier devant la Préfecture, plusieurs centaines de personnes dont de nombreux maires des Bouches-du-Rhône.
Ces élus de la République ont souhaité dire au préfet de région leur hostilité à un projet de réforme jugé re-centralisateur et qui, s’il était adopté en l’état, signerait à terme la disparition des communes. En fin de matinée, une délégation composée de neuf maires de tous bords politiques, issue de la soixantaine de maires des Bouches-du- Rhône solidaires de la manifestation (sur les 119 que compte le département), a été reçue en Préfecture. Une pétition forte de sept mille premières signatures a été remise.
Mais au sortir de l’entrevue, le mécontentement persiste. Le maire Roger Meï, rend compte de l’entrevue et appelle « les maires du département à aller à Paris le 25 février pour rencontrer le gouvernement et les représentants des groupes parlementaires. » Il a proposé que les Mairies soient fermées ce jour-là et a, par ailleurs, appelé à l’organisation d’un référendum sur la réforme. « Nous voulons préserver nos communes, nos territoires, » a-t-il expliqué, se félicitant par ailleurs de voir dans la manifestation des élus de toutes tendances politiques.
Très mobilisé et remonté sur la question de la réforme des collectivités, Roger Meï avait plusieurs jours avant la manifestation interpellé l’Union des maires des Bouches-du-Rhône et téléphoné personnellement à la plupart des maires du département pour les mobiliser.
Invité à s’exprimer en direct sur le plateau de France 3 le 1er février, il a rappelé combien la taxe professionnelle est essentielle pour l’autonomie des communes. Sans elle, la reconversion économique de la ville suite à la fermeture de la mine aurait été difficile et a précisé qu’« à l’avenir, l’accueil d’entreprises synonyme d’emplois sur la commune pourrait être fortement compromis. »
La prochaine étape de la mobilisation sera donc la manifestation nationale à Paris le 25 février pour interpeller directement les ministres et parlementaires.
Michel Amiel
maire des Pennes-Mirabeau,
20406 habitants
L’heure est grave. La suppression de la taxe
professionnelle et le projet de réforme des
collectivités menacent l’existence même des
communes. Nous devons défendre le formidable
échelon de proximité que sont les communes.
Christian Burle
maire de Peynier,
3000 habitants
Pour exister les élus municipaux ont besoin
d’une certaine autonomie, de certains pouvoirs.
Nous voulons disposer librement de
notre fiscalité, et du droit du sol sur nos territoires.
Personnellement, je n’ai pas envie
qu’à l’avenir, Marseille ou Aix me dicte sa
volonté.
Régis Gatti
maire d’Aureille,
1500 habitants
Nous sommes une commune plutôt rurale.
Nous voulons conserver notre identité, notre
ruralité et la proximité que nous avons avec
nos concitoyens. La disparité des communes
font la richesse d’un territoire.
Patrick Pin
maire de Belocodène,
1800 habitants
L’absorption par Marseille signifie à terme
notre disparition. On en veut pas ! Nous l’avons
toujours refusée ! Nous voulons conserver
notre identité de Pays d’Aubagne et de l’Étoile.
Danièle Garcia
maire d’Auriol,
11800 habitants
Nous avons dit au Préfet que nous ne voulions
pas être absorbés par la grande agglomération
Marseillaise. Une appellation que
le Préfet a modifié lors de notre entrevue pour
la qualifier de Métropole provençale, histoire
de faire moins peur aux gens.
Roland Povinelli
maire d’Allauch,
18 747 habitants
Cela ne sert à rien de déposer des pétitions,
Les représentants de l’État s’en moquent.
Mais on ne se laissera pas supprimer sans
rien dire.
Claude Piccirillo
maire de Saint-Victoret,
6530 habitants
C’est la première fois de ma vie que je manifeste,
car dire non à cette réforme c’est d’intérêt
national et communal. Le maire, c’est le
régulateur de la démocratie de proximité. il
faut mettre un coup d’arrêt au processus de
retrait des compétences communales à l’oeuvre
depuis une dizaine d’années.
Daniel Fontaine
maire d’Aubagne,
45 088 habitants
Les maires sont les personnalités les plus
proches des gens, qui essayent de répondre
aux demandes des habitants. Nous sommes
responsables de la parole donnée aux concitoyens.
La Grande Métropole, les lois concoctées,
feront disparaître ces grandes originalités.
Mais aujourd’hui, rien n’est encore définitivement
arrêté. C’est la raison pour laquelle
nous devons nous mobiliser rapidement et
massivement.
Serge Perottino
maire de Cadolive,
2125 habitants
C’est une démarche totalement apolitique qui
vise à protéger nos territoires et notre environnement
de village provençal. Il y a autant
de maires de droite que de gauche qui sont
solidaires de cette action. La table du conseil
municipal est le premier bien de la République.
Les Français sont attachés à la proximité
avec leurs élus et services municipaux.
Il faut nous défendre et continuer cette action
pour nous faire entendre.
René Raimondi
maire de Fos-sur-Mer,
16 000 habitants
On pensait que ce mandat présidentiel serait
l’aboutissement de la décentralisation, or ce
qu’on nous propose, c’est une recentralisation
avec la création de métropoles omnipotentes,
la disparition des communes et
l’établissement de baronnies.