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Premiers de cordée Energies 333 - Bruno Colombari

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A l’initiative du Centre Microélectronique Georges-Charpak, des cordées de la réussite devraient se mettre en place fin 2010. Des élèves ingénieurs s’engageraient dans une action de tutorat auprès de collégiens de la commune afin de les aider à réussir dans leurs études.

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Centre microélectronique Charpak

Quand le gouvernement Jospin avait décidé en 2000, suite à une forte mobilisation des Gardannais contre la fermeture de la mine, d’implanter à Gardanne le Centre Microélectronique de Provence, une des conditions posées par la Ville était l’implication de l’école d’ingénieurs dans la vie de la cité. L’idée étant que les futurs ingénieurs participent activement à la diffusion de la culture scientifique auprès des enfants, comme cela se fait pour la fête de la science.

Le directeur délégué à la formation du CMP, Jean-Paul Ramond, souhaite franchir une nouvelle étape en s’inspirant du programme national baptisé Cordées de la réussite. Ce programme, mis en place à la rentrée 2008, incite les grandes écoles ou les universités à mettre en place des actions de tutorat avec des lycéens de quartiers dit prioritaires (les anciennes zones éducatives prioritaires, ZEP). Ce que le CMP Charpak propose est un peu différent : tout d’abord parce que les établissements scolaires de la commune ne sont pas en ZEP, ensuite parce que ces cordées-là concerneraient prioritairement les collégiens à partir de la classe de sixième.

Une réunion en mairie avec le maire, des élus, les directrices des services municipaux de l’enfance et de la jeunesse et les chefs d’établissement du collège du Pesquier et des lycées Fourcade et l’Étoile a permis de préparer le terrain en mars dernier. « A partir de l’année prochaine, nous allons revoir tout le programme des première année pour dégager dans leur emploi du temps une demi-journée par semaine pour des activités citoyennes et bénévoles. Le pari, c’est que l’ensemble des élèves s’impliquent, donc c’est une démarche qui est obligatoire et qui sera évaluée. »

Pour une promotion de 80 élèves, cela représente environ 8 000 heures par an mises à disposition de projets solidaires, ce qui n’est pas négligeable. « Nous présenterons aux élèves en septembre un panel d’activités dans lesquelles ils pourront s’investir, parmi lesquelles des actions de tutorat, et ils auront quelques semaines pour choisir. » Le tutorat concerne particulièrement les élèves de sixième, qui seraient ensuite suivis pendant toute leur scolarité jusqu’en terminale, les étudiants se passant le relais d’une année à l’autre. Et l’aide serait individualisée.

Jean-Marc Giner, proviseur du lycée professionnel de l’Étoile, accueille ce projet avec plaisir : « J’aimerais que mes bons élèves soient aidés pour accéder à un BTS ou à une licence professionnelle. Les élèves en grande difficulté, on s’en occupe. Mais les autres, qui ont des capacités mais qui sont dans un contexte défavorable, pourraient tirer profit de ce tutorat. »

Paul Bertoni, pour le lycée Fourcade, ajoute « on peut aussi mobiliser nos étudiants en BTS sur ce projet. » Enfin, un travail préparatoire avec les enseignants de primaire semble indispensable, afin de repérer les futurs élèves de sixième qui seraient accompagnés, comme l’a souligné Philippe Angelini, principal du collège du Pesquier.

Du côté de la Mairie, on souhaite que ce dispositif s’inscrive dans la poursuite de l’opération Coup de pouce.

Beaucoup de choses restent désormais à élaborer dans les mois qui viennent : définir la place des parents, le lieu où s’organiserait le tutorat, les critères de sélection des élèves suivis... mais les cordées sont en bonne voie.