Arts & Festins du monde 2007

Vahinés, boomerangs et Maoris sur le Cours Bruno Colombari

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Une foule très dense a participé à la huitième édition d’Arts & Festins du monde les 25 et 26 mai dernier. Des paréos polynésiens aux didgeridoos en passant par un grand spectacle de danse avec vahinés et guerriers maoris, l’Océanie aura été au coeur de la fête, avec une météo finalement favorable.

Comme chaque année, les jours qui précèdent Arts & Festins du monde, on regarde beaucoup le ciel à Gardanne. Ou la météo. Ou les deux. Pensez donc : une vingtaine de restaurants sous marabouts, des milliers de repas pris en plein air, soixante artisans, sept spectacles... Que la pluie s’en mêle et des mois de travail sont gâchés. Heureusement, mis à part quelques gouttes isolées et inoffensives en fin d’aprèsmidi le vendredi, cette huitième édition d’Arts & Festins du monde s’est déroulée dans des conditions climatiques bienveillantes.

Il faut dire que les milliers de convives qui ont choisi de se restaurer sur place n’avaient que l’embarras du choix : salade thaï, daube d’autruche, bruschetta au gorgonzola, perachki à la viande hachée, aubergines grillées, taboulé au quinoa... étaient proposés à des prix raisonnables, une charte mise en place par la Ville encadrant les tarifs pratiqués.

Côté artisans, on pouvait admirer de gigantesques éventails (plus d’un mètre cinquante d’envergure), des hamacs en coton naturel issus du commerce équitable, des bijoux celtiques, des saris, des paréos, des fauteuils suspendus...

Deux espaces thématiques avaient été aménagés sous tente : l’un habillé en salon de thé oriental avec poufs, tapis et chaises métalliques, l’autre consacré à l’Océanie, invité d’honneur de cette édition, où les enfants pouvaient s’initier à la décoration de boomerangs ou à l’art de jouer du didgeridoo. « C’est le plus vieil instrument à vent du monde », explique Raphaël Perez, qui en fabrique dans son atelier de Gap.

Le samedi après-midi, le conteur Raphaël Remiatte nous confiera l’origine mythique de ces deux objets aborigènes : « en ce temps là, le ciel était si bas que les hommes devaient ramper... » Quelques minutes plus tôt, Albert Konan- Koffi, président de l’observatoire international de la non-violence (une organisation non gouvernementale dépendant de l’ONU), a été accueilli par Roger Meï. « Nous connaissons votre ville par les relations qu’elle entretient avec plusieurs pays africains. Il y a beaucoup à faire à l’échelle des municipalités, qui sont proches des habitants.  » Albert Konan-Koffi a ensuite passé un moment sur le stand du Secours populaire, où des pâtisseries étaient vendues pour financer un projet de développement en Mauritanie avec le soutien du Conseil Consultatif de la Jeunesse de Gardanne.

Le troisième pilier d’Arts & Festins, ce sont bien sûr les spectacles. Ces derniers nous ont transportés à Cuba avec la fanfare Kilombo Latino, dans la Cordillère des Andes avec Viracocha ou dans le Sud des États-Unis avec le show B Country Blues. Retour en Europe et plus précisément en Catalogne avec le néo-flamenco survitaminé de Gertrudis.

Plus près de nous encore, les six chanteurs occitans de Lo cor de la Plana ont prouvé qu’il était possible de toucher le public avec des voix nues et des tambourins. Samedi, à la nuit tombée, la foule se massait au pied de la scène pendant que se produisait le Bachibouzouk Orchestra. Tout le monde attendait le clou de la soirée, Le son des ancêtres. Après avoir garni les assiettes et habillé les stands, l’Océanie faisait le spectacle en la personne de cinq vahinés aux déhanchements ravageurs et de quatre guerriers maoris tatoués et huilés à souhait.

« Il y a trois ans, nous avons recadré le principe de la fête pour travailler plus sur l’artisanat et les spectacles, en insistant sur la diversité des styles et des pays d’origine, constate Mustapha El Miri, adjoint au maire chargé de la culture. Chaque année, on fait un bilan. Ce qui fait le succès d’Arts & Festins, c’est qu’on y vient en famille, on voit des enfants qui jouent partout. Et les gens sont dans un cadre différent, celui des spectacles de rue. L’objectif, c’est qu’on reparte d’ici avec un autre regard sur le monde. Et que le monde peut ressembler à ça. »