Première pierre

Solidaires par milliers pour La Maison Energies 178 - Carole Nerini

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C’est officiel, le centre de soins palliatifs La Maison quittera bientôt la route de Nice pour s’installer en haut de la route blanche. A l’occasion de la pose de la première pierre le 1er juin en présence de nombreuses personnalités, les animations solidaires ont afflué : pique-nique et buvette pris en charge par le Collectif jeunes, séance de cinéma avec C’est la vie, représentation de danse hip-hop, DJ, concert du collectif.G avec Bwatazik, d’Hurle-vent et de Sinsemilia coordonné par Le sous-marin et tournoi de football le lendemain organisé par le GISEC ont marqué le dévouement de centaines de jeunes autour de La Maison.

La première pierre est posée, le premier juin à 12h15
Roger Hanin s’est improvisé maçon, sous des centaines de regards. « Je ne peux rester insensible à la douleur des autres. Paulette, par sa personnalité m’a ému. Elle a traversé une période difficile, elle sait qu’elle peut compter sur moi. » La tradition veut qu’un parchemin soit déposé en même temps que la première pierre ; l’équipe de La Maison a décidé d’y inscrire le nom de tous ceux qui sont passés dans la première Maison... Ensemble autour d’un pique-nique à Font du Roy
Près de 300 personnes se sont retrouvées dans le parc. Après un rafraîchissement bien mérité, chacun cherche une place, à l’ombre de préférence avant d’installer son pique-nique ou de profiter sur place du barbecue. Des jeunes du Collectif jeunes ont installé le matériel et préparé les sandwiches, avant de se rendre au parking Savine pour prendre en charge l’installation de la buvette qu’ils auront tenu à tour de rôle, jusqu’à la fin du concert, et bénévolement pour La Maison.

Séance spéciale avec C’est la vie
Le cinéma 3 Casino s’est joint à cette journée solidaire en proposant une projection du célèbre film de Jean-Pierre Améris avec Sandrine Bonnaire et Jacques Dutronc. « La séance est gratuite mais vous pouvez faire un don, quelle qu’en soit la somme dans cette urne », entend-on à l’accueil. Au total, 120 personnes ont suivi la séance et ont assisté au débat en présence de Jean-Marc La Piana : « un moment chaleureux parmi les autres, souligne-t-il, un encouragement pour nous tous. »

Le cirque Pouce et les Sargaillons étaient de la fête
Pendant plus de cinq heures, des jeunes ont attiré les regards. D’un côté, on regarde les acrobates s’élever dans les airs et rebondir sur le trampoline, un peu plus loin, des groupes se forment autour des jongleurs. De temps en temps, les spectateurs vont faire un tour à la buvette, s’arrêtent devant les stands du Sous-marin, de Sinsemilia ou des associations de prévention contre les MST et l’usage de drogues. C’est avec grand regret que l’on quitte cette ambiance, peu après minuit.

Concerts : une première partie variée
La soirée s’annonce bien. Bien avant 19h, des groupes de jeunes s’installent sur le parking Savine, transformé inhabituellement en un grand espace de concert. Le DJ des 45 Niggaz, l’atelier de danse hip-hop du service municipal de la jeunesse, le rock festif de Bwatazik et le groupe Hurle- vent réchauffent l’ambiance. Les quelques 3 000 personnes venues assister à la soirée semblent satisfaites ; on danse, on chante, on fait des rencontres et les Gardannais, comme ceux qui ont parcouru des centaines de kilomètres, en ont eu pour leur compte.

Sinsemilia a enflammé Gardanne
Ils ont fêté leur dixième anniversaire l’an dernier. Ce groupe, composé de 9 garçons et une fille, expriment en musique l’importance de la tolérance et du respect de la différence. « A travers nos chansons, déclare Mike, nous incitons les jeunes à agir et à ne pas se contenter d’être spectateur de ce qui les dérange. » La flamme et La mauvaise réputation faisaient évidemment partie du répertoire, et devant la scène, ils étaient nombreux à reprendre en coeur, les bras levés Au village sans prétention... Un succès bien mérité, que Le sous-marin en soit remercié.

Cent cinquante footballeurs du dimanche à Fontvenelle, pour le plaisir
Loin de Séoul et de Tokyo, une quinzaine d’équipes se sont affrontées balle au pied sur les terrains du stade de Fontvenelle, le dimanche 2 juin. Organisé par le Collectif jeunes et le GISEC sur le principe de la ruche cher à la FSGT, l’événement a surtout permis d’évacuer les excès de la grande fête de la veille. Dans les équipes, on retrouvait les musiciens de Hurle-vent et de Kanjar’oc, des salariés et des bénévoles de La Maison, la bande du Sous-marin, le CLES et des jeunes des quartiers de Gardanne et de Biver.

Nouveau cadre, même esprit

Ils ont été plusieurs centaines à se déplacer le 1er juin, sous un soleil de plomb, pour assister à la pose de la première pierre de La Maison. Sur le terrain, l’équipe de La Maison, des malades, des familles, des médecins, des élus locaux, des hommes et des femmes venus soutenir ce grand projet, puis Roger Hanin qui arrive discrètement et s’immisce dans la foule. Tour à tour, chacun prend la parole. « En 1993, rappelle Michel Jaunay, président de l’association, personne ne savaient ce qu’étaient les soins palliatifs. Nous, on ne savait qu’une chose : que les malades du sida allaient mourir, mal mourir. Nous sommes arrivés ici avec notre maladie de gueux, et on nous a accueilli. Merci. »

L’émotion est à son comble lorsque Roger Meï retrace ces moments difficiles où il a fallu “oser” à l’époque répondre favorablement à l’implantation de ce centre de soins alors que tant d’autres avaient fermé leurs portes. Les uns soulignent le travail remarquable effectué par l’équipe de La Maison, d’autres témoignent leur gratitude à tous ceux qui par leurs actions ont fait, font et feront que La Maison continue dans le même esprit à intervenir auprès des malades.

Chantal Bertheloot, coordinatrice du centre, utilisera une belle formule : « c’est dans la rosée des petites choses que le coeur trouve son matin et se rafraîchit.  » Car c’est bien comme ça que fonctionne La Maison, soutien, amour, écoute, affection et patience sont ancrés dans ce lieu. le défi ? Vivre tout ça avec légèreté.

D’ici un an, La Maison ouvrira ses portes dans le quartier du Pesquier, les travaux quant à eux ont débuté à la fin du mois de mai. Elle accueillera 12 lits supplémentaires de long séjour pour les maladies comme Alzheimer par exemple, une grande première en France. Grâce aux nombreux partenaires et à La Logirem, ce projet deviendra bien vite réalité. Soulignons que sur les deux jours de manifestations au profit de La Maison, plus de 8 000 euros ont été récoltés.