Réforme des rythmes scolaires

Rentrée 2014 : ce qui va changer Energies 412 - Bruno Colombari

Publié le

Validée par l’inspecteur académique, la proposition d’organisation de la semaine de classe pour septembre prochain a été présentée aux parents et aux enseignants le 21 février dernier à la Maison du Peuple.

C’EST À LA FOIS LE POINT FINAL D’UNE CONCERTATION DE LONGUE HALEINE COMMENCÉE AU PRINTEMPS 2013 et le commencement d’une organisation différente. La réforme des rythmes scolaires, annoncée fin 2012 par le ministre de l’Éducation Vincent Peillon consistait, on le rappelle, à ajouter une matinée à la semaine de classe (réduite depuis 2009 à quatre jours) et à alléger la journée scolaire en y intégrant des activités périscolaires. Ces dernières à la charge des communes, évidemment.

A Gardanne, les élus avaient fait le choix de prendre le temps de la concertation et de reporter la mise en place de la réforme à la rentrée 2014, comme le permet la loi. Une année qui allait être mise à profit pour questionner les parents, travailler avec les enseignants et les personnels des écoles et aboutir ensemble au résultat le plus satisfaisant possible. Le 21 février à la Maison du Peuple, une maman faisait d’ailleurs remarquer que « Dans d’autres villes, ça se passe beaucoup moins bien. Je tiens à souligner le gros travail qui a été fait ici. »

Ce jour-là, c’était l’occasion de présenter le projet que la Ville a présenté à l’inspecteur d’Académie et que ce dernier a validé. « On ne remettra pas en cause les grandes orientations retenues, a rappelé Roger Meï, mais on pourra adapter certaines choses à la rentrée. Et nous mettrons en place bientôt un conseil de l’éducation ouvert aux parents et aux enseignants.  »

CONCRÈTEMENT, À QUOI RESSEMBLERA LA SEMAINE DE CLASSE des écoles maternelles et élémentaires au 2 septembre 2014 ? « Il s’agit d’abord d’harmoniser les horaires d’entrée et de sortie pour tous les enfants afin de maintenir leurs repères dans le temps, » explique Angèle Planidis, directrice générale adjointe des services. Trois jours par semaine, la classe aura lieu de 8h30 à 11h30 le matin et de 13h30 à 16h l’après-midi. Le quatrième jour, la classe finira une heure plus tôt et sera suivie d’un temps d’activités périscolaires (TAP) jusqu’à 17h. Enfin, le mercredi matin, il y aura classe de 8h30 à 11h30, avec un accueil jusqu’à 12h30.

VOILÀ POUR LES GRANDES LIGNES. Si on entre dans le détail, le jour des TAP sera différent pour chaque groupe scolaire : ce sera le lundi pour la maternelle des Aires et l’école élémentaire Brassens, le mardi pour les maternelles Veline et Beausoleil et les élémentaires Bayet et Prévert, le jeudi pour les maternelles Elsa-Triolet et Fontvenelle et les élémentaires Château- Pitty et Lucie-Aubrac et enfin le vendredi pour la maternelle des Terrils Bleus et les élémentaires Cézanne et Mistral.

De nombreuses questions ont fusé sur ce premier point : « La participation au TAP est-elle obligatoire ? » Elle ne l’est pas, et dans ce cas l’enfant quittera l’école à 15h un jour par semaine. « Mais l’inscription au TAP doit se faire à l’année, souligne Guy Pinet, adjoint au maire chargé du scolaire. Ça représente un coût important pour la collectivité, c’est un engagement mutuel. » « Le nombre d’enfants accueillis en TAP est-il limité ? » « Il y aura de la place pour tout le monde, » assure Angèle Planidis. « Les inscriptions auront lieu quand ? » « A partir du mois de juin au service Éducation. »

QUAND À CES FAMEUSES ACTIVITÉS PÉRISCOLAIRES, on y trouvera de l’éveil artistique et culturel, du sport et du développement corporel ou encore des découvertes scientifiques et techniques. Les intervenants viendront des services Enfance, Culture, Sport, École de musique, École d’arts plastiques de la Ville, tous professionnels et compétents. Les activités dureront deux fois troisquarts d’heure avec une rotation toutes les six semaines, l’objectif étant que l’enfant découvre des activités qu’il ne connaît pas. « C’est aussi l’occasion d’affirmer la cohérence entre les enseignants et le personnel municipal, notamment sur le respect des règles de vie. » Et de développer l’ouverture de l’esprit, la découverte des cultures, la pratique du langage, du sport, de la musique et la construction de la confiance en soi.

Parmi les activités du TAP, il y aura des contes, du chant, des arts plastiques, de la cuisine, des jeux pour favoriser la motricité, des sports d’équipe, de la découverte scientifique avec du démontage-remontage d’objet, de l’optique, des outils d’hier et d’aujourd’hui... Quand à la répartition des enfants par activités, « L’important, c’est que les enfants les découvrent, pas forcément qu’ils choisissent celles qu’ils connaissent déjà, » explique Marie-Ange Chappe, en charge du périscolaire au secteur Éducation.

UN ÉTAT DES LIEUX DES LOCAUX DISPONIBLES VA ÊTRE FAIT dans chaque groupe scolaire, et les équipements les plus proches seront utilisés : l’idée est de ne pas perdre de temps dans les déplacements. Pour les enfants de maternelle, les activités et l’encadrement seront bien entendu adaptés à leur âge. Quant au goûter, il sera offert par la Ville le jour du TAP.

Le mercredi matin a aussi entraîné de nombreuses questions. L’heure de garderie jusqu’à midi et demi sera gratuite. La cantine, en revanche, sera réservée aux enfants inscrits aux centres de loisirs l’après-midi. « Quand il y avait classe le samedi matin, rappelle Guy Pinet, il n’y avait pas de cantine le midi. Là, ce sera pareil. » Les repas seront d’ailleurs pris dans les cantines des accueils de loisirs, avec un ramassage des enfants concernés par bus devant chaque groupe scolaire.

A PROPOS DE GRATUITÉ, rappelons que la première demi-heure de garderie du soir (de 16h à 16h30) ne sera pas payante, de même que les études surveillées. Et le jour du TAP, la garderie sera également gratuite de 15h à 16h30. De telle sorte que pour les parents, seules les garderies du matin (avant 8h30) et du soir (après 16h30) seront payantes, comme c’est déjà le cas actuellement.

Comme a tenu à le repréciser Roger Meï en ouverture, « La nouvelle organisation ne coûtera rien aux parents sur la partie du temps scolaire.  » En revanche, son coût pour la Ville est élevé : près de 500 000 € par an à la charge de la commune, une fois déduites les aides de l’État et de la Caf. Le mot de la fin à Dominique Truant, inspectrice de l’Éducation nationale : « On a besoin que le niveau de réussite scolaire augmente. A Gardanne, il y a un bel élan pour faire réussir tous les élèves. »